19/06/2014

L'INTERET GENERAL ET L'AVENIR DU SERVICE PUBLIC AU COEUR DE L'ACTION DES CHEMINOTS

Déclaration de Pierre Mathieu, vice-président du Conseil régional de Champagne-Ardenne et des vice-présidents communistes en charge des transports dans les régions.

Comme nous avons eu l’occasion de l’exprimer à plusieurs reprises notre pays a besoin d’une réforme ambitieuse du système ferroviaire pour répondre  aux besoins de mobilité de nos concitoyens, pour réussir la transition énergétique. Une réforme qui donne au rail et au service public les moyens d’une nouvelle efficacité. Force est de constater que le projet de loi du gouvernement ne répond pas à ces défis et ce sont ces questions qui sont au cœur du mouvement de grève des cheminots. Un mouvement qui est force de propositions pour une réelle réunification du système, son désendettement et le maintien du statut garant d’une haute sécurité ferroviaire.
L’absence de réponse aux questions majeures du désendettement du système ferroviaire et de la mise en place de financements nouveaux, pérennes, dynamiques compromet à court terme le service public ferroviaire. Il manque annuellement 1,5 milliard d’euros pour son financement, c’est l’équivalent des intérêts annuels de cette dette qui atteint 40 milliards d’euros. C’est la raison pour laquelle nous sommes en accord avec la proposition syndicale de création d’une structure de défaisance de la dette à l’instar de ce qui avait fait pour résorber en son temps celle du Crédit Lyonnais.

Alors qu’il y a besoin d’investissements plus importants pour assurer le maintien de l’offre et de la qualité des trains du quotidien (Transillien, TER, TET), pour le renouvellement du matériel ferroviaire, pour la remise à niveau des voies empruntées par nombre de trains régionaux trop souvent délaissés des programmes de modernisations en cours, il n’y a toujours pas d’engagement clair du gouvernement pour la mise en place d’une ressource dédiée pour contribuer au financement des transports régionaux qui assurent pourtant aujourd’hui la part majeure des déplacements indispensables à l’activité du pays.

Nous affirmons qu’une réforme beaucoup plus ambitieuse du système ferroviaire est possible. Les revendications et propositions des cheminots doivent être prises en compte. Il en va de l’intérêt général, il en va de devenir du TER, de la qualité du service public, de la réponse à la crise environnementale. Il n’est pas acceptable que ce gouvernement ne tire pas enseignement des alertes fortes dont témoignent les résultats des élections municipales et européennes. Il est encore moins acceptable qu’il joue sur l’enlisement du conflit et sur la division.

L’avenir de ce service public est l’affaire de tous, il en va du droit au transport, du développement du fret ferroviaire. Nous appelons le gouvernement à entendre les exigences d’une réforme structurelle et financière ambitieuse qui s’expriment depuis des mois bien au-delà des milieux syndicaux.

Jean-Michel Bodin (Région Centre), Gilles Bontemps (Région Pays de la Loire), Daniel Beurdeley (Région Picardie), Luc Bourduge (Région Auvergne), Patrick Hatzig (Région Lorraine), Gérard Lahellec (Région Bretagne), Noël Levillain (Région haute-Normandie), Charles Marziani Région (Midi-Pyrénées), Pierre Mathieu (Région Champagne-Ardenne), Pierre Mouraret (Région Basse-Normandie), Jean-Paul Pinaud (Région Bourgogne).
Paris, le 18 juin 2014

9 commentaires:

Anonyme a dit…

La restructuration proposée dans le projet de réforme avec la mise en place de trois EPIC ( Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial) techniquement, économiquement et socialement indépendants signifie l’externalisation de secteurs entiers, la casse des droits sociaux et des statuts des cheminots et ouvre la voie à une privatisation, qui ne peut que sonner le glas pour le secteur.

Anonyme a dit…

il est encore temps d’entendre et de prendre en compte les exigences d’une profession qui a été et reste le fer de lance de toutes les avancées sociales et démocratiques de notre pays. Après la déroute électorale du pouvoir socialiste, le gouvernement Valls ne peut répondre par la fuite en avant dans la voie d’une austérité préjudiciable à tous.

Anonyme a dit…

« Il faut savoir arrêter une grève » lançait le Président Hollande il y a quelques jours, paraphrasant la célèbre phrase de Maurice Thorez après les avancées de 36. Il faut savoir aussi stopper une politique et changer de cap quand cela devient préjudiciable à tous, Monsieur le Président !

Anonyme a dit…

Enfin, le moteur principal de la grève était qu'il risquait d'y avoir avec cette réforme, une remise en question du statut des cheminots.

Donc déclarer faire cette grève pour le bien de tous, c'est surtout que les cheminots pensent uniquement à eux et à leurs avantages datant des années 30.

Anonyme a dit…

Quels avantages ? Mon fils gagne 1200 euros par mois à la SNCF, il travaille 398 heures par semaine payées 35 donc il a des RTT en conséquence. C'est un privilégié ? Si l'on est privilégié dans ces conditions dans la 5è puissance économique mondiale, c'est que votre système est vraiment à changer en profondeur

Anonyme a dit…

39 heures par semaine, pardon

Anonyme a dit…

Il y a aussi le fait que Sud-Rail et CGT font de la surenchère par rapport à CFDT et autonomes sur fond de bataille entre syndicats, curieux que personne n'en parle

Anonyme a dit…

Oui anonyme de 09:27, c'est pas comme s'il y avait des élections professionnelles en décembre!

Il faut montrer que les syndicats manifestent, histoire de dire qu'il faut voter pour eux!

Anonyme a dit…

La réforme ferroviaire, contre laquelle les cheminots font grève depuis 10 jours, prépare l’élargissement de l’ouverture à la concurrence du transport ferroviaire. S’alignant sur le diktat de « la concurrence libre et non faussée » imposé par la Commission Européenne, cette réforme risque d’aboutir à un service dégradé et une explosion des prix. Partout où il a été appliqué chez nos voisins européens, ce service ferroviaire est une catastrophe.