29/09/2016

L'EDUCATION PRIORITAIRE : DISCRIMINATION NEGATIVE

Le Cnesco (Conseil national d’évaluation du système scolaire) a publié un rapport scientifique sur l’ampleur des inégalités sociales à l’école. L’école française présente, tout d’abord, des inégalités de traitement qui viennent amplifier les inégalités sociales.

- Depuis le début des années 1980, la France a mis en place une politique d’éducation prioritaire qui certes a augmenté les moyens des établissements défavorisés (par une baisse de la taille des classes (très limitée), des budgets de fonctionnement, un encadrement supérieur des élèves hors personnel enseignant, …) mais sans renforcer les dimensions cruciales dans les apprentissages des élèves (temps d’enseignement, expériences des enseignants, qualité des méthodes pédagogiques utilisées, …). Progressivement, un phénomène de discrimination négative s’est installé entre l’éducation prioritaire et les établissements du secteur ordinaire.

- En 2015, du CP au CM2, l’effectif moyen dans les classes d’éducation prioritaire était de 22,7 élèves, soit seulement 1,4 élèves de moins que dans les écoles hors éducation prioritaire. De plus, cet écart tend à se resserrer (plus de 2 élèves d’écart en 2009). En 2015 toujours, au collège, l’effectif moyen d’une structure (« du nombre moyen d’élèves à chaque cours ») était de 21,7 en éducation prioritaire, soit 2,5 élèves de moins que dans les collèges hors éducation prioritaire.Tant dans le primaire qu’au collège, la différence entre les effectifs par classe entre l’éducation prioritaire et les autres établissements demeure trop faible pour avoir un impact pédagogique positif véritable. Les recherches menées sur la réduction de la taille des classes (Cnesco, 2014) montrent en effet que seule une réduction importante de la taille des classes dès le primaire permet l’amélioration significative des résultats scolaires des élèves socialement défavorisés, à condition qu’elle soit associée à une adaptation des pratiques pédagogiques.

- Le rapport du Cnesco montre que, sur des dimensions centrales dans les apprentissages, les élèves scolarisés en éducation prioritaire ne bénéficient pas d’une qualité d’enseignement identique à celle des élèves scolarisés en établissements du secteur ordinaire. L’étude montre que, sur les deux dimensions centrales dans la réussite scolaire (le temps d’apprentissage et l’expérience professionnelle des enseignants), les élèves issus de l’éducation prioritaire ne bénéficient pas d’une égalité de traitement. Le temps des apprentissages scolaires y est notablement raccourci (problèmes de discipline, exclusions et absences des élèves, absentéisme des enseignants) et le recours à des enseignants contractuels et débutants s’est accru sur la dernière décennie.

24/09/2016

"ÉTRANGERS, ET NOS FRÈRES POURTANT..." (LOUIS ARAGON)


Déclaration de l'Association nationale des élus communistes et républicains (ANECR)

- Migrants, réfugiés… ces mots inondent le paysage médiatique et font l’objet d’un déferlement de haine, de contre-vérités et de fantasmes anxiogènes. Comme si quelques milliers de personnes allaient bouleverser l’économie française et le quotidien de 65 millions d’habitants de notre pays.
Comme si ce quotidien souvent très difficile était du fait de ces hommes, de ces femmes et de ces enfants - dont près de 4 000 d’entre-eux gisent au fond de la méditerranée - fuyant ce que tout être humain fuirait à leur place.

- Comme si les politiques ultralibérales et d’austérité, le démantèlement de la République et des services publics, à l’œuvre depuis des décennies ne seraient pour rien dans les conditions d’existence toujours plus marquées par la pauvreté, la précarité, le recul des idées de progrès pour un nombre croissant de nos concitoyens. Comme si la responsabilité des grandes puissances mondiales, dont la France, n’était pas impliquée dans les désordres que le monde connaît aujourd’hui.

- Que tous ces Wauquiez, Sarkozy, Le Pen et consorts aillent donc vivre quelques jours en Syrie, en Érythrée ou dans d’autres endroits de notre planète en proie au chaos et à la guerre !

- Dans ce contexte, l’Association Nationale des Élus Communistes et Républicains (ANECR) tient à réaffirmer avec force la nécessité de porter haut le drapeau de la fraternité, de la solidarité et de l’accueil qui ont fait la grandeur de la Nation française. Dans la situation d’aujourd’hui humainement insoutenable, il faut des actes !
L’ANECR salue et soutient sans réserve l’initiative de la maire de Paris et du maire d’Ivry-sur-Seine d’ouvrir des centres d’accueil d’urgence et l’ensemble des initiatives d’accueil et de solidarité prises partout sur le territoire national par des élus locaux.
L’ANECR appelle à développer partout les actes de solidarité et d’humanité en direction des réfugiés.
Vendredi 23 septembre 2016