26/05/2014

CONSEIL MUNICIPAL : POUR UNE AUTRE APPROCHE DE LA SECURITE

Le conseil municipal du 24 mai a adopté l'extension de la vidéo-surveillance. Notre ville sera dotée de 50 caméras d'ici deux ans. Cette solution a pourtant ses limites. Au nom du groupe communiste et partenaires, Dany Bouteiller a fait la déclaration suivante :

- «Si nous pouvons comprendre certaines des motivations, notamment celle de disposer d'un outil pouvant contribuer à la résolution d'actes délictueux, il faut aussi reconnaître objectivement que son impact sur la délinquance n'est pas certain et que son bilan est contrasté tant la diversité des situations et des objectifs est grande. En l'état actuel des données, relier directement l'installation de la vidéo-surveillance et la baisse de la délinquance serait pour le moins hasardeux puisque les résultats sont contradictoires selon les villes et l'usage fait par les forces de l'ordre reste marginal. Ce que l'on appelle l'effet plumeau, le déplacement de la délinquance, reste un problème majeur, bien que nous soyons conscients que les résultats ne sont pas quelque chose de forcément mesurable.

- Si une baisse des actes est enregistrée sur certains types de délits, elle est très peu importante. L'efficacité n'est toujours pas suffisamment démontrée et les équipements représentent des coûts d'investissement et de fonctionnement élevés. En fait, la vidéo-surveillance sert surtout à rassurer les honnêtes gens, mais aucune caméra ne peut remplacer la présence humaine, policière ou éducative adaptée. Remplacer l'homme par la machine relève d'un désintérêt pour la réalité des problèmes sur le terrain et notre devoir est de faire preuve de discernement pour apporter des réponses efficaces aux demandes de nos administrés. Pour toutes ces raisons et en l'absence concomitante d'une politique sérieuse de prévention, nous ne voterons pas cette extension de la vidéo-surveillance, notre abstention sur ce point porte aussi l'exigence forte d'autre approche de la question de la sécurité. »

POUR UNE AUTRE UTILISATION DE LA POLICE MUNICIPALE
- «Nous souhaitons tout d'abord réaffirmer l'importance, à nos yeux,  que chacun puisse vivre  dans la quiétude et nous partageons le souci de sécurité des personnes et des biens. Il est utile de rappeler que la  création du service de police municipale est le résultat du désengagement progressif de l'Etat avec la baisse constante des effectifs de gendarmerie et de police débutée alors que la droite dirigeait le pays en 2007. C'est pourtant à lui d'assurer la fonction régalienne. Pour cela, nous proposons une action du conseil municipal envers ses services afin de demander qu'il assure des actions en fonction des besoins de notre ville avec des effectifs suffisants pour que le travail soit à la hauteur des exigences. En complément, nous ne sommes pas contre une police municipale formée afin que les agents puissent assurer leurs missions avec compétence.

- C'est pourquoi nous voterons la création de deux postes mais nous proposons de mettre en débat une autre utilisation de la police municipale. Les missions, nécessairement très encadrées permettrait un renforcement de la médiation chargée d'intervenir sur les troubles à la tranquillité publique. Son rôle de prévention doit être égal à celui d'intervention. Parallèlement, un apport éducatif est envisageable sur notre ville avec du personnel en conséquence pour accompagner la population  et générer un climat de confiance et de respect. Il est tout aussi nécessaire d'intervenir dans les écoles et collèges afin de sensibiliser sur les thèmes essentiels tels le racket, la violence par exemples. Des écoles dont les abords doivent encore être plus protégés. Des visites à nos seniors peuvent tout autant être envisagées dans le cadre de la prévention de proximité. La présence humaine pourrait encore intervenir sur l'environnement le plus en amont possible, il s'agit de dissuader les potentiels acteurs d'une infraction de commettre un acte malveillant ou d'incivilité et ainsi épargner les victimes éventuelles. Par ailleurs, le soutien à la fonction parentale constitue encore un axe de la prévention. Acteurs locaux, institutionnels, élus et associatifs jouent un rôle essentiel.  Leurs actions doivent être complémentaires et prévenir les difficultés auxquelles des parents peuvent être confrontés. Nous pourrions aussi désigner un coordinateur afin de mutualiser l'intervention des professionnels de l'action sociale. Dernière proposition : mener une action commune pour favoriser une meilleure articulation et un meilleur ancrage local des dispositions en faveur des victimes, avec en particulier le développement des intervenants sociaux. Ceux-ci auraient un rôle dans le cadre de violences intra-familiales, en apportant une dimension sociale chaque fois que nécessaire, une prise en charge des situations complexes dépassant le simple cadre de l'action pénale.»

9 commentaires:

Anonyme a dit…

http://www.tvmestparisien.tv/web2/resultats-des-europeennes-intervention-de-patrice-bessac/
Bessac le Maire de Montreuil, dont l'analyse politique est juste

Anonyme a dit…

Le très haut niveau de l'abstention et le niveau historique du Front national, confirment que la crise politique et démocratique que traverse notre pays atteint un seuil critique. C'est une nouvelle alerte. La France s'enfonce dans un malaise démocratique inquiétant. Les causes de cette situation sont claires : le rejet massif du modèle libéral de l'Union européenne et le mépris que les tenants de ce modèle ont opposé depuis dix ans à tous ceux qui le contestaient ; l'enfermement de François Hollande et de Manuel Valls dans une politique d'austérité désavouée par le pays ; le profond désarroi dans lequel cette situation plonge les classes populaires et l'ensemble des électeurs de gauche.

La victoire du Front national, portée par une forte appropriation du mécontentement et une captation des voix de la droite, est un événement grave au plan national comme européen.

Si la droite et l'extrême droite sont en tête, c'est surtout que la majorité gouvernementale est ce soir sanctionnée et isolée. La gauche sort très affaiblie de ce scrutin.

Dans ce contexte, les résultats du Front de gauche, équivalents à ce qu'ils étaient en 2009, ne permettent pas de relever le défi d'une voix alternative majoritaire à gauche. Un vaste chantier est devant nous.

Ce soir, le PCF lance un appel solennel. De cette crise politique doit émerger une perspective réelle et crédible à gauche sur fond de rupture avec ce système rompu aux thèses libérales. La gauche s'est trop éloignée de ses valeurs. Elle ne pourra retrouver le peuple que dans un mouvement social et politique de l'ampleur d'un Front populaire du XXIème siècle. Nous appelons tous ceux qui, ce soir, se sentent malheureux à gauche, toutes les forces vives du pays, la jeunesse et les salariés à s'unir sans attendre. Nous mettons le Front de gauche à leur service.

Dans cette visée, les résultats de nos partenaires européens du groupe de la GUE-NGL et la progression de l'idée d'une alternative à gauche en Europe sont des signes encourageants

Anonyme a dit…

Une protection unificatrice contre le libéralisme

Pourquoi la colère sociale choisit-elle le FN plutôt que de se répartir entre les gauches ? On omet à la gauche de la gauche que le libéralisme a deux composantes : l’économique et le culturel. Le Front de gauche combat le premier, mais promeut le second (humanisme égalitaire, multiculturalisme). C’est particulièrement le cas de sa composante mélenchoniste, le Parti communiste comme son électorat ayant dans leur histoire un plus grand attachement aux valeurs d’ordre. Cette ligne a toutefois été troublée par le style populiste choisi par Jean-Luc Mélenchon (par exemple, ses attaques virulentes contre les journalistes), qui, non seulement n’a pas séduit dans les milieux populaires, mais trouble son électorat de 2012 (urbains, diplômés, travailleurs du service public). Le Parti socialiste est perçu comme le relais français des deux libéralismes, et a rappelé, peu avant le vote, l’importance du libéralisme culturel dans son offre (relance des débats sur le droit de vote des immigrés, sur le genre ou la famille). L’Union européenne apparaît comme la parfaite incarnation des deux libéralismes, exigeant la déconstruction de l’État social, le suivisme des dogmes libre-échangistes et monétaristes, mais intervenant lors de l’affaire Leonarda pour fustiger la France. Or, de longue date, à chaque fois que lui a été présenté le choix entre une offre politique « euro-libérale » et une autre paraissant unificatrice et sociale, le peuple souverain a choisi la seconde. En 1995, ce fut Jacques Chirac et sa « fracture sociale » contre Édouard Balladur. En 1997, ce fut la gauche plurielle alors que la campagne d’entre-deux-tours avait vu la droite mettre en avant Alain Madelin. Si, le 21 avril 2002, les Français ont envoyé Jean-Marie Le Pen au second tour de l’élection présidentielle, ils ont, bien au-delà, choisi pour plus de la moitié d’entre eux de voter pour des candidats antimondialisation. En 2005, ils congédient le traité constitutionnel européen. En 2007, ils choisissent Nicolas Sarkozy, « candidat du pouvoir d’achat », qui cite Jean Jaurès. En 2012, ils ont opté pour le candidat du discours du Bourget, celui qui disait aux voyous « la République vous rattrapera » et à la finance qu’elle était « (son) ennemi ». Dimanche, ils ont choisi le FN. La demande sociale, depuis vingt ans, réclame une protection contre le libéralisme économique et un horizon d’attente culturelle unificateur. À force de ne pas être entendue, cette demande se radicalise en demande autoritaire. L’ethnicisation constante des représentations sociales fait le reste. La cote d’alerte a été atteinte lors des élections législatives partielles de 2013, où, en cas de second tour UMP-FN, de 15 à 20 % de l’électorat PS a voté FN, selon les calculs du politiste Joël Gombin. Le vote FN est paru à une part de l’électorat de gauche non plus telle une trahison de sa tradition « antifasciste », mais comme constituant un aiguillon idéologique contre le libéralisme. Aujourd’hui, le FN apparaît capable de proposer une protection complète, son discours est celui d’un souverainisme intégral (politique, économique, culturel) qui promet à l’électeur de toute classe sociale d’être protégé de la globalisation économique et culturelle et d’avoir la jouissance tant des gains du capitalisme entrepreneurial (thème du « protectionnisme intelligent ») que de la protection de l’État-providence (thème de la « préférence nationale »). Si les gauches ne redéfinissent pas leur rapport au libéralisme, elles risquent de ne jouer que les utilités en 2017.
Rubrique contreverse de l'huma d'hier Nicolas LEBOURG Historien Spécialiste de l'exrême droite

Anonyme a dit…

Les électeurs de gauche français sont contradictoires.

Ils se plaignent du libéralisme de la droite Européenne et ils ne vont pas voter pour élire nos députés européens.

Le 25 mai était le moment ou jamais de virer cette droite ultra-libérale.

Dommage.

Olivier a dit…


Les républicains doivent s'attacher à débusquer le Front national, à déconstruire son discours et à le démythifier. La nouvelle abomination de Jean-Marie Le Pen réaffirme le fond raciste et antisémite de ce parti d'extrême droite. Il ne s'agit pas de nouveau dérapage mais bel et bien du même visage hideux de la haine sous le masque d'une pseudo respectabilité. La justice doit être saisie.

Anonyme a dit…

La République doit être forte et ne pas se laisser glisser vers le pire. La gauche doit en urgence se relever et redonner de belles couleurs à la Liberté, à l'Egalité et à la Fraternité.

Bientôt à Romilly ? a dit…

Réunie le mercredi 11 juin 2014, la commission des lois du Sénat a adopté, une proposition de loi visant à créer des polices territoriales et portant dispositions diverses relatives à leur organisation et leur fonctionnement.

Elle crée tout d’abord des services de police territoriale par la fusion des cadres d’emplois des agents de police municipale et des gardes champêtres, qui assumeraient l’ensemble des missions aujourd’hui confiées aux uns et aux autres. Elle tend ensuite à renforcer les obligations de formation des personnels, améliorer le fonctionnement des conventions de coordination entre les collectivités et l’État et favoriser la mutualisation des agents tout en préservant le pouvoir de police des maires.

La commission des lois a adopté 34 amendements destinés à renforcer le dispositif proposé.

Ils visent à :

- intégrer expressément la notion de la police des campagnes au sein des missions assumées demain par les futures polices territoriales (article 1er) ;

- renforcer le cadre juridique d’intervention des personnels, particulièrement par l’adoption de dispositions relatives aux agents de surveillance de la voie publique et aux assistants temporaires des agents de police territoriale (articles 22 C et 22 D nouveaux) ;

- modifier le régime des conventions de coordination en abaissant de cinq à quatre policiers territoriaux le seuil à partir duquel elles doivent être obligatoirement conclues, en les faisant également signer par le procureur de la République, et en rééquilibrant les obligations respectives des forces de police territoriale et des forces de sécurité nationales (article 19) ;

- autoriser l’accès direct des agents de police territoriale au fichier national des permis de conduire (article 22 B nouveau).

Anonyme a dit…

Une délégation du PCF conduite par Pierre Laurent a rencontré ce mercredi 11 juin le Parti socialiste et son nouveau premier secrétaire, Jean Claude Cambadelis, au siège du PS rue de Solférino.

La délégation du PCF a fait part des trois très graves inquiétudes que font peser les choix gouvernementaux sur la situation politique et sociale du pays et constaté les désaccord existants entre les deux formations.

Elle a réaffirmé que les dangers grandissants liés à la profonde fracture démocratique dans le pays et à la montée du Front national ne pouvaient être combattus sans la mise en œuvre d'une autre politique s'attaquant aux coûts du capital, aux inégalités sociales et à l’hémorragie industrielle. Elle a indiqué que des ruptures immédiates étaient nécessaires, citant notamment la suspension de l'accord sur l'indemnisation du chômage des intermittents, l'abandon de la réforme territoriale, la réponse aux revendications des cheminots en lutte et la réorientation du collectif budgétaire rectificatif vers la justice fiscale.

Anonyme a dit…


Une large mouvement de grève continue à la SNCF. Il faut soutenir les revendications portées par les cheminots mobilisés pour le retrait de la réforme ferroviaire qui sera présentée à l'Assemblée le 17 juin prochain.
Ce texte, qui prétend réunifier RFF et SNCF afin de réduire les coûts d'une structure en doublon, prépare en réalité l'élargissement de l'ouverture à la concurrence du transport ferroviaire exigée par l'Union Européenne. Le gouvernement entend en effet créer une société unique en façade, mais trois entités dans les faits, pour renforcer la séparation entre gestion des infrastructures et exploitation du réseau.
Le scénario est écrit à l'avance. L'exploitation des voies, éminemment rentable, sera captée par le marché privé tandis que les infrastructures seront laissées à la seule responsabilité du secteur public, qui se retrouvera seul à rembourser la dette de 44 milliards d'euros qui devait financer un réseau ferré public et de qualité. Avec le libéralisme, c'est toujours la même rengaine : privatisation des profits et nationalisation des pertes.