01/02/2010

OLYMPIA : L'AVIS DE JOE TRICHE

Le Conseiller général communiste, Conseiller municipal de Romilly, répond à nos questions.

Joë Triché, pouvez-vous faire le point sur la situation d’Olympia aujourd’hui ?
- Après la décision récente du Tribunal de commerce de mettre en vente le groupe Olympia, c’est d’abord le sentiment d’un énorme gâchis industriel et social qui me vient à l’esprit. Romilly se souvient, en effet, qu’il y a une dizaine d’années, Olympia employait plus de 1 000 salariés et réalisait 60 à 70 millions d'€ de chiffre d’affaires annuel. La réserve financière était de 20 millions d’€. C’était l’époque où toute la production était fabriquée à Romilly : 30 millions de paires de chaussettes. Après les "charettes" de 2000, 2003 et 2005 du fait des délocalisations et des importations massives, en pleine période de fêtes de fin d’année 2009, 102 salariés ont reçu leur lettre de licenciement. En 10 ans, cette casse de l’emploi a coûté plus de 10 millions d’€ d’indemnités de licenciement.

- La gestion et la stratégie industrielle sont sérieusement en cause ; dans une telle situation, les actionnaires et la dirigeante ne devraient pas pouvoir être exonérés de leur écrasante responsabilité. Les 47 ex-salariés, qui ont fait valoir leurs droits, ne sont en rien responsables de la situation puisque l’entreprise est endettée à hauteur de 13 millions d’€. Ce chiffre représente six fois plus que la condamnation de justice rendue par la cour d’appel de Reims. Si un repreneur industriel ne se manifeste pas, une fermeture totale est à craindre. Mais il doit s’agir d’un véritable repreneur industriel et non d’un financier venant faire des profits par tous les moyens possibles.

Vous avez su prendre vos responsabilités depuis le printemps dernier en étant à l’initiative d’une pétition pour l’octroi d’un prêt bancaire qui a recueilli 1 200 signatures, puis en portant des propositions concrètes et réalistes. Quelle démarche vous semble maintenant impérative ?
- Olympia a bénéficié d’importants fonds publics depuis 10 ans, une commission d’enquête indépendante s’impose afin de déterminer ce qui a conduit à une telle situation. Le préfet, représentant du gouvernement et qui porte une lourde responsabilité dans le dénouement de ce dossier, doit organiser une table ronde, avec toutes les parties concernées, afin d’examiner les propositions qui permettraient d’éviter la catastrophe.

- Le concours financier des banques reste indispensable pour investir et maintenir les emplois actuels. Fin 2009, la Bourse a enregistré une hausse de 22% alors que les entreprises, en l’occurrence les PME, rencontrent des difficultés pour accéder au crédit. Cela n’est pas normal. J’ajoute que l'argent des banques provient pour l’essentiel des dépôts mensuels des salariés, des ménages, retraites, pensions… et de l’épargne. Elles disposent donc d’argent gratuit qu’elles prêtent à des taux exorbitants pour engranger des profits ensuite réinjectés dans la spéculation sur les marchés financiers alors que l’économie réelle, celle qui créé de la vraie richesse par le travail et la production, traverse une crise sans précédent.

Aux niveaux local, départemental et national, le silence des élus est « assourdissant ». De quelle façon auraient-ils pu agir ?
- Depuis 10 ans, trop d’élus soutiennent la direction avec les résultats que l’on connaît maintenant. Dès que le jugement des 47 ex-salariés, a été rendu, Eric Vuillemin et le député UMP de la circonscription, François Baroin, s’en sont pris à la Justice alors que les victimes n’ont fait que défendre leurs droits. Ils espéraient les rendre responsables de la catastrophe aux yeux de l’opinion publique ; ce que j’ai refusé de cautionner dès le départ. Dès septembre 2009, j’ai écrit à au maire pour lui proposer de rencontrer ensemble le médiateur départemental du crédit. Je n’ai pas eu de réponse, alors qu’il prétendait « suivre le dossier heure par heure ». Au moment où je réponds à vos questions, personne ne peut dire comment tout cela va se terminer. Pour l’instant, aucun repreneur ne s’est manifesté. Le pire peut donc être envisagé à savoir la fermeture totale de l’entreprise avec la perte de tous les emplois à Romilly. Quel gâchis !
Propos recueillis par Dany Bouteiller

- Notre photo : Joë Triché et une délégation ont porté les pétitions à F. Baroin

25 commentaires:

Anonyme a dit…

Il semble inadmissible que le Maire n'est pas voulu répondre à l'appel du Conseiller Général.

Dans une telle situation, on se fout de la couleur politique de chacun, l'union sacrée doit être décrétée.

HB

Anonyme a dit…

Moi, de cette question de l'emploi, j'ai l'impresssion que la classe politique locale s'en fout complètement.

Si l'on excepte J.Triché qui a su prendre ses responsabilités et émettre quelques propositions, le mutisme des autres élus ou candidats aux dernières municipales est inadmissible.

Ils semblent s'en foutre complètement.

La semaine dernière, débat sur l'emploi et la formation à Romilly avec des professionnels dont une dame de l'AFPA.

Mis à part M.Dandrimont et quelques élus communistes : personne !

La question ne les intéresse pas ?

Seules nos voix comptent à leurs yeux ?

Il ne faut pas vous étonner messieurs, mesdames si nous allons à la pêche le jour des élections.

Votre attitude nous répulse

Vous faîtes de le politique seulemnt pour assurer votre indemnité et nos problèmes ne vous soucient pas ?

VINO. A

Anonyme a dit…

N'y a-t-il pas, dans cette affaire de vente actuellement, un risque de repreneur qui se moque du projet industriel et dont le but est de faire du fric ?

Les employés toujours dans l'établissement vivent dans l'angoisse de cette "logique".

Ils savent qu'un nouveau plan de licenciement peut se tramer.

GRONI

Anonyme a dit…

Alors que les problèmes de gestion sont évidents, la délocalisation n'ayant rien apporté de positif (la preuve !), il est étonnant de constater l'attitude syndicale.

Peu de réaction, pas de manifestations ou simplement dire non.

Je n'ai pas le souvenir d'un tel comportement à romilly sur un sujet aussi grave.

Anonyme a dit…

Au regard du marché et de la marque, cette situation est vraiment regrettable.

Industriellement, il reste des choses à faire avec Olympia.

Depuis 2000, il s'agit du 4ème plan de licenciement. Il faut que chaque partie concernée travaille à la venue d'un repreneur industrielle.

Une table ronde pour examiner les diffèrentes propositions est indispensable.

Anonyme a dit…

"Au regard du marché..." : NON, le marché de la chaussette est saturé. Consultez quelques sites économiques et les revues du patronat du textile.

Aujourd'hui, la situation d'OLYMPIA est tellement catastrophique que l'éventualité d'une reprise industrielle semble malheureusement plus qu'hypothétique ou elle se fera avec des conditions draconiennes au niveau des emplois maintenus. Qui de sensé aujourd'hui peut envisager de reprendre une entreprise avec un tel passif et des perspectives de gain de parts de marchés quasi nulles ? La logique capitaliste rend une telle possibilité quasi impossible, sans compter que les concurrents sont embusqués au coin du bois pour tirer à vue sur le canard qui a déjà du plomb dans l'aile. Reste "la marque" et son rachat : mais cela ne maintiendra ni les emplois restants, ni n'en créera de nouveaux, hélas.

Alors une "table ronde" évidemment, mais pour dégager de vraies perspectives économiques pour cette entreprise :
1/ en réorientant la fabrication vers de nouveaux produits qui élargissent les débouchés et offrent des perspectives de croissance industrielle. Ce n'est pas la podo-chaussette et autres gadgets techno-farfelus qui représentent une solution viable à l'heure actuelle !
2/ Sur la base d'un solide projet industriel et commercial, inciter les banques à apporter l'argent nécessaire ; c'est leur rôle après tout.

C'est à tout cela qu'il aurait fallu réfléchir il y a déjà un certain nombre d'années. Au contraire, la direction n'a pas investi, quand elle aurait du le faire, ni dans la recherche pour réorienter la production, ni dans la formation du personnel, se contentant de rester le nez dans le guidon et optant pour la solution de facilité - dans la logique du capital - : délocalisations, pressions sur les salaires en France... et recours aux aides publiques. Puisque c'est la collectivité qui paye pourquoi donc se gêner ?

Tous les élus qui ont voté des aides publiques sans exiger des contreparties, la direction et les actionnaires qui ont laissé partir cette entreprise à la dérive portent une lourde responsabilité, une très lourde responsabilité !

Anonyme a dit…

Excellente analyse que celle de 12:39.
En effet, seule la marque Olympia a encore aujoud'hui de la valeur .
Et il n'y a que ça qui risque de trouver preneur.
Avec toutes conséquences dramatiques que cela aura.

Anonyme a dit…

Les cellules de reclassement, quel est leur bilan depuis 2005 ?

N'est-ce pas un argument pour faire partir les licenciés en douceur et laisser un espour qui sera vite deçu ensuite ?

ABDEL

Anonyme a dit…

Le silence ahurissant des élus locaux et départementaux n'est pas anodin.

Beaucoup ont soutenu la direction depuis 10 ans.

Tant pis pour l'économie locale : c'est lamentable

Anonyme a dit…

si j'en crois 12:39 et 14:11, l'avenir du site de Romilly est cuit alors ?

12:39 a dit…

Disons "très obéré", d'où l'urgence urgentissime à ce que le préfet se décide enfin à réunir une table ronde avec les objectifs que j'ai développés. Mon plus grand espoir est que, tel le Phénix, Olympia renaisse de ses cendres. Mais pour cela il faut que le représentant de l'Etat - si généreux avec les banques - se remue un peu le popotin. A-t-il vraiment envie de le faire ?

D'ailleurs, en parlant des banques, j'avais cru comprendre que les "prêts" de l'Etat étaient "remboursables". Puisque les banques semblent avoir retrouvé le chemin des bénéfices, notre argent devrait logiquement retrouver le chemin des caisses publiques, non ?

Anonyme a dit…

La presse de ce matin évoque que Claude Maitrot ne soutiendra pas la liste de gauche aux régionales car Bachy ne lui accorde pas la place qu'il souhaitait.

Lui qui se dit le rassembleur de la gauche, ce n'est pas un bon début en la matière...

Décidément, les options politiciennes prennent le pas sur la raison

Eh ! Les gens de gauche, le peuple a besoin d'une force contre les mauvais coups de la droite, et ils pleuvent.

Arrêtez vos mauvais calculs, vous devez être au service du peuple, pas là pour vous servir.

THIERRY SOC.

Anonyme a dit…

Bizarre cette attitude de la part de quelqu'un qui veut rassembler la gauche...

Son silence avait déjà été ahurissant lors des dernières européennes.

Anonyme a dit…

Par contre, bonne nouvelle, Guy Georget doit être en meilleure santé puisque s'il avait démissionné de son poste d'adjoint aux sports pour cette raison, on l e retrouve sur la liste du Modem aux régionales

Anonyme a dit…

Marginalisé de ses co-listiers des dernières municipales, rejeté maintenant par le P.S pour les régionales, Claude Maitrot doit se retrouver bien seul...

Va-t-il rebondir ?

Human

Anonyme a dit…

Et si la gauche lui faisait payer son élection à la communauté de communes par la droite ?

Une sorte de perte de confiance en sorte

Anonyme a dit…

En tout cas, on ne peut que regretter cet éclatement à gauche avec les partis comme le MRC aussi petit soit-il.

Ce n'est pas le bon chemin à prendre car cela engendre polémiques et donc critiques.

Anonyme a dit…

Triste nouvelle, 56 licenciements sont annoncés à la SIRC.

La galère n'est pas finie pour notre bassin d'emploi...

Sylvie

Anonyme a dit…

Au lieu de vous cracher dessus entre gens de gauche, vous feriez mieux, sans méchanceté aucune, de vous unir et de vous concerter pour apporter des propositions face à ce fléau qui gangrène notre vie et celle des Romillons actuellement.

Le chômage est au plus haut

Anonyme a dit…

Bravo pour votre rubrique "au coeur de la ville" dans la colonne de droite de votre blog.

De manière courte et sympa, quelques vérités inéluctables.

Continuez ainsi !

Anonyme a dit…

A lire absolument la presse locale du jour qui vole au secours de son idole Catherine Rambaud par l'intermèdiaire d'un interview à des cadres de chez Olympia.

Une telle dose de mauvaise foi dans un même article est assez remarquable !

LE BRETON

Anonyme a dit…

C'est une triste manipulation de l'opinion cet article qui fait croire que les 47 ex sont responsables de la catastrophe Olympia.

Le procès n'a pas été payé par le groupe dont comment faire croire que c'est cela qui a plombé les comptes de l'entreprise ?

La gestion est fortement remise en cause.

CATHY

Anonyme a dit…

Entendu hier au JT.
Des ouvriers de Philips traitent leur employeur de "Patrons voyous", car ils leur ont proposé des emplois à 450€ par mois en Hongrie.
Oui mais s'ils ne l'avaient pas fait, Maitre Brun serait arrivé avec son panache blanc.

Anonyme a dit…

LES SALAUDS, ILS FONT VALOIR LEURS DROITS MAINTENANT... ILS NE PEUVENT PAS SE FAIRE EXPLOITER ET LA FERMER...

ENFOIRRES DE PAUVRES

Anonyme a dit…

Effectivement la meilleure solution auraitde ne pas fermer et délocaliser cette usine de téléviseurs