30/11/2010

LA VIDEO-SURVEILLANCE EST-ELLE EFFICACE ?

Depuis plus d’un mois, la vidéo-surveillance a été officiellement inaugurée à Romilly.

- 22 caméras sont promises d’ici la fin de l’année pour un coût de 366 000 euros hors-taxes (dont 40 % à la charge de la commune). Système de prévention contre la criminalité et de contrôle social pour les uns ; inefficace, cher, et portant atteinte à la vie privée pour les autres, l’approche d’études diverses nous permet de nous faire une opinion plus juste. Il reste que cette mise en place est liée à une politique sécuritaire de l’UMP. Après l’instauration d’un plan de vidéo-protection en 2007, une circulaire réglementaire de février 2009 « relative aux objectifs en matière de sécurité intérieure », de Michèle Alliot-Marie fixait l'objectif de « parvenir à 60 000 caméras sur la voie publique d’ici 2010 ».

BILAN :

- Plusieurs études statistiques ont tenté d’établir un bilan des politiques de vidéo-surveillance en France, mais certaines initiatives se sont heurtées au coût élevé et aux questions de mise en œuvre qui les ont conduites à l’échec. Depuis le début des années 2000 cependant, la plupart des rapports concluent à l’inefficacité de la vidéo-surveillance. Seulement 3% des délits sont résolus avec l’aide des caméras. Si ces dernières garantissaient la sécurité des citoyens, les villes les plus équipées seraient les plus sûres au monde ! Mais ce n’est pas le cas du fait des limites techniques des caméras, de l’incapacité de la police à gérer les flux d’images et des capacités d’adaptation des délinquants. La vidéo-surveillance ne réduit pas la criminalité mais la déplace vers des zones non surveillées.

VIDEOS-CAMS ET VIE PRIVEE :

- Les détracteurs des politiques de vidéo-surveillance leur reprochent de porter atteinte à la vie privée et de nuire aux libertés publiques. Ils rappellent que les caméras ne réduisent pas le crime. 2 questions concentrent les critiques : l’efficacité des politiques et leur coût en termes de destruction du droit à la vie privée. Des organisations formulent des catégories d’objections : le fichage généralisé résultant de l’extension des moyens de contrôle, la perte de convivialité dont la surveillance est le symbole, la possibilité de croisement des images avec d’autres informations telles les déplacements, les paiements, etc. D’autre part, les images de vidéo-surveillance ne constituent pas une preuve légale. Leur rôle, du point de vue de la procédure pénale, est de servir davantage d’indice aux enquêteurs sans établir la preuve formelle de la constitution d'un délit.

UN COMITE D’ETHIQUE : POUR FAIRE PASSER LA PILULE ?

- L’un des stratagèmes pour faire accepter à la population les technologies de surveillance est de rédiger une charte de déontologie et de nommer un comité d’éthique. C’est même une démarche de plus en plus recommandée par les promoteurs… Et régulièrement, la composition du comité ne laisse planer aucun doute : une majorité de ses membres appartiennent à des milieux qui encouragent ou vivent de la vidéo-surveillance, directement ou non !

Dany Bouteiller

24/11/2010

FOYERS DES ANCIENS : LA FURIE S'ACHARNE SUR LES SERVICES MUNICIPAUX !


Héritage de la gestion de la ville par l’union de la gauche et de son maire communiste, les foyers communaux pour les personnes âgées sont des lieux qui permettent de garder une vie sociale.

- Ce sont aussi des endroits où nos aînés peuvent assouvir leurs passions à travers différents loisirs et surtout lutter contre les instants d’isolement. Mais, la volonté de vouloir toujours plus casser les services à la population, malgré les promesses électorales de 2008, devient une règle pour l’équipe Vuillemin.

- Voilà que les périodes d’ouverture des foyers Gabriel-Péri, Gaston-Monmousseau et Ambroise-Croizat sont revues à la baisse. Une « réorganisation » due à la casse de l’emploi au sein du personnel communal : un départ en retraite qui n’est pas compensé, une personne s’occupant de l’entretien des foyers qui partagera son temps désormais entre les seniors et le centre communal d’action sociale. Soit une diminution du temps de travail de 37,5% pour ce service !

- A l’image de son modèle national, la politique de l’UMP locale impose toujours plus de rigueur et de restrictions, alors qu’au regard de la part importante des anciens dans notre ville, c’est au contraire le développement des activités à leur égard qui est à privilégier. Les fermetures et les destructions se poursuivent, même l’emploi au sein des services communaux est devenu une cible.

Dany Bouteiller

19/11/2010

RENCONTRE AVEC JOE TRICHE

Après une rentrée très agitée dans le microcosme politique local, nous avons rencontré Joë Triché, le chef de file de l’opposition pour faire le point sur la situation.

RVPT : Joë Triché, la rentrée a été particulièrement animée à Romilly. Quel bilan en tirez-vous ?

- Je partirai des problèmes des habitants de la communauté de communes des portes de Romilly. Un récent rapport réalisé par le bureau d’étude « Comal Pact » et nommé « opération programmée de l’habitat » indique que le niveau de vie des ménages est inférieur à la moyenne départementale, lui-même inférieur à la moyenne nationale. Les familles romillonnes connaissent des difficultés financières : 49% des propriétaires de leur habitation principale ne sont pas imposables (contre 43% dans le département). Il en est de même pour 68% des locataires du secteur privé (55% dans l’Aube). 71% des ménages de la communauté de communes sont « modestes », 10% des propriétaires vivent sous le seuil de pauvreté, tout comme 33 % des locataires du secteur privé.

- Si je mets ces données en relation avec la politique municipale, par exemple la hausse des tarifs de la restauration scolaire, le paiement des études surveillées dans les écoles primaires, il y a un paradoxe. La politique d’Eric Vuillemin ne tient pas compte de la situation réelle des familles. Ses décisions accroissent les difficultés des romillons. Ajoutons à cela 15% de hausse de la taxe de prélèvement des ordures ménagères décidée par la communauté de communes que préside Guy Allard. Ces exemples, parmi tant d’autres, démontrent le décalage entre la politique qui casse les services à la population et la vie réelle des familles.

Quelles sont vos propositions au regard de cette situation ?

- Le conseil municipal ne peut pas tout solutionner, beaucoup dépend de la politique nationale. Mais le budget communal doit aider les personnes les plus en difficulté à travers un engagement solidaire. C’est ce qui était en œuvre à une époque à Romilly (prix adaptés aux revenus des familles, services à la population, politique en faveur des enfants et des adolescents…). Et comment ne pas s’inquiéter des coups portés à la vie associative ? Données chichement dune main par la majorité de droite du conseil municipal, les subventions sont reprises de l'autre par des « taxations » sur les associations par le biais de locations de matériels ou des installations ! Cela est d’autant plus injuste que les bénévoles créent du lien social, animent la ville, sont utiles des jeunes jusqu'aux seniors. Une aide plus soutenue serait une aide indirecte aux familles, à leur épanouissement.

Le premier problème local reste évidemment l'emploi...

- Eric Vuillemin, dès son élection, avait fait de cette question sa priorité, on le voit beaucoup s’agiter mais le chômage touche entre 1 200 et 1 300 romillons (ndlr : soit une hausse de plus de 25% en 2 ans). L’implantation industrielle promise et tant attendue n’est pas au rendez-vous. Il y a eu beaucoup de tapage médiatico-politique autour du Coq Sportif, mais personne n’est dupe. La pépinière d’entreprises, qui a coûté 7,5 millions d’euros (alors qu’il était possible d’alléger considérablement la facture), n’a jusqu’alors apporté qu’une dizaine d’emplois.

Autre sujet d'actualité : le cinéma Eden qui est en danger.

- Je suis scandalisé par l’autorisation d’un cinéma multiplex à la Belle-Idée, c’est la mort annoncée de l’Eden. L’ouverture en 1984 des salles Truffaut et Carné, puis en 1987 de la salle Lelouch et du hall d’exposition, a permis de maintenir cette activité culturelle dans notre ville. A l’époque, la municipalité d’union de la gauche et son maire communiste ont fait vivre le cinéma qui a connu et connaît encore un succès incontestable. Le projet de 2008 de l’aménagement de la Belle-Idée, présenté à la communauté de communes, ne comportait pas de cinéma. Que s’est-il passé entre 2008 et la décision de 2010 ? Je pense que les élus de la communauté de communes ont été abusés, bien que seuls Claude Maitrot et moi-même ayons été scandalisés. Eric Vuillemin dit ne pas pouvoir empêcher une activité commerciale, mais il pouvait ne pas vendre le terrain tant qu’il y avait un cinéma dans le projet. Dans la même veine, on constate la vente du patrimoine public de la ville à des promoteurs immobiliers privés qui n’ont que le profit pour but. Le complexe cinématographique est fait dans cet objectif, la clientèle actuelle de l’Eden va servir de locomotive et de tremplin à l’espace ludique.

Romilly s'est inscrit dans le mouvement social national depuis juin 2010. La résistance reste une caractéristique de notre cité.

- Romilly reste fidèle à sa tradition historique de luttes sociales depuis des générations. Les manifestations sur les retraites ont été des succès. Et même si la loi est votée et promulguée, il ne faut pas tourner la page. Elle reste injuste. La journée du 23 novembre doit être un nouveau temps fort, j'y serai présent. Si face à ce pouvoir, cela reste insuffisant que faudra-t-il faire ? Certes, il faut continuer de descendre dans la rue mais, parallèlement, la gauche doit se rassembler sur un projet porteur d'autres alternatives. Elle a été élue plusieurs fois depuis 1981 ; elle doit impérativement prendre en compte les préoccupations du peuple en proposant une autre politique. Le Front de gauche investit cette question en organisant des initiatives pour prendre ce problème à bras-le-corps par un projet partagé, collectivement élaboré afin de répondre concrètement aux attentes. En France, des rencontres vont approfondir les questions qui font débat pour déboucher sur les vrais changements dont notre pays a besoin.

Interview réalisée par Dany Bouteiller

09/11/2010

ELECTRICITE : LES RAISONS DE LA HAUSSE

A l’image de tous les français, les romillons subissent les hausses importantes du prix d’une énergie indispensable : l’électricité.

- Celle-ci a été augmentée de 1,9% au cours de l’été 2009 et de plus de 3% en août 2010. Et le gouvernement s’apprête à gonfler encore la facture des ménages à hauteur de 3% en janvier 2011 ! Il s’agirait maintenant de financer le développement de l’énergie solaire. Cette hausse des tarifs de plus de 6% sur 6 mois est l’une des plus fortes depuis près de 30 ans.

- Le gouvernement vient d’accepter un amendement au projet de loi de finances pour relever « la contribution au service public de l’électricité ». Cette taxe, payée par les consommateurs, finance notamment le développement de l’électricité photovoltaïque et doit rembourser EDF qui achète l’électricité solaire au secteur privé jusqu’à 58 centimes le kilowatt, alors qu’elle revend ce même Kw autour de 10 centimes. Cherchez l’erreur !

- La contribution au service public pourra ainsi être augmentée jusqu’à 3 euros par an dès janvier 2011, la commission de régulation de l’énergie le décidera sauf si le gouvernement s’y oppose. L’Etat, actionnaire d’EDF à 85%, serait mieux inspiré d’alléger les charges financières de l’entreprise en cessant de prélever près de 2 milliards d’euros de dividendes par an.

- Par manque d’anticipation et de volonté en faveur d’une vraie politique énergétique, il a créé la « niche » spéculative qu’est devenue l’énergie solaire, et recule sur ses objectifs en matière de développement des énergies propres. Il revient aussi sur les avantages fiscaux en réduisant de 50% le crédit d’impôt pour l’investissement dans des panneaux solaires mais surtout, par l’augmentation des tarifs, il ne s'attaque pas aux affairistes du « renouvelable » qui continueront d’empocher de substantiels bénéfices.

- Un secteur public de l’énergie donc est nécessaire. Il aurait des répercussions positives sur les consommateurs. Rappelons-nous, que l’argument « choc » de l’ouverture du capital d’EDF aux investisseurs privés était que la concurrence ferait nécessairement baisser les prix. Or, les prix de l’énergie n’ont jamais cessé d’augmenter !

Dany Bouteiller

04/11/2010

NOUS MANIFESTERONS LE 6 NOVEMBRE

C’est exceptionnel, pour la septième fois depuis septembre, la journée nationale de mobilisation unitaire s’est illustrée par 270 cortèges et 2 millions de manifestants le 28 octobre dernier.

- C’est un démenti cinglant pour ceux qui annonçaient un « baroud d’honneur de salariés résignés ». La détermination demeure, c’est une réponse sans équivoque au gouvernement et au patronat qui appellent à ranger les banderoles et à "passer à autre chose". Sarkozy doit entendre le message lancé par une large majorité de la population. Il ne doit pas promulguer cette loi et ouvrir de vraies négociations avec les syndicats.

- La mobilisation va se poursuivre en définissant les formes d’action les mieux adaptées. L’élan de sympathie et de solidarité financière qui s’exprime de France et d’ailleurs en faveur les salariés en grève est à souligner. A Romilly, une collecte organisée par la section du Parti communiste est en cours : les dons affluent. 3 français sur 4 soutiennent les grévistes et après des mois de conflits, un tel soutien est extraordinaire ; il démontre à quel point le refus de la loi UMP/MEDEF sur les retraites est ancré dans la population. Ce n’est pas son vote par le parlement qui lui fait gagner en légitimité.

- Elle reste inique, ne solutionne rien sur les moyen et long termes, est supportée à 85% par les salariés et à 15% seulement par le capital. Sa fonction essentielle est de permettre aux profits, aux dividendes des actionnaires, de mettre la main sur la part de la richesse nationale qui devrait revenir aux retraités dans un pays dont, en 40 ans, la richesse produite doublera. C’est une loi "de classe", la population française en a pris conscience, ce qui est une défaite durable pour Sarkozy et son gouvernement au service des 1% les plus riches de la population.

- La manifestation du 6 novembre s’annonce importante. Des forces supplémentaires peuvent entrer dans la bataille et multiplier les secteurs en grève. Alors, Sarkozy sera obligé de faire comme J. Chirac en 2006 pour le CPE : il devra abroger sa loi. Si tel n’est pas le cas, la contestation contre cette loi persistera et les attaques qu’il prépare (sous prétexte de résorber la dette publique dont il porte la responsabilité) seront perçues comme d’intolérables agressions, la mobilisation ressurgira sur les salaires, l’emploi, l’assurance maladie qu’il est en train de livrer aux assurances privées. La politique cyniquement servile à l’égard des plus riches aiguise la colère populaire. La mobilisation reposera alors, inévitablement, la question de cette loi contre nos retraites inacceptable. Quoiqu'il en soit, aux prochaines élections, nous saurons nous souvenir de ceux qui ont voté cette loi ; les Baroin, Menuel, Adnot... et de tous ceux qui l'ont défendue bec et ongles contre la volonté populaire.

Rendez-vous samedi 6 novembre à 10 h 30 devant la mairie.