26/01/2010

CONSEIL MUNICIPAL DU 23/01/2010 (1)

Le Conseil municipal du 23 janvier, qui a traité 21 questions, a été marqué par un débat sur Olympia, un déni de démocratie pour l’implantation de la future piscine, le retour du « Coq Sportif » dans notre ville et le vote du budget.

En introduction, un instant de recueillement suite au séisme en Haïti a été observé. La Ville va verser 1 500 euros à la Fondation de France pour aider les victimes. Il s’ensuivit deux informations :
- Après la consultation sur l’aspect futur de l’école Robespierre, un "dégradé vert" servira de déco.
- D’autre part, l’emplacement de la future école Mignonnette sera débattu au Conseil municipal du 13 mars après une concertation avec les parents d’élèves et les enseignants.

CHOIX DU LIEU DE LA PISCINE : LA DEMOCRATIE BAFOUEE
- La seconde consultation populaire relative à l’emplacement de la future piscine a conforté la première : les romillons souhaitent majoritairement une réhabilitation-extension sur place, rue Jean-Moulin (425 voix pour, contre 393 en faveur des Hauts-Buissons). Seulement, maître Vuillemin en ayant décidé autrement, elle sera construite sur le site des Hauts-Buissons ! Pour faire avaler la couleuvre, la promesse d’une maison médicale de ville rue Jean-Moulin et l’évolution de la structure sportive aux Hauts-Buissons furent évoquées.

- Mais à quoi bon consulter la population si son avis est ignoré ? Cette attitude va discréditer les élus et Joë Triché s’est élevé contre une telle décision anti-démocratique. D’autant plus que d’emblée, le coût proposé par le maire pour une nouvelle piscine démontrait un montant égal à une réhabilitation. N’était-ce pas une contrevérité ? Une fois de plus, le contribuable romillon devra payer pour une infrastructure pour laquelle une économie substantielle aurait pu être réalisée. Claude Maitrot regretta l’organisation du vote et, bien que son souhait soit autre, il se rallia au vœu populaire. Finalement, l’opposition vota contre le site des Hauts-Buissons, 23 de la majorité pour. S’abstenant, Mme Petrequin et M. Berthier ont eu "l’honneur" de ne pas se mêler à la mascarade.

DEBAT SUR OLYMPIA :
- Peu disserte sur le dossier Olympia jusqu’alors, la classe politique locale put s’exprimer sur le sujet. Si le maire suit, paraît-il, le dossier heure par heure depuis le printemps, son silence est devenu une coutume au Conseil municipal concernant cette question. Pourtant, les faits sont là : dépôt de bilan, 102 licenciements, passif de 13 millions d’euros (6 fois plus que le montant du procès favorable aux 47 ex-salariés). Le 26 janvier, le Tribunal de commerce va se prononcer et si une solution économique n'est pas trouvée, les emplois restants risquent de disparaître. Cette fin serait synonyme d’énorme gâchis industriel et social au regard de l’histoire du groupe.

- Les propositions de Joë Triché de réaliser des actions communes avec le maire (entrevue avec le préfet...) se sont heurtées à des fins de non-recevoir, ce qui est fort dommage puisqu’au regard de l’enjeu, les élus devraient agir en concertation et passer outre les positionnements politiques de chacun.

- Aujourd’hui, que peut-il être fait face aux risques ? La venue d’un repreneur industriel avec le maintien des emplois est nécessaire. Si Christophe Latrasse a regretté la fin du textile à Romilly, il s’éleva contre le manque de contrôle des aides et fonds publics accordés à l’entreprise. Finalement, des dizaines de salariés subiront le chômage, résultat de la concurrence à outrance mise en place et orchestrée par le système ultralibéral actuel. Bien cynique désormais de faire croire à une digne reconversion dans un bassin d’emploi où le taux de chômage dépasse les 10%. La précarité engendrée est révoltante. L’actuelle Pdg, ex-avocate, pouvait-elle ignorer la loi en vigueur lors des différents plans de licenciement ? Claude Maitrot a regretté l’absence de prêts bancaires et le silence du maire. Ce dernier déclara être resté en attente de la décision de justice. Comme si rien n'avait pu être entrepris avant pour sauver les emplois ! Il juge le passif d’Olympia « relatif » et selon lui, la décision favorable aux 47 ex-salariés a déclenché les problèmes actuels. Des fonds publics serviraient seulement à éponger les dettes sans pouvoir être utilisés pour l’investissement.

- Les loyers dus à la ville par l’entreprise ne sont plus payés depuis fin octobre. La commune pourrait éventuellement aider sous conditions :
1°) qu’un maximum d’emplois soit préservé à Romilly,
2°) que le site y subsiste pour une durée incompressible.
C. Latrasse a émis des regrets sur le manque d’initiatives avec toutes les parties concernées autour d’une table ronde, afin d’examiner un plan de sauvegarde de l’emploi. Joë Triché a conclu en soulignant l’échec de la partie logistique tant vantée en 2005. N’était-ce qu’une alternative sans garantie pour « faire avaler » les licenciements de l’époque ou pour favoriser l’action de faveur de la majorité d’alors ?

BUDGET 2010 : ENDETTEMENT ET PROMESSES NON TENUES
- Présentant le budget 2010, Denys Prieur l’a résumé ainsi : maîtrise des charges sur l’ensemble des services, maintien des taux d’imposition, investissements, encadrement strict des dépenses de fonctionnement.

- Pour la gauche, ce budget est réalisé dans un contexte de crise, à l’heure où le gouvernement réforme les collectivités et par là-même attaque les communes. Le chômage s’est accru à Romilly comme dans tout le département de l’Aube. Aujourd’hui, 1 700 salariés aubois travaillent dans une entreprise sous contrôle judiciaire. La demande sociale risque donc de s’accroître davantage dans de telles conditions. Autre source d’inquiétude selon Joë Triché : si la Bourse "flambe", l’évolution de la politique monétaire va engendrer des emprunts plus onéreux pour les collectivités. Le phénomène d’endettement de la ville est source d’une hausse significative de ses charges financières et la stagnation des aides de l'Etat aux communes produit une chute de leur pouvoir d’achat.

- Romilly va accroître son endettement (4 millions d’euros auxquels s’ajoutent 3,5 millions pour les affaires économiques). La vente d'une partie du patrimoine communal va servir à couvrir partiellement les investissements, la vigilance s’impose. Claude Maitrot a dénoncé la baisse des services à la population et l’arrêt de la baisse des impôts locaux. Cette dernière est selon Denys Prieur une mesure de prudence ; il oublie que les promesses ont été légion dans ce domaine depuis 2 années ! Après avoir annoncé que la richesse "moyenne" par habitant avait augmenté de 2% (sans se poser la question de l'égalité de sa répartition), Eric Vuillemin s’est autosatisfait « d’un bon investissement » qui allait redonner une « attractivité » à la ville. Et si du patrimoine est vendu, la part restante sera « mieux entretenue » ! En conclusion, la population devra rembourser les dettes contractées par la droite locale tôt ou tard, la rigueur doit supplanter l’excès ! A Romilly, ce n'est pas la "gauche [qui] vit au-dessus de ses moyens" comme le déclarait récemment un homme de politique de droite, mais le amis politiques de ce dernier.

RETOUR DU COQ SPORTIF A ROMILLY :
- Annoncé dans la presse locale le matin même du Conseil, « le Coq Sportif » désormais filiale d’un groupe suisse va rapatrier « technique et prototype » de ses produits à Romilly. Journalistes locaux en nombre, télévision, rien ne manquait à la mise en scène savamment orchestrée… jusqu’aux larmichettes d'attendrissement du maire évoquant son appel téléphonique à la propriétaire actuelle des locaux où l’entreprise va élire domicile. Ce retour doit être effectif le 1er juillet avec une quinzaine d’emplois à la clé, la ville propose d’accompagner le projet en y installant le musée de la Bonneterie, cher à l’association « Patrimoine », dans les mêmes bâtiments.

- La commune va acheter le site pour 350 000 euros et le louera. Ce retour au "poulailler" d’activités, bien que minime, va droit au cœur des romillons qui y verront un fort symbole. La marque née sous l’égide de la famille Camuset est mondialement connue, elle appartient au patrimoine local. Toutefois, nous sommes loin du temps où le « Coq » employait 600 personnes dans notre ville avant de délocaliser totalement sa production. Et le projet actuel ne sera-t-il pas, à l'arrivée, un simple transfert d’activités depuis l’Alsace et l’Ile-de-France ?

- Joë Triché a émis deux réserves cependant : il souhaite une convention d’engagement en matière d’emplois et un loyer équilibré car « cette affaire ne doit rien coûter aux contribuables romillons ». Coutumier dans l’art de conclure les conseils municipaux, bien que n’ayant plus rien à dire avec le projet piscine, Guy Allard loua avec excès les mérites du maire dans cette opération. La partition fut interprétée sans fausse note.
Compte-rendu réalisé par Dany Bouteiller

6 commentaires:

Logophobe a dit…

Trouvé hier dans ma poub... boîte à lettres le bulletin n°2 de la Communauté de communes. La classe : papier glacé SVP, on s'refuse rien à la CC, même si on va chercher loin ce qu'on a sous la main. G. Allard fait imprimer l'organe de la CC à Boulogne dans le neuf-deux. Thiébaut ayant quitté Romilly, je me suis dit qu'il n'y avait peut-être plus d'imprimeur dans l'Aube. Vérification faite dans l'annuaire, il en existe encore quelques-uns. Après les poubelles achetées en Belgique, le bulletin imprimé en région parisienne, j'en suis à me demander si les emplois locaux ont, en sa personne, un ardent et opiniâtre défenseur !

Bon, lorsqu'on a retiré la pub, l'édito-propagande, les camemberts de toutes les couleurs et les photos de gens encravatés qu'on connaît même pas - sans oublier l'incontournable Bébel, un classique des bulletins à Romilly -, ni la nomination d'un "ambassadeur du tri" (excusez du peu !), une bonne nouvelle :
- Alléluia, habemus logum ! (nous avons un logo !). Et pas n'importe quoi : du réfléchi, calibré pile poil pour la CC, pensé et poncé par des "concepteurs", autrement dit par des gens qui prennent très cher pour asseoir leur compétence devant d'autres gens totalement incompétents. Et donc, toute la page 5 explique aux tristes béotiens que nous sommes "Pourquoi un logo ?" et comme quoi, sans logo, on n'était que des traîne-savates. Après nous avoir "révélé" toute la symbolique du machin, l'auteur de l'article prend des accents d'épopée homérique ; je cite (dernier paragraphe) : "[...] comme le petit bonhomme, marchons fièrement d'un pas décidé à travers cette arche symbolisant l'ouverture vers l'usine et les champs du bord de Seine." Du concentré de Malraux, Saint-Exupéry & Hugo... ou un slogan digne de la république populaire de Corée ?

Y'a pas à dire, ça bouge avec la droite. J'suis content que mes sous soient aussi bien utilisés... ça oui, j'suis content ! J'espère quand même que ce luxueux bulletin intercommunal n'est pas payé avec l'argent de la participation de la CC à la piscine.

Anonyme a dit…

Concernant le retour du Coq Sportif.
La grande gagnante de ce retour médiatisé est quand même Mme Camuset qui vend ses ruines de l'Avenue de la Liberté , 350 000€ à la Ville de Romilly.

Pas mal!!

Marie N.

Ginette a dit…

Tiens, aujourd'hui j'ai un sentiment de révolte. on écrit, on proteste, c'est bien mais ne peut-on pas aller plus loin? La piscine par exemple, choix des romillons bafoué, non prise en compte du financement par la communauté de communes, et puis combien de temps les élèves, les ado, les seniors vont-ils attendre pour simplement pouvoir nager? On va démolir la piscine acuelle qui est trés bien placée et qui semble loin d'être "HS". Sous prétexte de paraitre "dans le coup", je trouve qu'on a la "démolition facile a Romilly" et que c'est bien du gaspillage.On est peut-être pas pas obligé d'accepter cette situation et faire un comité de défense et d'actions déjà pour la piscine.

Anonyme a dit…

Deux soucis sur cette question de la piscine : c'est le piétinement de la démocratie par l'équipe de droite en place et le coût de l'opération.

Pour le premier, il me revient les paroles du Docteur Mignot, ex-président du RS 10 lors de sa dernière assemblée générale. "Êtes-vous politiquement correct ?"

J'aurais tendance à dire non au regard de cette action.

La seconde, avons-nous encore besoin d'endettement supplémentaire alors que le gouffre ne cesse de se creuser ?

Anonyme a dit…

Piscine aux Hauts-Buissons ou rue Jean Moulin, moi, je m'en fous, ce n'est pas l'essentiel à mon goût.

Ma question est de savoir à quel endroit peut-elle être construite au plus vite ?

En effet, suite à la fermeture qui a semblé bien rapide (certains parle d'économies, d'autres d'un souci du Maire d'éviter une grève des maîtres-nageurs) des dizaines de gosses n'apprennent pas des gestes qui peuvent être vitaux.

Si un jour cela est fatal pour l'un d'eux, je crierai aux assassins.

PHYMEN

ginette a dit…

Si le maire avait déjà respecté la première consultation , les travaux pourraient déjà être en route, pour que ça bouge rapidement , il faudrait que les interéssés et la population se fassent entendre un peu plus; il faut reconnaitre qu'on été bien passif jusqu'à présent à part les déclarations des uns et des autres, nécessaires mais insuffisantes.Cela fait bientot 2 ans que les habitants sont privés de piscine, rien de concret n'est encore visible et aucune mobilisation se fait jour, qu'est ce qui empêche?