29/01/2010

LE MAIRE DOIT RESPECTER LE CHOIX DES ROMILLONS !

Après avoir fermé la piscine sans aucune concertation, E.Vuillemin nous assurait avoir le concours financier "des" communautés de communes pour redonner à notre bassin de vie un équipement nautique.

- Pour cela 2 scénarios étaient envisagés : la restauration/extension de l’actuel site ou la construction d’une nouvelle piscine. Se voulant être un adepte de la démocratie participative, le premier édile entreprit une première consultation auprès de nos concitoyens qui dégagea une majorité pour l’option réhabilitation . Il s’ensuivit un débat au sein du Conseil municipal qui ratifia ce choix pratiquement à l’unanimité (moins deux abstentions).

- Puis vint le désistement des communautés de communes qui ne voulaient plus soutenir financièrement le projet. De nouveau, il fut proposé à la population romillonne deux choix, à savoir : toujours la réhabilitation/extension (coût d’environ 5 M€) ou la construction d’un nouvel équipement sur les Hauts-Buissons (coût entre 8 et 10 M€) à supporter par les seuls romillons.
Et rebelote ! On se lance dans un deuxième "sondage" avec en préalable, à grand renfort de publicité médiatique et dans les boîtes à lettres, un appel au vote pour les Hauts-Buissons (souhait personnel du maire inscrit dans son programme électoral !). Une réunion fut organisée sous la houlette de la première adjointe, madame Herszkowicz avec la présence de monsieur Allart qui expliqua qu’en l’état actuel des choses sa communauté de communes des Portes de Romilly ne pouvait pas participer au projet. Puis chacun se fit un devoir d’expliquer que le meilleur choix était sans doute la construction d’une neuve et à les entendre rien n’allait dans le bon sens pour réhabiliter l’ancienne, qu’il va falloir raser (si, si…), en faisant fi du devenir de l’emplacement actuel et des problèmes de transport que cela va engendrer pour les collèges Langevin et Saint-Joseph ! En fait, pour eux la messe était dite.

- Sauf que parmi l’assistance un monsieur posa la question : « et si les romillons choisissent le projet de réhabilitation/extension, que ferez-vous ? ». La réponse de madame Herskowicz fut sans équivoque : « nous suivrons leur choix ! ». Vint l’heure du dépouillement de ce sondage : 834 votants ce qui est un panel intéressant pour un sondage et très représentatif contrairement aux propos du maire : 16 bulletins blancs et nuls ; 393 pour la nouvelle piscine et 425 pour la réhabilitation (soit près de 51 %). Ainsi les romillons ont confirmé plus fortement leur choix de la première consultation. Et puis samedi 23 janvier, lors du Conseil municipal, Eric Vuillemin soumit au vote le projet retenu par ses soins à savoir … la nouvelle piscine sur le site des Hauts-Buissons. Malgré l’abstention de deux de ses colistiers et le vote contre des conseillers de l’opposition unanimes, le projet est entériné ! Circulez il n’y a plus rien à voir….

- Pour moi, c’est une conception peu démocratique de la vie locale et nous devons apporter une forte réprobation à cette manière de voir et de faire quelque soit l’opinion des romillons sur le choix qui était à faire. Eric Vuillemin, s’il est démocrate, doit respecter le vote des romillons dans l’intérêt de ceux-ci ! Sinon il n’y aura plus d’autre alternative pour notre population que de se mobiliser pour l’y contraindre.
Christian Barthélemy

27/01/2010

CONSEIL MUNICIPAL DU 23/01/2010 (2)

Ce qu'il faut retenir des autres questions traitées.

- Attendu en complément de la discussion sur Olympia, le débat sur l’emploi à Romilly a été repoussé au conseil du 16 février. Christophe Latrasse qui demande un bilan concret et chiffré sur cette question, deux années après que le candidat Eric Vuillemin en ait fait « la priorité des priorités », devra donc attendre. Tout comme C. Maitrot qui souhaitait que soit donné le nombre précis des demandeurs d'emploi à Romilly. Le maire ne reçoit-il pas chaque mois des informations relatives à ce fléau ? Son mutisme n’augure rien de bon…

- Cela ne mange pas de pain : presse locale et blogs ont été épinglés par Eric Vuillemin pour un prétendu "manque de respect" envers les personnes, notamment le personnel communal. Pour notre part, nous veillons au strict respect de l'éthique en usage dans ce domaine ; l'échange d'arguments contradictoires et la libre expression des opinions font partie, n'en déplaise au maire, de la vie démocratique.

- Elaboration d’un dossier d’appel à projets pour le contrat urbain de cohésion sociale 2010 en faveur des habitants de la Zone Urbaine Sensible du Nouveau Romilly.

- Transfert de parcelles communales à la région Champagne-Ardenne (emplacement du L.P Diderot et bâtiments annexes) et au Conseil général (emplacement du collège Le Noyer Marchand et bâtiments annexes).

- La mise en vente de la propriété communale situés 14, rue Paul Vaillant-Couturier est reportée. Elle fera l’objet d’une nouvelle estimation par les domaines.

- Aménagement du parking Langevin : des travaux de démolition et de construction vont être entrepris. Dans cet optique, les limites des propriétaires privés seront modifiées (avec leur accord).

- Convention d’occupation précaire liant la commune à la S.C.E.A de la ferme des Hauts-Buissons pour 4 années.

- Acquisition par la commune de parcelles appartenant à l’association foncière de remembrement de Romilly aux lieudits les Prés-Biottes, les Vieux-Moulins et Outre-Seine.

- Actualisation du périmètre du droit de préemption urbain.

- Remise gracieuse de pénalités de retard dans le cadre de la taxe locale d’équipement.

- Attestation de l’appartenance de la rue Henri-Barbusse au domaine public communal dans le cadre de l’aménagement de la place de l’Hôtel de Ville et de ses abords.

- L’ancienne caserne des pompiers sera cédée à la SARL NEKAO Rénovation. L’ensemble immobilier situé 18, avenue de la Liberté et 11, rue Jean-Moulin sera transformé en logements et en petite activité économique. La vente s’élève à 350 000 euros. Dommage que cet espace ne soit pas réhabilité par la commune qui aurait pu la mettre à la disposition des associations pour couvrir leurs besoins. Joë Triché a aussi émis l’idée de points de rencontre pour la jeunesse dans cet ensemble. Cela coûterait trop cher à la collectivité, selon M. Bonnefoi. Le projet économique (commerce et artisanat) devrait, selon lui, dynamiser le centre-ville.

- Création d’un emploi de rédacteur territorial et d’un emploi de chargé au développement économique au sein du personnel communal.

- Redéfinition du logement de fonction par nécessité absolue de service ou par utilité pour certains employés communaux.

- Réfection de trottoirs rue de la Chaumière, enfouissement des réseaux électriques et téléphoniques, refonte de l’éclairage public ; coût total : 30 383 euros.

- Renforcement de l’éclairage public et remplacement d’appareils vétustes dans divers endroits de la ville.

- Présentation du rapport annuel sur le prix et la qualité des services publics de distribution d’eau potable et de l’assainissement relatif à l’exercice 2008. Joë Triché a exprimé la nécessité que le contrat soit scrupuleusement respecté avec la société Véolia, notamment pour les branchements sans plomb.
Compte-rendu réalisé par Dany Bouteiller
- Lire le compte-rendu de la 1ère partie du CM

26/01/2010

CONSEIL MUNICIPAL DU 23/01/2010 (1)

Le Conseil municipal du 23 janvier, qui a traité 21 questions, a été marqué par un débat sur Olympia, un déni de démocratie pour l’implantation de la future piscine, le retour du « Coq Sportif » dans notre ville et le vote du budget.

En introduction, un instant de recueillement suite au séisme en Haïti a été observé. La Ville va verser 1 500 euros à la Fondation de France pour aider les victimes. Il s’ensuivit deux informations :
- Après la consultation sur l’aspect futur de l’école Robespierre, un "dégradé vert" servira de déco.
- D’autre part, l’emplacement de la future école Mignonnette sera débattu au Conseil municipal du 13 mars après une concertation avec les parents d’élèves et les enseignants.

CHOIX DU LIEU DE LA PISCINE : LA DEMOCRATIE BAFOUEE
- La seconde consultation populaire relative à l’emplacement de la future piscine a conforté la première : les romillons souhaitent majoritairement une réhabilitation-extension sur place, rue Jean-Moulin (425 voix pour, contre 393 en faveur des Hauts-Buissons). Seulement, maître Vuillemin en ayant décidé autrement, elle sera construite sur le site des Hauts-Buissons ! Pour faire avaler la couleuvre, la promesse d’une maison médicale de ville rue Jean-Moulin et l’évolution de la structure sportive aux Hauts-Buissons furent évoquées.

- Mais à quoi bon consulter la population si son avis est ignoré ? Cette attitude va discréditer les élus et Joë Triché s’est élevé contre une telle décision anti-démocratique. D’autant plus que d’emblée, le coût proposé par le maire pour une nouvelle piscine démontrait un montant égal à une réhabilitation. N’était-ce pas une contrevérité ? Une fois de plus, le contribuable romillon devra payer pour une infrastructure pour laquelle une économie substantielle aurait pu être réalisée. Claude Maitrot regretta l’organisation du vote et, bien que son souhait soit autre, il se rallia au vœu populaire. Finalement, l’opposition vota contre le site des Hauts-Buissons, 23 de la majorité pour. S’abstenant, Mme Petrequin et M. Berthier ont eu "l’honneur" de ne pas se mêler à la mascarade.

DEBAT SUR OLYMPIA :
- Peu disserte sur le dossier Olympia jusqu’alors, la classe politique locale put s’exprimer sur le sujet. Si le maire suit, paraît-il, le dossier heure par heure depuis le printemps, son silence est devenu une coutume au Conseil municipal concernant cette question. Pourtant, les faits sont là : dépôt de bilan, 102 licenciements, passif de 13 millions d’euros (6 fois plus que le montant du procès favorable aux 47 ex-salariés). Le 26 janvier, le Tribunal de commerce va se prononcer et si une solution économique n'est pas trouvée, les emplois restants risquent de disparaître. Cette fin serait synonyme d’énorme gâchis industriel et social au regard de l’histoire du groupe.

- Les propositions de Joë Triché de réaliser des actions communes avec le maire (entrevue avec le préfet...) se sont heurtées à des fins de non-recevoir, ce qui est fort dommage puisqu’au regard de l’enjeu, les élus devraient agir en concertation et passer outre les positionnements politiques de chacun.

- Aujourd’hui, que peut-il être fait face aux risques ? La venue d’un repreneur industriel avec le maintien des emplois est nécessaire. Si Christophe Latrasse a regretté la fin du textile à Romilly, il s’éleva contre le manque de contrôle des aides et fonds publics accordés à l’entreprise. Finalement, des dizaines de salariés subiront le chômage, résultat de la concurrence à outrance mise en place et orchestrée par le système ultralibéral actuel. Bien cynique désormais de faire croire à une digne reconversion dans un bassin d’emploi où le taux de chômage dépasse les 10%. La précarité engendrée est révoltante. L’actuelle Pdg, ex-avocate, pouvait-elle ignorer la loi en vigueur lors des différents plans de licenciement ? Claude Maitrot a regretté l’absence de prêts bancaires et le silence du maire. Ce dernier déclara être resté en attente de la décision de justice. Comme si rien n'avait pu être entrepris avant pour sauver les emplois ! Il juge le passif d’Olympia « relatif » et selon lui, la décision favorable aux 47 ex-salariés a déclenché les problèmes actuels. Des fonds publics serviraient seulement à éponger les dettes sans pouvoir être utilisés pour l’investissement.

- Les loyers dus à la ville par l’entreprise ne sont plus payés depuis fin octobre. La commune pourrait éventuellement aider sous conditions :
1°) qu’un maximum d’emplois soit préservé à Romilly,
2°) que le site y subsiste pour une durée incompressible.
C. Latrasse a émis des regrets sur le manque d’initiatives avec toutes les parties concernées autour d’une table ronde, afin d’examiner un plan de sauvegarde de l’emploi. Joë Triché a conclu en soulignant l’échec de la partie logistique tant vantée en 2005. N’était-ce qu’une alternative sans garantie pour « faire avaler » les licenciements de l’époque ou pour favoriser l’action de faveur de la majorité d’alors ?

BUDGET 2010 : ENDETTEMENT ET PROMESSES NON TENUES
- Présentant le budget 2010, Denys Prieur l’a résumé ainsi : maîtrise des charges sur l’ensemble des services, maintien des taux d’imposition, investissements, encadrement strict des dépenses de fonctionnement.

- Pour la gauche, ce budget est réalisé dans un contexte de crise, à l’heure où le gouvernement réforme les collectivités et par là-même attaque les communes. Le chômage s’est accru à Romilly comme dans tout le département de l’Aube. Aujourd’hui, 1 700 salariés aubois travaillent dans une entreprise sous contrôle judiciaire. La demande sociale risque donc de s’accroître davantage dans de telles conditions. Autre source d’inquiétude selon Joë Triché : si la Bourse "flambe", l’évolution de la politique monétaire va engendrer des emprunts plus onéreux pour les collectivités. Le phénomène d’endettement de la ville est source d’une hausse significative de ses charges financières et la stagnation des aides de l'Etat aux communes produit une chute de leur pouvoir d’achat.

- Romilly va accroître son endettement (4 millions d’euros auxquels s’ajoutent 3,5 millions pour les affaires économiques). La vente d'une partie du patrimoine communal va servir à couvrir partiellement les investissements, la vigilance s’impose. Claude Maitrot a dénoncé la baisse des services à la population et l’arrêt de la baisse des impôts locaux. Cette dernière est selon Denys Prieur une mesure de prudence ; il oublie que les promesses ont été légion dans ce domaine depuis 2 années ! Après avoir annoncé que la richesse "moyenne" par habitant avait augmenté de 2% (sans se poser la question de l'égalité de sa répartition), Eric Vuillemin s’est autosatisfait « d’un bon investissement » qui allait redonner une « attractivité » à la ville. Et si du patrimoine est vendu, la part restante sera « mieux entretenue » ! En conclusion, la population devra rembourser les dettes contractées par la droite locale tôt ou tard, la rigueur doit supplanter l’excès ! A Romilly, ce n'est pas la "gauche [qui] vit au-dessus de ses moyens" comme le déclarait récemment un homme de politique de droite, mais le amis politiques de ce dernier.

RETOUR DU COQ SPORTIF A ROMILLY :
- Annoncé dans la presse locale le matin même du Conseil, « le Coq Sportif » désormais filiale d’un groupe suisse va rapatrier « technique et prototype » de ses produits à Romilly. Journalistes locaux en nombre, télévision, rien ne manquait à la mise en scène savamment orchestrée… jusqu’aux larmichettes d'attendrissement du maire évoquant son appel téléphonique à la propriétaire actuelle des locaux où l’entreprise va élire domicile. Ce retour doit être effectif le 1er juillet avec une quinzaine d’emplois à la clé, la ville propose d’accompagner le projet en y installant le musée de la Bonneterie, cher à l’association « Patrimoine », dans les mêmes bâtiments.

- La commune va acheter le site pour 350 000 euros et le louera. Ce retour au "poulailler" d’activités, bien que minime, va droit au cœur des romillons qui y verront un fort symbole. La marque née sous l’égide de la famille Camuset est mondialement connue, elle appartient au patrimoine local. Toutefois, nous sommes loin du temps où le « Coq » employait 600 personnes dans notre ville avant de délocaliser totalement sa production. Et le projet actuel ne sera-t-il pas, à l'arrivée, un simple transfert d’activités depuis l’Alsace et l’Ile-de-France ?

- Joë Triché a émis deux réserves cependant : il souhaite une convention d’engagement en matière d’emplois et un loyer équilibré car « cette affaire ne doit rien coûter aux contribuables romillons ». Coutumier dans l’art de conclure les conseils municipaux, bien que n’ayant plus rien à dire avec le projet piscine, Guy Allard loua avec excès les mérites du maire dans cette opération. La partition fut interprétée sans fausse note.
Compte-rendu réalisé par Dany Bouteiller

20/01/2010

GROS PLAN SUR UN SERVITEUR DU SPORT

Ancien coureur cycliste renommé, dirigeant sportif, humaniste, citoyen passionné et engagé, homme de cœur... tels sont les principaux qualificatifs permettant de présenter Jacky Bouteiller.

Ce fan de Jean Ferrat, dont il possède la discographie complète, nous a accordé une interview sur son parcours où la bicyclette et le sport tiennent un rôle essentiel, sans omettre Huguette, son épouse et fidèle soutien.

- Quelle enfance as-tu connue ?
Je suis né le 1er aout 1934 à Troyes, rue Célestin-Philbois situéedans le Quartier Bas, dans une famille de 6 enfants : 4 garçons et 2 filles. Malade, ma mère fut hospitalisée dans un sanatorium. Ainsi, je me suis retrouvé placé, durant toute la durée de la guerre, par l’Assistance Publique, chez madame Brice, domiciliée à Le Breuil. Cette dame, dont le mari est décédé en déportation, était « dure », mais brave et attentive à la propreté et à notre alimentation.

- Peux-tu évoquer ton parcours professionnel ?
J’ai débuté, à l’âge de 14 ans, comme apprenti mécanicien cycles à Troyes. Mon employeur, également marchand de vélos, était aussi dirigeant d’un club affilié à la FSGT. Je fus, avant d’être recruté par la ville de Romilly comme employé communal, mécanicien cycles, apprenti bonnetier puis bonnetier. Dans notre ville, j’ai exercé les fonctions de concierge au lycée, puis géré le matériel scolaire destiné aux écoles et enfin, après un stage à l’Institut National des Sports, intégré l’équipe du stade municipal où j’ai terminé ma carrière comme agent de maîtrise. J’ai ainsi travaillé de 14 à 60 ans avec comme seule interruption, mon service militaire effectué à Romilly.

- Quelques mots sur ta famille ?
Je me suis marié avec Huguette, née Mangot, en 1954. Nous avons 4 enfants : Yves, Francis, Anne-Lise et Dany et le bonheur d’être les grands-parents de 4 garçons et 6 filles.

- Peux-tu me rappeler tes premiers coups de pédales ?
La dame, qui m’avait en garde durant l’indisponibilité de ma mère, possédait un vélo de femme qu’elle me confiait pour me rendre à la pharmacie la plus proche située à Ervy-le-Chatel. Ensuite, avant d’être apprenti, j’utilisais la bicyclette de ma mère pour effectuer des randonnées.

- Quelle fut ta carrière de coureur cycliste et ton palmarès ?
Première licence en 1949 au Club Omnisports de la Métallurgie, affilié à la FSGT. En 1960, pour des raisons professionnelles je quitte Troyes pour Romilly et adhère au Gazélec puis à la Prolétarienne, ensuite à l’USMR devenue RS10, club dont je suis toujours adhérent. J’ai arrêté la compétition en 1972, à l’âge de 38 ans, pour assumer entièrement mon rôle de dirigeant.

- Combien de victoires à ton actif ?
Je n’en connais pas précisément le nombre, mais surement plus d’une centaine dont plusieurs fois le titre de champion de l’Aube sur route et en vitesse.

- Quelle est, à tes yeux, la plus belle de toutes ?
Le prix Buck, épreuve de 120 km avec la participation de coureurs de la Côte d’Or, de la Haute-Marne, de la région parisienne, etc. Je l’emporte alors que je ne suis âgé que de 16 ans. Autre victoire à laquelle j’attache aussi beaucoup de valeur et d’importance : « le Prix du Souvenir » à Chenôve (21), course organisée à la mémoire des Déportés. Je termine vainqueur de ma catégorie et mon frère André gagne en cadets. Ensemble, nous avons déposé nos gerbes au monument aux morts.

- Quelles étaient tes principales qualités de coureur ?
Sprinter et rouleur, j’étais beaucoup moins à l’aise dans les côtes.

- Que t’a apporté la pratique de ton sport favori ?
Coureur pendant 23 ans et dirigeant depuis 50 ans, le sport en général et le cyclisme en particulier, ont donné un sens à ma vie et m’ont incité à participer à la vie associative. J’ai eu le bonheur de travailler, notamment à la FSGT, avec des hommes exceptionnels tels que René Moustard.

- Comment vois-tu l’évolution du cyclisme ?
Je suis assez pessimiste sur le développement du cyclisme de compétition. Ce sport attire peu de jeunes ; le vélo demande beaucoup de sérieux et de sacrifices avec un entraînement régulier. Il impose beaucoup de « souffrances » et une hygiène de vie rigoureuse. Le coût de l’équipement, minimum 800 €, est aussi un frein important. La pratique de cette discipline présente aussi quelques dangers et les parents hésitent à laisser leurs enfants s’entraîner sur des routes où ils côtoieront d’autres utilisateurs susceptibles de représenter un danger. Nous souffrons aussi d’une contre-publicité liée aux problèmes de dopage. L’avenir du vélo penchera, selon toute vraisemblance, dans une activité de loisirs. A 75 ans, je me contente de rouler, entre 50 et 60 km, tous les 3 jours.

- Tes enfants assurent-ils la relève ?
Tous ont pratiqué ce sport, mais celui qui a été « vacciné » par un rayon de bicyclette, c’est Dany qui a pris mon relais. Parmi mes petits-enfants, seul Nicolas, âgé aujourd’hui de 26 ans, s’est un peu lancé dans le vélo.

- Suis-tu le Tour de France et autres grandes « classiques » ?
A la télévision, je ne rate aucune étape du Tour de France et suis aussi les grandes classiques telles que Paris-Roubaix... Je regrette le business du sport professionnel, source de « magouille », doping...

- Quel autre sport a tes faveurs ?
Je suis un fanatique de la boxe. Sa culture physique est identique à celle du cyclisme. Il faut beaucoup de courage pour pratiquer ce sport très dur. Les professionnels devraient être harnachés comme les amateurs et je regrette que les arbitres arrêtent trop peu de combats avant le K.O.

- Quel regard jettes-tu sur l’évolution du sport en général ?
La commercialisation prend le dessus, on marginalise le sport populaire et de « masse », pourtant détecteur d’athlètes de haut niveau. On s’oriente vers un sport « spectacle » et le sport loisirs risque malheureusement d’être, à l’avenir, attribué au privé. Le sport amateur risque de connaitre de graves problèmes avec les réductions, sous l’égide de l’Etat, des subventions envers les clubs, comités, fédérations... et les suppressions des directions départementales Jeunesse et Sport, d’un CREPS sur deux, de postes d’enseignants d’EPS... Ces réductions et suppressions n’ont qu’un seul but : moins de services, de personnel, de financements. Si cette politique va à son terme, on aboutira à moins de sport associatif, des difficultés supplémentaires pour les familles, et à des inégalités accrues dans l’accès au sport.

- A Romilly, le nom de Bouteiller est synonyme de vélo ; quelles impressions te donne cette « gloire », même si elle n’est que locale ou régionale ?
Je n’en suis pas franchement flatté ; je reste modeste, même si, bien évidemment, ce sport, compagnon de toute une vie, m’a beaucoup apporté : rencontres avec des être exceptionnels, déplacements à l’étranger et découvertes de pays tels que : Russie, Tchécoslovaquie, Tunisie, Irlande...

- Peux-tu évoquer tes engagements politiques ?
Ancien membre du PCF, je suis surtout un pacifiste farouchement opposé au recours des armes. De gauche, j’affirmes mes idées, mais pas d’ambiguïté, je reste communiste de cœur ! Un de mes plus grands rêves, la visite de Cuba, s’est réalisé et je n’ai pas été déçu.

- Quelles fonctions as-tu assurées au sein de la FSGT ?
Adhérent à cette fédération depuis mes débuts dans le cyclisme, j’ai contribué à la création d’une commission départementale cycliste dans notre département. Membre du Comité Départemental FSGT, puis Président, j’étais également membre de la commission fédérale de cyclisme FSGT. De nos jours, simple membre de la section cycliste du RS10, je fais partie de la commission des « sages » au niveau fédéral. Tous ces engagements bénévoles m’ont valu l’attribution des médailles de bronze et d’argent de la Jeunesse et des Sports.

- Quel fut le rôle de ton épouse dans ton parcours ?
Essentiel : Huguette, mon épouse, m’accompagne depuis toujours, comme dirigeante d’un sport qu’elle aime véritablement. Elle occupe actuellement les fonctions de trésorière du Comité départemental, secrétaire de la commission cycliste de l’Aube et secrétaire de la section cycliste du RS10, présidée par notre fils Dany. Elle a, en m’épaulant et en me soutenant, apporté énormément à ma « carrière sportive». Je lui dois beaucoup.

- Quelle est ton appréciation sur notre ville ?
Romilly manque cruellement d’animations et perd continuellement des emplois. Elle est peu attrayante et on peut s’interroger sur les critères attirant de nouveaux habitants. Je suis en complète opposition avec la municipalité qui a récemment décidé d'imputer de nouveaux coûts à la charge des associations tels que : location de locaux, matériels... alors que ces dernières sont à l’origine du peu d’activités et d’animations de notre cité.

- As-tu d’autres hobbies ?
Essentiellement, le bricolage : mécanique, peinture, électricité... sans être un expert, je suis « un touche-à-tout ». Je « bricole » également les vélos du club.
Propos recueillis par André DIOT

09/01/2010

NOUVELLE PISCINE : PRESENTATION TRES PARTISANE !

Un auditoire dont la faiblesse, environ 80 personnes, était sans nul doute liée aux conditions climatiques du jour, a assisté, jeudi 7 janvier, à la réunion de présentation, organisée par la municipalité, des projets d’implantation de la future piscine.

- En l’absence du maire, non excusé, Annie Herszkowicz et Guy Allard ont assuré la présentation et animé le débat. A l’origine, en sus de la ville de Romilly, 3 communautés de communes : Plancy, Marigny-le-Châtel et les Portes de Romilly, envisageaient une implication dans son financement, mais toutes ont renoncé - pour des raisons économiques - à investir dans ce projet, désormais porté uniquement par notre ville. Pour les Portes de Romilly, les investissements projetés à court terme ( 18 millions d’€ ) ne lui permettent pas de s’engager, mais l’hypothèse de rejoindre le projet n’est pas abandonnée.

Les 2 projets présentés :
1) HAUTS-BUISSONS : surface disponible importante (10ha) ; amorce d’un pôle sportif ; futur agrandissement possible avec un centre de bien-être ; surface du plan d’eau augmenté de 25% ; extensions ludiques ; accès routiers facilités ; grand parking (120 000 visiteurs espérés) ; construction d’emblée ; éloigné du centre ville mais une organisation de transport est à l'étude ; coûts estimés à 6 million d’euros avec subvention espérée de 35 à 40% ; délai: 4 ans.
2) JEAN-MOULIN : rénovation-extension ; 1,5 ha disponible ; seuls les bassins peuvent être conservés mais risquent d’être inutilisables après démolition de la structure non récupérable ; parking insuffisant ; proximité de la maison de retraite ; proche du centre ville et des écoles ; coût estimé à 4 millions d’euros susceptibles d’une subvention de 15 à 20 % auxquels s’ajoute un coût estimé à 2 millions d’€ pour la démolition.

- Au vu de cet exposé, on retiendra que la municipalité a donné une présentation partisane, ne présentant que les atouts du site des Hauts-Buissons sans évoquer, par exemple, les coûts du parking, des VRD, etc. même si elle ne peut nier de la proximité du site actuel avec le centre ville et les écoles. Si une majorité "ECRASANTE" se dégage lors de la consultation, le projet Jean-Moulin sera retenu, a affirmé Guy Allard. La ville étudierait également des solutions d’investissements avec des partenaires privés.

- Des interventions du public, on citera que : la municipalité ne tient pas compte de l’avis des habitants recueillis lors de la première consultation ; depuis un an et demi, le projet n’a pas avancé ; l’entretien de la piscine n’a pas été assuré pendant les 20 dernières années ; on pourrait s’inspirer de la rénovation de la piscine des Chartreux ; une gestion privée entraînerait des prix d’entrée élevés...

- En conclusion, l'impression donnée est que la majorité municipale a déjà choisi le futur emplacement de la piscine : le site des Hauts-Buissons. Espérons malgré tout que, si la population confirme le choix qu’elle a déjà exprimé lors de la 1ère consultation, à savoir très majoritairement la réhabilitation et l’extension de la piscine Jean-Moulin, le maire et sa majorité en tiendront compte. Autrement à quoi bon demander l’avis aux romillonnes et romillons ?
Vous pouvez voter en mairie jusqu'au 20 janvier.
Compte-rendu réalisé par André Diot

08/01/2010

OLYMPIA : UN CAS D’ECOLE DU CAPITALISME

Olympia, usine emblématique du bassin d’emploi romillon, est la dernière entreprise textile.

- Après de nombreux plans sociaux, le bilan démontre que le système capitaliste est un échec pour les salariés. Le déficit est énorme ; il démontre bien que la gestion d’une entreprise laissée au seul patron est une véritable catastrophe pour les salariés, elle se conclut par la précarité et le chômage massif. L’état laisse faire et regarde passer les plans sociaux en prenant quelques mesures : il fait croire aux salariés qu’une cellule de reclassement dans un bassin d’emploi qui est à 10 % de taux de chômage (sinon plus) pourra leur permettre de retrouver un emploi digne de ce nom.

- Le député UMP de la circonscription (F. Baroin,) inexistant dans l’action, ne présente aucune solution alternative qui pourrait sauvegarder l’emploi et l’activité industrielle. Le maire de Romilly, plus préoccupé de sa communication que du sort des salariés, suit évidement l’idéologie de droite basée sur une économie de marché sans contrainte, ne supportant pas la résistance syndicale. D’ailleurs, il envisage de « délocaliser » les organisations syndicales hors du centre-ville pour ne pas gêner les employeurs (et lui-même), avec les contestations sociales.

- De plus, sa stratégie a été d’opposer les ex-salariés et leur avocat aux salariés restant dans l’entreprise. Ceci a été une manœuvre grossière, car ce ne sont pas les 47 salariés qui ont créé un peu plus de 10 millions d’€ de déficit (passif d’Olympia hors frais de procès).

- Et que dire de l’attitude de Romiscope, bien éloigné du terrain social, qui se permet d’ironiser sur la venue du secrétaire général de la fédération Textile CGT pour défendre les salariés et mettre en débat des propositions : était-ce un crime ? Les seuls qui, dès le début, ont alerté la population ainsi que les pouvoirs publics sont les communistes, notamment le Conseiller général Joë Triché, afin de trouver des solutions pour garantir aux salariés des perspectives d’activité industrielle pérenne assurant leurs emplois sur le long terme. Il est bien dommage de ressortir une haine d’un autre temps concernant les communistes et les organisations syndicales.

- Tous ensemble, mieux vaudrait réfléchir à des solutions pour que notre bassin d’emploi retrouve sa vitalité d’il y a une trentaine d’années, quand la ville de Romilly était désignée ville la plus dynamique de Champagne-Ardenne (avec une municipalité de gauche et un maire communiste), que de ressortir une rhétorique méprisante et condescendante vis-à-vis de personnes qui contestent l’ordre établi de manière constructive.
Christophe Latrasse
Syndicaliste, Conseiller municipal de Romilly

05/01/2010

BONNE ET HEUREUSE ANNEE 2010 !

Au seuil de cette nouvelle année, notre espace citoyen, "Romilly, une ville pour tous" souhaite beaucoup de bonheur aux romillonnes et romillons.

- Notre cité ne manque pas d’atouts, c’est pourquoi, nous sommes persuadés qu’elle peut retrouver la vitalité qui lui permettra d’effacer une année 2009 très difficile. En effet, le chômage a atteint un niveau jamais atteint jusqu’alors avec plus de 1 000 demandeurs d’emploi, alors même qu’à la SIRC, plusieurs dizaines de nos concitoyens vivent dans l’angoisse et que le coup de grâce a été donné à 102 licenciés chez Olympia.

- Une meilleure gestion de l’entreprise doit permettre de stopper cette spirale infernale en 2010. Dans cette affaire, la classe politique doit soutenir l’emploi, élaborer des propositions et prendre ses responsabilités, comme a su le faire Joë Triché, adoptant une attitude qui contraste avec l’immobilisme de monsieur le maire.

- Une autre politique doit aussi permettre de juguler l’endettement dans lequel notre commune s’enlise puisqu’il a atteint l’inquiétant record de 37 millions d’euros en 2009. Les romillons sont d’autant plus inquiets sur ce problème que les mesures gouvernementales (baisse des compensations de l’Etat, suppression de la taxe professionnelle...) n’encouragent pas à l’optimisme. La baisse des impôts, promesse électorale d’Eric Vuillemin, risque d’être irréalisable à court terme. En 2009, elle a été bien loin des objectifs proclamés. D’autant plus que les mesures sécuritaires excessives : vidéosurveillance, police municipale (contestée pour ses excès de zèle), et bientôt fourrière, grèveront encore plus le budget de la ville. Sans doute ces dépenses inconsidérées sont-elles la cause du manque de projets concrets concernant la future piscine, le marché couvert ou la maison du droit et de la justice promis.

- La population reste vigilante, elle a su se faire entendre en ce début d’année en se joignant aux grèves nationales pour mobiliser près de 500 personnes lors des manifestations locales. Les parents d’élèves de l’école Mignonnette ont bloqué l’école pour se battre contre la fermeture d’une classe au printemps ; ceux d’Eugénie-Cotton se sont élevés avec force au cours de l’automne contre la destruction sans reconstruction sur place voulue par le maire. Eric Vuillemin tente d’ailleurs d’imposer une nouvelle carte scolaire élaborée sans concertation suffisante mais répondant aux visées gouvernementales de destruction de l’emploi (30 000 suppressions de postes dans l’éducation nationale en 2 ans). Ces options politiques ne sont pas étrangères aux pressions et à l’entêtement à l’égard des syndicats que la municipalité rêve d’exclure de la Bourse du Travail afin d’opérer des travaux, mais après ?

- Souhaitons à la vie associative romillonne de retrouver ses belles couleurs en 2010. Mise à mal par des tentatives de destruction, elle a su se mobiliser (pétition en faveur de l’aérodrome), investir le conseil municipal avec le RS 10 football, le club omnisport mettant la municipalité au tribunal administratif, etc. Des actions jamais imaginées jusqu’à ce jour. Il faut dire que l’acharnement à son égard à des accents surréalistes : voilà désormais que les bénévoles qui animent la ville devront louer le matériel municipal mis à sa disposition ! N’a-t-il pas été payé avec leurs impôts ? Veut-on les décourager et ne plus rien voir organiser à Romilly ?

- Notre espace citoyen se réjouit de ses justes résistances. Forces politiques, sociales, associatives, femmes et hommes des courants progressistes dans toute leur diversité, tous ceux qui font face à la politique de la droite doivent se rassembler. Toutes les idées visant aux changements doivent s’exprimer sans exclusive ni à-priori. Nous sommes lassés des promesses non tenues, des opérations de communication stériles, des actions électoralistes.

L’alternative de changement à Romilly doit passer par un rassemblement à gauche, notamment sur les bases des valeurs de justice sociale, de lutte contre la pauvreté, de la solidarité, de l’éducation et de l’associativité.

MEILLEURS VŒUX A TOUS !