26/03/2010

TROIS QUESTIONS A FRANCOIS COULON, ENSEIGNANT

La contestation s'amplifie au sein des collèges Paul-Langevin et Le Noyer Marchand. Suppressions de postes, de classes... Romilly subit de plein fouet la politique gouvernementale en matière d'enseignement.

Nous avons rencontré François Coulon, professeur d'histoire-géographie au collège Langevin, il nous a donné son éclairage sur les détails de l'action dans sa structure.

- RVPT : M.Coulon, pouvez-vous nous expliquer ce qui a déclenché votre mouvement ?
François Coulon : Pour la rentrée de septembre 2010, il est prévu la suppression de trois classes au collège Paul-Langevin : une en 6ème, une en 5ème et une en 4ème, alors que notre effectif va décroître de 6 élèves seulement (1,39%, NDLR). Il est aussi prévu la suppression d'un poste de professeur en sciences de la vie et de la terre et d'un autre en éducation physique et sportive. Au total, la dotation en heures d'enseignement diminuera de 12%.
Or, il faut mettre en avant le problème de fond : notre collège a un profil de Zone d'Education Prioritaire (ZEP), 62 % des élèves sont issus de catégories socio-professionnelles défavorisées. Toutefois, il se voit refuser ce classement depuis plusieurs années.
Nous risquons d'avoir des effectifs par classe très chargés en septembre 2010 (27 à 28 élèves selon les prévisions actuelles), sans aucune marge de manoeuvre pour effectuer des dédoublements. D'autre part, il y a un risque réel de refuser des élèves en section bilingue (anglais-allemand) de 6ème, faute de place. Une seule division est prévue.

- Quelles actions ont été menées suite à ces annonces ?
F.C. : Le conseil d'administration du collège a siègé à trois reprises pour s'exprimer sur les suppressions de postes : un a été boycotté et les deux autres ont abouti à un vote massif contre les suppressions (enseignants, personnel des techniciens, ouvriers et de service, fédérations de parents d'élèves, la FCPE et la PEEP). A deux reprises, une délégation d'enseignants et de représentants de la FCPE a été reçue par l'Inspection académique sans obtenir autre chose qu'une promesse d'un réexamen de la situation du collège à la fin de l'année. Concernant les élus, le conseiller général du canton Joë Triché a fait un courrier à l'inspection académique et agit auprès du Conseil général.
Le 22 mars, un mouvement de grève a été suivi par les 36 professeurs qui devaient exercer au sein du collège ce jour-là. Le matin, une manifestation a eu lieu dans les rues de Romilly avec distribution de tracts sur le marché. L'après-midi, distribution de tracts au rond-point de la Belle-Idée, puis manifestation à Troyes devant l'Inspection académique où une délégation a été reçue.
Le 23 mars, une délégation enseignants/FCPE a rencontré le maire de Romilly et a obtenu son soutien. La grève nationale a été suivie à 50% par les enseignants du collège.
Le 24, la FCPE a lancé un appel aux parents pour qu'ils n'envoient pas leurs enfants en cours, après une semaine d'information par la presse et la diffusion de tracts. Seulement 5 élèves sur 429 se sont présentés.


- Comment pensez-vous organiser les suites de votre action ?
F. C. : Une délégation d'enseignants sera présente à la séance du conseil municipal du 27 mars. D'autres actions seront envisagées au niveau du conseil d'administration du collège quand il aura à se prononcer sur la dotation horaire de manière définitive.
Propos recueillis par Dany Bouteiller


12 commentaires:

Anonyme a dit…

BRAVO, VOS SUJETS SONT VARIES ET AU COEUR DE L'ACTUALITE

Anonyme a dit…

Malheureusement, les collèges ne seront pas les seuls à être touchés à la rentrée. Des soucis apparaissent aussi dans les écoles.

Anonyme a dit…

C'est pourtant l'école laïque et gratuite qui crée le lien social indispensable. Elle garantit la cohésion sociale, mais est pourtant menacée par des choix politiques qui favorisent le privé et encouragent le consumérisme éducatif.

Anonyme a dit…

Chaque élève doit avoir une scolarisation de qualité sur tout le territoire.

Chacun doit pouvoir bénéficier d'une éducation et s'approprier la vie en société.

Anonyme a dit…

Aujourd'hui, le service public et laïque d'éducation n'est plus une priorité de l'Etat

KABLA

Anonyme a dit…

C'est vrai, 30 000 postes supprimés en 2 ans dans l'éducation nationale.

Le service public est fragilisé en zone rurale et asphyxié en zone urbaine.

Anonyme a dit…

Il s'agit bien d'un choix politique.

Dans l'Aube depuis 2007, 66 postes et 15 classes ont été supprimés alors que 73 élèves supplémentaires fréquentent les cours.

En septembre 2010, ce sont encore 36 postes dans les collèges et 14 dans les lycées qui vont s'évaporer.

L'argument de la baisse démographique n'est donc qu'un grossier prétexte dénué de fondement.

Ces conséquences de choix BUDGETAIRES est source de dégradation du service public d'éducation et par ricochet, des conditions de travail.

Les classes se retrouvent de plus en plus chargées avec des difficultés croissantes de ce fait pour les gérer.

Le niveau de formation est niveler par le bas.

DANY BOUTEILLER

Anonyme a dit…

Les aides publiques de l'état aux établissements privés n'ont jamais été aussi élevées : 7 milliards d'euros par an auxquels s'ajoutent les participations obligatoires versées par les collectivités locales.

Anonyme a dit…

Le privé se développe par le plan banlieue, là où les besoins du service public sont les plus criants et la ségrégation sociale la plus forte.

Anonyme a dit…

Les accords "Kouchner-Vatican" remettent en cause les règles de collation des grades universitaires au profit des instituts catholiques

Il faut refuser l'affaiblissement organisé par l'Etat du service public et laïque d'éducation. Elle n'est pas une marchandise

Anonyme a dit…

La liberté de conscience doit être respectée partout par chacun. L'argent de tous doit cesser de financer les choix de quelques-uns.

Anonyme a dit…

Une orientation politique doit clairement faire le choix de l'école publique, laïque et gratuite. Il n'y a qu'une école de la république.

Donc, l'effort éducatif de la Nation doit être réservé au développement de l'école de la Nation