09/10/2019

CETA : NOTRE GROUPE S'ADRESSE AUX REPRÉSENTANTS AUBOIS AU SÉNAT


Au nom de notre groupe, Fethi Cheikh s'est adressé par courrier à madame Evelyne Perrot et à monsieur Philippe Adnot, sénatrice et sénateur de l'Aube. "Le CETA peut encore être repoussé. Le vote des sénateurs comptera pour y parvenir", conclut-il dans son courrier.

Malgré sa ratification à l'Assemblée Nationale par la République en Marche le 23 juillet, la mobilisation contre le CETA se poursuit, la bataille n'est pas terminée, puisque ce texte doit être examiné par le Sénat. Cet accord touche de nombreuses problématiques, dans la droite ligne de la doctrine idéologique et politique d'un libre échangisme débridé. C'est une arme de destruction massive, des droits sociaux et environnementaux, promouvant la concurrence « libre et non-faussée », proscrivant tous comportements anticoncurrentiels, supprimant tous les obstacles, qu’on nomme de « régulation » dans le fonctionnement du marché et, plus généralement de l’économie. C'est une menace pour l'agriculture, les petites et moyennes entreprises, l'emploi, les services publics, la santé... sans oublier l’environnement et le climat.

COURRIER AUX SÉNATEURS DE L'AUBE

"En juillet dernier, les députés de la majorité présidentielle se sont exprimés en faveur de la ratification du CETA (Comprehensive Economic and Trade Agreement). 

Quelques jours auparavant, ces mêmes députés, avaient voté le cœur sur la main l’urgence climatique et la nécessité absolue de lutter contre les gaz à effet de serre (projet de loi Énergie-climat).  
Alors que des épisodes caniculaires sans précédent s’abattent sur notre pays provoquant sécheresse, mise en danger de nos forêts, érosion de la biodiversité et fonte accélérée de nos glaciers, cela ne les a pas empêché de voter pour la ratification d’un traité qui non seulement augmentera notre empreinte carbone, mais constitue un danger sanitaire, agricole et social.

La question de la ratification du CETA doit être prochainement examinée par la Sénat. Nous avons décidé de nous adresser à vous afin de vous demander par votre vote de vous opposer à la ratification d’un traité qui est une atteinte à la souveraineté et la représentation nationale : les multinationales pourront attaquer les politiques publiques des États signataires grâce à un système d’arbitrage privé - le règlement des différends en matière d’investissement- et à la coopération en matière de réglementation : comprendre la promotion du moins-disant social, et environnemental. 

Le CETA, malgré les dénégations du gouvernement, ce sera plus de pesticides interdits en Europe, ce sera de la viande aux hormones et antibiotiques nourrie aux farines animales et au maïs OGM. Ce sera la remise en cause du principe de précaution en matière de perturbateurs endocriniens. Ce sera au final plus de cadeaux à Bayer-Monsanto, Syngenta, Dow Chemicals et autres grands groupes multinationaux peu scrupuleux.

Ce sera enfin une menace pour près 50 000 emplois : 30 000 emplois agricoles, et près de 20 000 dans la filière agro-industrielle.

Les alertes de scientifiques et d’experts sur cette question, les prises de position de très nombreuses associations, de syndicats de salariés et de professionnels, les mobilisations et les actions  des citoyens  le montrent : le débat est loin d’être clos sur ce sujet.

Comme cela a été dit, il n’y aura ni commerce ni parts de marché sur une planète morte. Le CETA peut encore être repoussé. Le vote des sénateurs comptera pour y parvenir."

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