Le PCF est critique par rapport à la réforme du collège et met en avant sa proposition phare : la scolarité obligatoire jusqu'à 18 ans.
- Les mesures de la Ministre Najat Vallaud-Belkacem n'enrayeront pas les inégalités dont les enfants des familles populaires sont victimes. Dans le débat autour de l'école, nous assistons à un concours de communication. Les inégalités scolaires viennent de l'ensemble des matières, des pratiques, des objectifs que l'on assigne au collège. Le problème de la réforme est l'autonomie des établissements cassant le cadre national. Le PCF est favorable au collège unique, ce qui ne veut pas dire uniforme.
- Nous soutenons le principe des programmes scolaires nationaux et un cadrage national des horaires. Il n'en reste pas moins que des difficultés spécifiques demeurent sur lesquelles il faut s'attarder. Elles relèvent surtout de la diversification des pratiques pédagogiques, ce qui est l'affaire des enseignants. C'est pourquoi, il faut développer leur formation et leur laisser, dans leur classe, la liberté de varier les pratiques. L'inspecteur de l'Education nationale, Jean-Paul Delahaye, vient de rendre un rapport éclairant sur la pauvreté et la réussite scolaire. Il ne s'agit pas de niveler par le bas, mais la réussite de ceux sur qui l'origine sociale pèse le plus permettra à tous de réussir.
Pour une obligation scolaire portée à 18 ans
- 90% des jeunes de 18 ans sont scolarisés. Pour être un citoyen en capacité de participer aux débats agitant le pays, comme notre monde, pour exercer son métier, pour choisir d'en changer, la maîtrise des connaissances est indispensable. L'école doit donc construire une culture commune de haut niveau. Les élèves doivent disposer de temps pour assimiler ces connaissances. Il faut donc une scolarité obligatoire plus longue qui oblige l'Etat à assurer sa gratuité afin que chaque famille contrainte de financer les études de ses enfants, coûteuses en filières techniques par exemple.
- A l'évidence, la scolarité jusqu'à 18 ans suppose une refondation afin que l'école ne laisse pas la moitié des enfants sur le bord du chemin. Alors que le collège unique a toujours manqué de moyens nécessaires à la démocratisation pour la réussite de tous, le gouvernement opte pour une réforme sans moyens au service de l'idéologie libérale. Ce n'est pas l'intérêt des enfants dans une école émancipatrice mais celle d'une logique, celle du socle et des compétences, au service du patronat.
9 commentaires:
La publication au Journal Officiel ce matin des textes concernant la réforme du collège est une véritable provocation. Elle est ressentie par les enseignants comme une marque de profond mépris et ne peut que conduire à un discrédit de la Ministre dans nos professions. En effet, cette publication intervient moins de 24H après une grève majoritaire des enseignants du second degré qui exercent en collège. Elle est en contradiction totale avec les déclarations de la Ministre
« Vous savez moi une mobilisation m’intéresse des lors qu’il y a un gréviste ou un manifestant. » : il n’y en a pas un seul, mais des dizaines de milliers, qui étaient en grève ou dans la rue le 19 mai et la Ministre publie les textes dès le lendemain matin.
Elle accompagne cette publication de l’annonce d’un plan de formation continue de grande ampleur dont bénéficieraient les enseignants de collège. Nouvel effet d’annonce pour cacher la réalité puisqu’aucune mesure de financement d’un tel plan n’est envisagée. Nouvelle marque de mépris puisque sa réponse à l’expression des personnels en grève est ressentie comme « vous ne comprenez pas, je vais vous former… ».
Bien désagréable de voir à quel point le gouvernement se soumet au patronat avec un discours trompeur, menteur, voulant résumer la question du chômage à une question de formation, renvoyant en quelque sorte les demandeurs d’emploi, les jeunes, à leur responsabilité personnelle, alors que c’est bien sa soumission au patronat qui est en cause, son refus de considérer qu’il faut reprendre l’économie en main pour qu’elle réponde aux besoins des hommes et des femmes plutôt qu’à la soif de profits du patronat !
Loin de moi l’idée de rejeter par principe l’apprentissage : elle est une voie de formation comme une autre. Encore faudrait il qu’elle le soit par choix et non un succédané pour ceux qui n’ont pas d’autres moyens de financer leurs études, sans parler des discriminations à l’embauche ! Mais arrêtons de vouloir à tout prix augmenter le nombre des apprentis ni de le faire débuter trop jeune. Créons plutôt une allocation d’étude !
Mais je suis scandalisée de la dernière trouvaille des suppôts du patronat que sont les Valls & Co : rendre le travail des apprentis mineurs gratuit pour les patrons ! C’est la mesure phare, annoncée en premier dans le plan présenté. Alors que la scolarité devrait être prolongée jusqu’à 18 ans pour faire face au savoirs de plus en plus complexes nécessités par notre société, le gouvernement oeuvre à favoriser la sortie de l’école à des jeunes de moins de 18 ans en prévoyant une aide pour les patrons des entreprises de moins de 10 salariés leur remboursant intégralement (y compris les charges sociales) les frais liés à un apprenti mineur !
Quant aux annonces vis à vis des demandeurs d’emploi, c’est pure communication : l’argent qui va être destiné à leur formation est pris sur la formation des salariés, privant ainsi ceux-ci d’améliorer leurs compétences, les rendant plus fragiles si leur entreprise a des difficultés économiques, licencie ... Mais cette communication contribue à culpabiliser les personnes en recherche d’emploi. Elles ne seraient pas formées ! Sauf que si certains ont besoin de formation, d’autres ont toutes les qualifications nécessaires : ce sont les emplois qui manquent !
Les syndicats continuent à demander le retrait de cette réforme fondée sur l’autonomie des établissements et la multiplication des hiérarchies intermédiaires sous l’autorité du chef d’établissement et la reprise de discussions sur de nouvelles bases pour la réussite de tous les élèves.
Sans répondre aux véritables besoins du collège, cette réforme ne ferait en outre, si elle était mise en oeuvre en 2016, qu’engendrer davantage d’inégalités entre les élèves, aggraver les conditions de travail des personnels, mettre en concurrence personnels, disciplines et établissements.
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