07/04/2016


Cent personnes à la conférence-débat de l'Université Populaire de l'Aube, mercredi 6 avril à Romilly,
avec l'économiste et sociologue Bernard Friot venu parler du "salaire à vie".
- un premier compte-rendu : clic sur l'image


21 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est un projet révolutionnaire porté par l’économiste Bernard Friot : le « Salaire à Vie ». Ce projet a deux objectifs majeurs : abolir le « marché du travail » et sortir du capitalisme. A rebours des économistes orthodoxes, M. Friot propose de reprendre la grande marche du progrès social, stoppée nette dans les années 80 avec l’avènement du libéralisme économique.

Anonyme a dit…

le Salaire à Vie propose de remettre totalement à plat les notions de travail et de salaire. Ainsi, toute personne ayant atteint la « majorité économique » (par ex. 18 ans) se verra recevoir un salaire à vie, qu’il exerce un travail « rémunérateur » ou non. Si cela peut paraitre utopiste (voir choquant pour certains), l’enjeu est réel et parfaitement adapté à la situation économique et écologique actuelle : il s’agit de se débarrasser du marché du travail.

Anonyme a dit…

Ne plus considérer le travailleur comme une vulgaire ressource que l’on peut utiliser ou jeter selon la conjoncture ou les souhaits des actionnaires. Plus encore, il s’agit de mettre fin au principe même du chômage, qui a atteint des proportions telles (plus de 5 millions de personnes en France) qu’il est utilisé comme moyen de pression redoutable pour faire passer les pires régressions sociales dans la loi ou stigmatiser les chômeurs – bien que ceux-ci en soient déjà les premières victimes.

Anonyme a dit…

Pourtant, il faut se rendre à l’évidence : avec les règles du jeu actuelles, le plein-emploi ne reviendra jamais. En tant qu’objecteurs de croissance, nous ne pouvons qu’appuyer le raisonnement d’Usul : la croissance est terminée dans les pays développés et, du fait du faible taux de natalité et des matières premières limitées notamment, ne reviendra jamais. Contrairement aux mensonges que l’on entend un peu partout dans la bouche des économistes et politiciens libéraux, la croissance ne peut absolument pas régler le problème du chômage – et encore moins quand on enchaine les mesures libérales telles que la facilitation des licenciements ou la casse de Pole Emploi.

Anonyme a dit…

Pour revenir au salaire à vie, il faut bien comprendre que le but n’est pas de « supprimer » le travail, mais bien au contraire de l’émanciper. Permettre aux gens de choisir un travail qui leur plait, leur convient et non un « emploi » obligatoire et indécent.

Anonyme a dit…

Ce filet de sécurité permettrait de valoriser le temps libre, très souvent utilisé par les gens pour effectuer des « travaux » non rémunérés : tâches ménagères, bricolage, engagement associatif, éducation populaire, jardinage, élever les enfants, etc. De plus, la réduction du temps travaillé par chacun permettrait à plus de monde d’avoir du travail (principe du « travailler moins pour travailler tous », que nous abordons régulièrement). Enfin, bien que cela soit moins détaillé, ce filet de sécurité permettrait également aux indépendants de se lancer avec moins de risques.

Anonyme a dit…

Et le financement ? Ici rentrent en jeu les notions de cotisations, de partage des richesses, de rapport travail / capital, de salaire maximum et de fin des profits financiers (réinjectés dans l’investissement). En somme, ce nouveau système s’inspire à la fois du modèle des coopératives (privées) et de la fonction publique, essayant de garder le meilleur des deux (les entreprises n’appartiendraient pas à l’État mais aux salariés).

Anonyme a dit…

Et si, de la même manière que le suffrage universel est venu récompenser notre capacité à tous participer à la chose publique, un salaire à vie venait consacrer notre capacité à tous produire de la valeur? C'est l'idée mise en avant par l'économiste et sociologue Bernard Friot.

Anonyme a dit…

Le salaire à vie permettrait en effet de nous libérer de la «convention capitaliste du travail», qui nous réduit au rang de marchandises que l'on échange sur le marché du travail

Anonyme a dit…

le chantage à l'emploi fait de nous des «mineurs sociaux» qui ne sont pas reconnus comme «producteurs de valeur économique», et le salaire à vie nous transformerait en «majeurs sociaux»

Anonyme a dit…

L'enjeu du salaire, c'est la possibilité de sortir du capitalisme. Non pas de le contenir, non pas de bouger le curseur de la répartition de la valeur ajoutée en faveur du salaire et au détriment du profit, mais de se passer des capitalistes, d'affecter toute la valeur ajoutée au salaire, y compris la part qui doit aller à l'investissement. Nous n'avons besoin pour travailler ni d'employeurs, ni d'actionnaires, ni de prêteurs.

Anonyme a dit…

Cette révolution qu'il appelle de ses vœux est, selon Monsieur Friot, déjà en marche car elle s'appuie sur un «déjà-là émancipateur» dont nous ne soupçonnons pas la puissance subversive: la cotisation. En effet, entre les cotisations dites «patronales» et «salariales», près de la moitié de notre salaire est aujourd’hui socialisé et permet de financer la sécurité sociale et les minimas sociaux. Bernard Friot propose de prolonger cette conquête et de socialiser 100% du salaire.

Anonyme a dit…

Ainsi, une entreprise ne paierait plus de salaires mais verserait de l'argent directement dans une caisse dédiée, chargée de rémunérer les salariés en fonction de leur qualification, qu'ils soient ou non en poste chez elle. Mais Bernard Friot ne s'arrête pas là: il propose que toute la valeur ajoutée de l'entreprise soit socialisée et que le profit soit donc supprimé. L'argent ainsi collecté servirait à payer les salaires mais aussi l'investissement des entreprises et la Sécurité sociale.

Anonyme a dit…

«Cet assèchement du profit permettra la maîtrise de l'investissement, bien sûr, mais aussi sa progression considérable, puisqu'il sera financé sans remboursement et sans taux d'intérêt, deux freins à la dynamique des entreprises», explique-t-il. Avec cette méthode, il estime que la part du PIB consacrée à l'investissement pourrait passer à 30%, contre 20% aujourd'hui.

Anonyme a dit…

Les porteurs de projets devraient demander des financements auprès d'une caisse chargée d'en étudier la viabilité et l'utilité. Ainsi, ils ne seraient plus dépendants des prêts bancaires, de leur épargne personnelle ou du bon vouloir des apporteurs de capitaux et leur vision court-termiste.

Anonyme a dit…

En conséquence de quoi, les entreprises «permettront de travailler mais ne rapporteront aucun revenu, qu'elles soient individuelles, en cas de travail indépendant, ou collectives. [...] Il n'y aura plus ni employeurs, ni actionnaires». Pour autant, les entrepreneurs, qu'il définit comme «des personnes qui impulsent des productions et des collectifs de travail» existeront toujours, de même que la hiérarchie au sein des entreprises.

Anonyme a dit…

Pour mener à bien cette révolution, Bernard Friot s'appuie donc sur deux piliers, la cotisation et la qualification, qui sont au cœur de sa proposition. Mais pour que les citoyens retrouvent la souveraineté sur la création de valeur économique, il envisage un autre bouleversement majeur: la remise à plat de la création monétaire.

Anonyme a dit…

Le crédit bancaire, que le prix Nobel d'économie français Maurice Allais apparentait à de la création de monnaie par les faux-monnayeurs, serait ainsi supprimé. La monnaie ne serait plus créée en anticipation du rendement d'un investissement, comme le font les banques, mais en prévision de la qualification de nouvelles personnes arrivant à l'âge de 18 ans

Anonyme a dit…

Son projet est débattu par diverses organisations politiques (NPA, Front de Gauche, Alternative libertaire, CGT...), notamment dans les sections locales qui l'invitent fréquemment à débattre, mais aucune de ces organisations n'a officiellement pris position en faveur du salaire à vie au niveau national.

Anonyme a dit…

Quelle avalanche de copiés-collés à 30 secondes d'intervalle... Un seul commentateur(?) armé d'un comments-kalachnikov

Anonyme a dit…

Si cela ne te convient pas, rien ne t'oblige à passer sur ce blog.