“Comme l’an dernier, nous ferons d’abord remarquer que le débat sur les orientations budgétaires ne peut ignorer l’environnement dans lequel nous évoluons tant au plan national que local. Le rapport fait totalement l’impasse sur ces considérations. Après celle exprimée par le mouvement des gilets jaune l’an dernier, la puissance de la colère, des grèves, des manifestations qui s’expriment actuellement face aux projets de réforme des retraites, à la casse et à l’insuffisance des moyens accordés au fonctionnement des services publics notamment dans les secteurs de la santé, de l’éducation et même jusqu’à la police, devraient conduire à réorienter à tous les niveaux les politiques publiques. Il faut être vraiment sourd et aveugle pour ne pas entendre et voir le ras le bol qui monte, qui monte, qui monte… du fait que l’immense majorité de la population en a assez chaque mois d’avoir des difficultés à « joindre les deux bouts », d’être dans la précarité, de ne pas pouvoir vivre dignement de son travail, lorsqu’elle en a un, alors qu’une infime minorité continue de se gaver de manière totalement indécente.
A tous les niveaux, il est urgent de prendre en compte la réalité de la diversité des besoins de la population. Au plan local, les orientations budgétaires que vous proposez pour la construction du budget primitif 2020 de la ville répondent-elles aux attentes fortes des Romillons ? Absolument pas ! Elles sont dans la continuité de la politique que vous menez maintenant depuis 12 ans et qui n’ont aucunement contribué à réduire les inégalités au plan local. Bien au contraire. Après avoir bien matraqué les Romillons au cours de ces dernières années, avec notamment 1,5 millions d’euros pris dans la poche des locataires du fait de la suppression de l’abattement à la base, la hausse des services municipaux, la réduction très importante des subventions aux associations… nous ne doutons pas que vous allez mettre en avant la baisse, « considérable » comme vous la qualifiez, de la taxe foncière que vous proposez. Il est vrai que l’on n’est jamais si bien servi que par soi-même ! Comme si cette mesure, pour ceux que cela concerne, pouvait effacer ce qui a été pris dans la poche des contribuables locataires et que continuent de payer ceux qui ne bénéficient pas de la réduction gouvernementale et qui sont loin d’être des « riches » comme vous l’avez laissé entendre lors d’un récent conseil municipal. Pour l’ensemble des contribuables assujettis à la Taxe Foncière, cela va représenter un peu plus de 200 000 €. Rapportée au niveau individuel, la baisse restera modique.
Rappelons que l’an dernier vous aviez entonné la même chanson sur la baisse de la fiscalité. Vous aviez proposé une baisse modeste de 2,2%. Nous l’avons voté tout en faisant observer, pour mettre un bémol à vos déclarations, que celle-ci serait neutralisée par la revalorisation des bases décidées par l’Etat. Chacun a pu vérifier sur sa feuille d’impôt le bien-fondé de notre remarque dans la mesure où le montant à acquitter en 2019 était quasi identique à celui de 2018. Cela n’a échappé à personne, en mars 2020 on vote pour le renouvellement du conseil municipal. Vous annoncez donc une baisse plus importante de 6% du foncier bâti et aussi beaucoup, beaucoup, beaucoup… d’autres choses. C’est Noël avant l’heure ! C’est le calendrier de l’Avant… élection !
Mais après l’expérience de vos deux mandats, personne n’est voué à être dupe. Les faits sont têtus. Concernant notre commune, globalement le terrible affaissement des dotations de l’Etat que vous aviez annoncé en début de mandat, pour justifier la saignée que vous avez opérée ne s’est pas réalisé dans les proportions indiquées du fait, notamment, de l’augmentation de la Dotation de Solidarité Urbaine. Nous n’avons cessé de le souligner en vous demandant chaque année d’en tenir compte en desserrant le garrot étranglant le financement de la vie associative, en revoyant la tarification des services municipaux pour permettre réellement l’accès de tous les Romillons à ceux-ci, pour arrêter de réduire ces services. De tout cela, vous n’avez tenu aucun compte. Avec obstination, vous avez persévéré dans une politique privilégiant à outrance les investissements en dédaignant les difficultés quotidiennes bien réelles des habitants. Et vous poursuivez dans cette voie. Preuve en est la nouvelle réduction de 100 000 € que vous programmez pour le financement de notre CCAS. Une honte, et une véritable provocation au regard des besoins de la population. Tous les indicateurs le montrent et nous y reviendrons lors de l’examen de prochains dossiers.
Preuve en est encore avec la réduction du nombre d’agents communaux, vous programmez 26 suppressions de postes dans les 4 ans à venir et l’intensification de l’externalisation des missions de la mairie. Ne venez pas vous présenter après cela, comme le chevalier blanc à la pointe du combat contre les privatisations au niveau national. Ce débat d’orientation n’appelle pas de vote, mais il est clair que si rien ne bouge d’ici la présentation du budget primitif notre vote sera négatif lors de sa présentation. Nous réitérons notre analyse. Au vu des chiffres qui nous sont présentés, il est nécessaire et possible de mettre en œuvre des décisions municipales qui prennent mieux en compte les besoins de notre population, de sa jeunesse et des ses ainés bien mal traités pour les plus en difficultés financièrement, et ils sont nombreux dans notre commune. Dans tous les domaines, la rareté des animations offertes dans la seconde ville du département est criante. Comment avoir l’ambition d’être attractif dans ces conditions ? N’est-ce pas ce qui explique le départ de ceux qui venus s’installer ici, peut-être déçus par une réalité bien trop éloignée des promesses, et qui s’en retournent ailleurs ?
Au cours de ce mandat, nous avons assumé les responsabilités que les électeurs nous ont confiées. Avec constance et sérieux. Sur des sujets importants, nous avons pris nos responsabilités ; je pense notamment à notre positionnement sur la sortie des emprunts toxiques. Nous avons soutenu les dossiers qui méritaient de l’être et les réalisations qui ont vu le jour sont donc aussi les nôtres. Nous avons aussi fait des propositions… dont vous n’avez pratiquement jamais tenu compte. La dette est aujourd’hui quasiment sans risque. Elle est stabilisée. Son profil amorce une décroissance pour les années à venir. Si du fait des décisions adoptées, les recettes liées à la fiscalité locale sont légèrement moindres ces dernières années, le total des dotations et participations est lui en hausse. La mise en œuvre de décisions municipales en faveur des Romillons est donc possible. C’est le sens de notre action et des votes que nous effectuons.”
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