22/06/2012

RETOUR SUR LES LEGISLATIVES


Les élections législatives ont été marquées par une forte abstention. Pour beaucoup d'électeurs, le choix se réduisait au « petit mieux » ou au « moins pire ». Les uns se sont écartés du vote, les autres sont allés vers l'utile, selon des mouvements pendulaires réguliers.

- L'abstention dévalorise ainsi une assemblée où toutes les lois seront soumises, n'est-elle pas l'expression d'une certaine prudence d'un électorat qui craint que les changements espérés ne soient pas au rendez-vous ? Sur le plan national, les législatives auront porté le balancier franchement du côté de la polarisation bipartisane.C'est dans ce contexte qu'il faut comprendre le résultat du Front de Gauche. Un Front de gauche qui a obtenu près de 20% des voix à Romilly (4,3% de plus qu'aux présidentielles). Si, au final, une fragilisation parlementaire est observée, des éléments encourageants ne doivent pas être occultés ni effacer la campagne et le premier tour de la présidentielle. En retrouvant presque partout le score de François Hollande, les candidats socialistes ont progressé par rapport à 2007.

- Toutefois, le Front de Gauche est une force qui compte, qui mobilise, attire la sympathie, il est accepté comme un aiguillon mais pas encore reconnu comme un recours. Il a donc un ancrage qui aurait pu s'accentuer avec une meilleure médiatisation de certaines propositions (emploi, baisse des coûts financiers des entreprises, nouvelle politique de crédit, pouvoir d'achat), et une campagne nationale plus intense pour les législatives.Le premier tour des présidentielles a interrompu le mouvement d'expulsion du Front de Gauche du cœur des grandes agglomérations qui a pénalisé le PCF dans les dernières décennies. J.L Mélenchon a fait ses meilleurs scores dans les communes de plus de 100 000 habitants et l'épaisseur de son vote augmentait régulièrement avec la taille des communes. Le phénomène est confirmé pour l'essentiel aux législatives. Le Front de Gauche est au-dessus de la moyenne nationale dans les communes de plus de 20 000 habitants.

FORTE BIPOLARISATION
- Si l'UMP espérait une session de rattrapage les 10 et 17 juin, elle n'a pas été obtenue, la droite ne subit pas une déroute toutefois et possède un (trop) solide groupe à l'assemblée. Mais les électeurs ont confirmé leurs choix de la présidentielle. La bipolarisation a favorisé l'UMP et le PS, il s'agit d'un effet de la limitation du mandat présidentiel à 5 ans et la réduction des législatives à un scrutin de confirmation. La réalité politique s'en trouve déformée, phénomène amplifié par l'absence de proportionnelle.

15 commentaires:

Anonyme a dit…

Pourtant au premier tour, il y avait le choix, la bipolarisation n'était pas une obligation.

Mélenchon a focalisé l'attention sur son duel avec Le Pen et a occulté tous les autres.

Anonyme a dit…

12.22 m'apparait comme des affirmations "abstraites" en dehors de réalités concrètes

au premier tour il y avait un choix "sous menace"

chacun autour de soi, ouvert à l'écoute des autres, peut avoir l'exemple de personne qui était plus d'accord avec la front de gauche mais qui au dernier moment a voté Hollande car fallait virer Sarozy à tout prix et qu'il fallait donc que Hollande soit le premier devant Sarkozy
le poids du vote dit "utile" et la menace de 2002 "pas de candidat de gauche au 2iéme tour"

"Melenchon a occulté tous les autres problèmes"
c'est une affirmation qui est démenti par les faits. il suffit de revoir objectivement toutes ses déclarations et ses meetings( avec le front de gauche)
Le smig, l'échelle des salaires, les traités européens, l'écologie,la 6iéme république et toutes autres propositions

Même s'il est vrai qu'à un moment donné il a mis (et les médias l'ont amplifié) cet aspect trop en avant.

les médias sont là pour faire du buzz , ils ne montrent que ce qu'ils veulent on l'a vu aussi avec la Saga à la rochelle

En tout cas Marine Lepen a été battue et même l'élu socialiste l'a reconnu, le travail de Melenchon, de son colistier communiste et du front de gauche y est pour grande partie
sans cette campagne de Mélenchon ,PC ,Front de gauche, Marine Lepen aurait certainement été élue.
Mais il ne faut pas compter sur l'ojectivité des détracteurs de Mélenchon et du Front de gauche pour le reconnaitre

Marion Maréchal Lepen, elle, est élue grâce au maintien de la candidate socialiste au deuxième tour (qui avait peut-être des raisons)mais c'est un fait et on en fait pas des montagnes

Ca montre bien que les idées du front de gauche dérangent et qu'il faut discréditer MElenchon et tout le front de gauche

Avec un potentiel de plus de 4millions de voix,c'est une force qui devrait compter

c'est loin d'un échec comme on veut le faire croire

Anonyme a dit…

Le Front de gauche a aussi été handicapé par une absence totale de campagne aux législatives. On n'a parlé que de Mélenchon-Le Pen ce qui l'a enfermé dans une confrontation entre extrêmes et a occulté ses propositions.

Anonyme a dit…

"absence totale de campagne" au niveau national oui, orchestré par les médias qui se sont focalisé sur Melenchon /Lepen et sur Royal / socialiste dissident et le texto de la compagne de Hollande
Ca arrangeait bien la PS qui pour lui c'était simple il fallait donner une majorité au président
(sans débattre des problèmes) + quelques effets d'annonces comme la retraite à 6O ans (mais seulement pour quelques uns)

au niveau des localités , les partisans du front de gauche ont tout de même mené campagne sur leurs propositions mais face au rouleau compresseur du ps majoritaire, ce n'était pas suffisant

beaucoup étaient aussi déçus par le score des présidentielles 11% ils espéraient plus,
d'autant que les médias s'en sont chargé pour faire croire à une défaite
alors que dans les conditions de cette élection, 11% c'était un bon résultat mais il faudra du temps pour en convenir

Anonyme a dit…

Mais on ne peut focaliser notre score relativement faible en rejetant la faute sur les autres, il y a aussi des erreurs de notre part à reconnaître pour progresser. "ON LÂCHE RIEN"

NICOLAS a dit…

Nous avons été dominé pendant toutes les campagnes par l'affirmation structurante de J.L Mélenchon selon laquelle il ne participerait à aucun autre gouvernement que celui qu'il dirigerait. Je pense que cela a plu aux gauchistes, mais renvoyé beaucoup d'électeurs au vote « utile », dès les présidentielles en fin de campagne, et aux législatives.

Yves a dit…

Il va, dans la période qui s'ouvre, nous falloir déployer une ligne d'autonomie constructive mettant sans cesse en avant des contre-propositions cohérentes, crédibles, clairement en prise sur les exigences sociales et les luttes .

Cela va requérir une grande autonomie d'intervention rassembleuse du PCF œuvrant à une nouvelle phase du Front de gauche.

Foxachange a dit…

Intéressante cette ouverture sur l'abstention qui expliquerait ça et ça. Elle est certes importante, trop importante, on doit s'interroger sur ça. Mais on constate que le PCF s'en inquiète surtout quand il ne gagne pas. Sur l'abstention plus forte encore à la cantonale qui a vu la victoire de J Triché, le PC en a beaucoup moins parlé.
Concernant le score, certes honorable, mais pas aussi élevé que souhaité de Mélenchon à la présidentielle, et les résultats un peu décevants du FdG aux législatives, personne ne semble vouloir se poser la question de la crédibilité de ses propositions. Les électeurs peuvent rêver d'un SMIC porté tout de suite à 1700€, mais ils savent aussi faire la part du rêve et de la réalité. Au moment de voter les électeurs ont fait la part des choses, voter utile c'était aussi préférer le possible à l'illusoire.

Anonyme a dit…

LE PCF A MOINS PARLE DE L'ABSTENTION AUX CANTONALES ? AS-TU BIEN RELU LA PRESSE DE MARS 2011 ?

Anonyme a dit…

A nicolas
ça a plu aux "gauchistes"
je ne suis pas gauchiste, encore que ce ne soit pas une tare, ni melenchoniste béat mais je trouve que c'était tout à fait logique même s'il n' a
peut-être pas eu la manière de le dire
On ne peut pas faire une campagne et dire que le programme de Hollande ne réglera pas la crise et aller dans son gouvernement alors qu'il a dit qu'il ne changerait rien( propositions qui n'ont vraiment été approuvées que par moins de 30% des electeurs

Melenchon a au moins une qualité qui me convient c'est qu'il fait preuve de logique (presque) tout le temps
c'est comme en maths par exemple, on peut connaitre les bases par coeur, si on n'a pas de logique, on ne réussira jamais à être créateur
on a un Etat PS hégémonique, c'est un fait
le FRONT DE GAUCHE avec toutes ces composantes doit continuer son combat

la gazette de lion a dit…

http://patricklehyaricpe.wordpress.com/2012/06/21/two-pack-lausterite-transposee-dans-le-droit-europeen/

Anonyme a dit…

Le Smic à 1 700 euros : combien ça coûte ?

La satisfaction de cette revendication représenterait une augmentation de la masse salariale de 60 à 81 milliards d’euros par an. Un effort soutenable, selon les économistes du PCF.

Un Smic à 1 700 euros, ça concerne qui et ça coûte combien au juste ? Une étude réalisée par les économistes communistes du Réseau d’action promouvoir et sécuriser l’emploi (Rapse) nous donne des réponses. Selon leur calcul, 6 à 7 millions de personnes seraient directement concernées par la mesure. Aux 3,7 millions de salariés directement concernés par l’augmentation du Smic en 2012 s’ajouteraient les 2 à 3 millions de personnes dont le revenu est supérieur au Smic actuel (1 398 euros brut) mais qui devront être augmentées pour se retrouver au niveau des 1 700 euros. Le montant de la mesure est compris « dans une fourchette de 18 à 21 milliards d’euros » par an, estiment les économistes du PCF. Un montant qui tient compte des augmentations de salaires mais également des cotisations sociales patronales supplémentaires (en incluant la fin des exonérations, comme le réclament la CGT et le Front de gauche). Cela revient à une hausse de 360 euros par mois et par tête.

Dans son étude, le Rapse va plus loin en évoquant les 3 à 5 millions de salariés du privé et du parapublic dont le salaire se retrouverait à peine au-dessus du Smic. En proposant de remonter le salaire de « chaque premier échelon des grilles de classification des différentes branches » du public et du privé, les auteurs estiment qu’au total la hausse du Smic brut à 1 700 euros représenterait un effort salarial compris entre 60 et 81 milliards d’euros par an. Un montant qui peut paraître énorme mais qui se retrouvera dans le circuit économique, notamment au travers de la consommation, principal moteur de la croissance tricolore, d’autant que les salariés payés au Smic ne consacrent que peu – voire pas du tout – de leur revenu à l’épargne. De son côté, l’économiste de l’OFCE, Éric Heyer, juge, lui, que « les entreprises françaises ne peuvent actuellement pas faire face à ce choc : leurs marges sont encore très dégradées et elles sont dans une situation financière fragile », expliquait-il dans les colonnes de l’Express en avril. Certes, les entreprises sont « étranglées, mais par quoi ? », rétorquent les économistes du Rapse, rappelant que « les moyens sont actuellement monopolisés par la logique des marchés financiers et des actionnaires ». Ainsi, les entreprises ont payé, en 2010, 318 milliards d’euros de charges financières et de dividendes, contre 145 milliards d’euros de cotisations sociales employeurs. En abaissant de 10 % les dividendes versés aux actionnaires, le Rapse estime que 15 milliards d’euros seraient ainsi dégagés. Dans la même veine, avec la mise en place d’un pôle public bancaire, une PME de 100 salariés qui investit 6 millions d’euros en empruntant à taux zéro, au lieu de 8 %, économiserait 341 euros par salarié et par mois.

Anonyme a dit…

Le gouvernement s'apprête à annoncer le montant de la hausse du SMIC pour le 1er juillet.
Selon Les Échos de ce matin, il s'agirait d'une augmentation du salaire minimum de 2 % soit + 0,6 % si l'on tient compte de l'inflation constatée depuis la dernière augmentation. Si tel est le cas, le coup de pouce promis se transforme en dérisoire pichenette!
Nous ne pouvons décemment pas en rester là.

Anonyme a dit…

Au lendemain d'une victoire historique de la gauche, le changement doit se traduire par du sonnant et du trébuchant. L'urgence le commande.

Anonyme a dit…

Sapin vient d'annoncer une hausse du SMIC de 2%, c'est vraiment léger, j'ai pas voté Hollande et Joly pour si peu...