19/11/2010

RENCONTRE AVEC JOE TRICHE

Après une rentrée très agitée dans le microcosme politique local, nous avons rencontré Joë Triché, le chef de file de l’opposition pour faire le point sur la situation.

RVPT : Joë Triché, la rentrée a été particulièrement animée à Romilly. Quel bilan en tirez-vous ?

- Je partirai des problèmes des habitants de la communauté de communes des portes de Romilly. Un récent rapport réalisé par le bureau d’étude « Comal Pact » et nommé « opération programmée de l’habitat » indique que le niveau de vie des ménages est inférieur à la moyenne départementale, lui-même inférieur à la moyenne nationale. Les familles romillonnes connaissent des difficultés financières : 49% des propriétaires de leur habitation principale ne sont pas imposables (contre 43% dans le département). Il en est de même pour 68% des locataires du secteur privé (55% dans l’Aube). 71% des ménages de la communauté de communes sont « modestes », 10% des propriétaires vivent sous le seuil de pauvreté, tout comme 33 % des locataires du secteur privé.

- Si je mets ces données en relation avec la politique municipale, par exemple la hausse des tarifs de la restauration scolaire, le paiement des études surveillées dans les écoles primaires, il y a un paradoxe. La politique d’Eric Vuillemin ne tient pas compte de la situation réelle des familles. Ses décisions accroissent les difficultés des romillons. Ajoutons à cela 15% de hausse de la taxe de prélèvement des ordures ménagères décidée par la communauté de communes que préside Guy Allard. Ces exemples, parmi tant d’autres, démontrent le décalage entre la politique qui casse les services à la population et la vie réelle des familles.

Quelles sont vos propositions au regard de cette situation ?

- Le conseil municipal ne peut pas tout solutionner, beaucoup dépend de la politique nationale. Mais le budget communal doit aider les personnes les plus en difficulté à travers un engagement solidaire. C’est ce qui était en œuvre à une époque à Romilly (prix adaptés aux revenus des familles, services à la population, politique en faveur des enfants et des adolescents…). Et comment ne pas s’inquiéter des coups portés à la vie associative ? Données chichement dune main par la majorité de droite du conseil municipal, les subventions sont reprises de l'autre par des « taxations » sur les associations par le biais de locations de matériels ou des installations ! Cela est d’autant plus injuste que les bénévoles créent du lien social, animent la ville, sont utiles des jeunes jusqu'aux seniors. Une aide plus soutenue serait une aide indirecte aux familles, à leur épanouissement.

Le premier problème local reste évidemment l'emploi...

- Eric Vuillemin, dès son élection, avait fait de cette question sa priorité, on le voit beaucoup s’agiter mais le chômage touche entre 1 200 et 1 300 romillons (ndlr : soit une hausse de plus de 25% en 2 ans). L’implantation industrielle promise et tant attendue n’est pas au rendez-vous. Il y a eu beaucoup de tapage médiatico-politique autour du Coq Sportif, mais personne n’est dupe. La pépinière d’entreprises, qui a coûté 7,5 millions d’euros (alors qu’il était possible d’alléger considérablement la facture), n’a jusqu’alors apporté qu’une dizaine d’emplois.

Autre sujet d'actualité : le cinéma Eden qui est en danger.

- Je suis scandalisé par l’autorisation d’un cinéma multiplex à la Belle-Idée, c’est la mort annoncée de l’Eden. L’ouverture en 1984 des salles Truffaut et Carné, puis en 1987 de la salle Lelouch et du hall d’exposition, a permis de maintenir cette activité culturelle dans notre ville. A l’époque, la municipalité d’union de la gauche et son maire communiste ont fait vivre le cinéma qui a connu et connaît encore un succès incontestable. Le projet de 2008 de l’aménagement de la Belle-Idée, présenté à la communauté de communes, ne comportait pas de cinéma. Que s’est-il passé entre 2008 et la décision de 2010 ? Je pense que les élus de la communauté de communes ont été abusés, bien que seuls Claude Maitrot et moi-même ayons été scandalisés. Eric Vuillemin dit ne pas pouvoir empêcher une activité commerciale, mais il pouvait ne pas vendre le terrain tant qu’il y avait un cinéma dans le projet. Dans la même veine, on constate la vente du patrimoine public de la ville à des promoteurs immobiliers privés qui n’ont que le profit pour but. Le complexe cinématographique est fait dans cet objectif, la clientèle actuelle de l’Eden va servir de locomotive et de tremplin à l’espace ludique.

Romilly s'est inscrit dans le mouvement social national depuis juin 2010. La résistance reste une caractéristique de notre cité.

- Romilly reste fidèle à sa tradition historique de luttes sociales depuis des générations. Les manifestations sur les retraites ont été des succès. Et même si la loi est votée et promulguée, il ne faut pas tourner la page. Elle reste injuste. La journée du 23 novembre doit être un nouveau temps fort, j'y serai présent. Si face à ce pouvoir, cela reste insuffisant que faudra-t-il faire ? Certes, il faut continuer de descendre dans la rue mais, parallèlement, la gauche doit se rassembler sur un projet porteur d'autres alternatives. Elle a été élue plusieurs fois depuis 1981 ; elle doit impérativement prendre en compte les préoccupations du peuple en proposant une autre politique. Le Front de gauche investit cette question en organisant des initiatives pour prendre ce problème à bras-le-corps par un projet partagé, collectivement élaboré afin de répondre concrètement aux attentes. En France, des rencontres vont approfondir les questions qui font débat pour déboucher sur les vrais changements dont notre pays a besoin.

Interview réalisée par Dany Bouteiller

28 commentaires:

Anonyme a dit…

Vous parlez du Coq Sportif, le dernier bulletin municipal (qui ressemble d'ailleurs plus à un tract politique de la droite qu'à un journal d'informations), page 6 :
1968 : le Coq SPortif dépasse le cap de 500 employés à Romilly-sur-Seine

puis

Eric Vuillemin (à propos du retour du Coq Sportif) : "c'est le symbole de la renaissance pour le textile romillon (...) Nous recommençons avec 15 emplois."

Quel contraste, la propagande du Maire tourne au ridicule

Anonyme a dit…

A lire ce bulletin, on a l'impression que l'emploi prospère. La réalité est pourtant tout autre. Près de 1300 chômeurs à Romilly, une hausse considérable depuis l'arrivée de la droite aux affaires municipales.

Anonyme a dit…

Ce n'est pas l'embauche d'intérimaires comme vanté chez Cycleurope qui rassure durablement sur les chiffres de l'emploi

Anonyme a dit…

Le bulletin municipal ? Dommage qu'il soit un outil de propagande où la photo du Maire apparaît 26 fois ! Cela en devient insupportable

Anonyme a dit…

Annoncés 4000 spectateurs pour la rencontre ESTAC-SEDAN de Romilly.

En réallité, il n'y en avait pas moitié... Propagande, vous avez dit propagande ?

Le mot mensonge serait mieux approprié

Anonyme a dit…

D'autant plus que sur la même page, il est dit que la mairie avait aidé à remettre 1 euro par spectateur à l'association action et solidarité sans frontières. Somme remise : 1109 euros, loin des 4000 euros spectateurs supposés.

Anonyme a dit…

Le Maire ne devait pas y être, sinon, il serait en photo...

LE MOUSTIQUE

Anonyme a dit…

En short ?

Anonyme a dit…

A noter l'ajout de quelques associations qui manquent au "premier guide des Associations" mais toujours pas les syndicats de salariés.

Anonyme a dit…

Et voilà qu'au lendemain de votre interview, Joë annonce clairement sa candidature à la prochaine élection cantonale.

Anonyme a dit…

Un mot d'ordre : battre la droite !

Anonyme a dit…

Concernant l'Eden, son emplacement au centre-ville était satisfaisante pour la population. S'il doit disparaitre, un nouvel établissement à la Belle-Idée posera soucis de transport, notamment pour les jeunes et les personnes âgées

Anonyme a dit…

Et cela n'aidera pas le commerce du centre ville

Anonyme a dit…

D'autant plus que d'après la presse, les commerçants du centre ville font grise mine, à l'image de ceux de la rue Gornet Boivin. Il ne restera bientôt plus que des banques et des assurances.

Anonyme a dit…

C'est vrai que si on remonte au début des années 80, le cinéma était donné pour mort à Romilly. C'est la municipalité de gauche qui a permis ce bel investissement et sa réussite.

REDBULL

Anonyme a dit…

Allard et Vuillemin sont les fossoyeurs du ciné, et du reste. Il n'y a qu'à voir encore comment les associations se plaignaient dans la presse la semaine dernière

Anonyme a dit…

L'eden, situé près de nombreux établissements scolaires permettait l'accès à la culture des scolaires
Ce que la municipalité veut remettre en cause.
Mais avant de faire mourir l'Eden, ne veut-elle pas faire payer les enfants 1 euro la scéance ?

Anonyme a dit…

Les gens du cinéma voulaient prendre cet euro à la charge de l'Eden. Cela a été "déconseillé" en haut lieu

Anonyme a dit…

Pour la deuxième tranche de la Belle-Idée, pourquoi pas des activités nouvelles ? Mais en tout cas non au déplacement de certaines vers la périphérie

ROMILLIUS

Anonyme a dit…

1 euro la séance ciné pour les scolaires, c'est sûr.

Ce trimestre, pour être sûr qu'il n'y ait pas beaucoup de classes, les films proposés aux maternelles sont : un film en noir et blanc de 1937 et un film de Jacques Tati ( que j'aime beaucoup, mais qui ne correspond pas à des enfants de 5 ans).

Anonyme a dit…

Nouvelle suppression : les crédits e Noël dans les écoles, c'est fini !

Jusqu'où s'arrêteront-ils aurait dit notre bon Coluche

Anonyme a dit…

C'est quoi les crédits de Noël dans les écoles ?

JPD

Anonyme a dit…

Et oui , après la cantine, les études surveillées voilà que les scolaires doivent payer 1 euro par séance de cinéma.
A quand les 1 euros pour le transport???
On supprime tout ce qui touche à l'enseignement, que vont devenir les futurs élèves si les parents doivent payer et payer encore plus?

En tant qu'enseignante je croyais que nous devions ouvrir les élèves au monde de la culture mais pas à ce prix là.

Comment allons nous faire?...

Et si le cinéma est à la Belle Idée comment allons nous y aller?

et pour la petite ferme, on prendra des cars privés?

l'école n'est pas une banque où l'argent coule à flots.

l'argent de l'école est au départ apporté par les parents au cours des fêtes d'écoles, des lotos ou autres. Alors va-t-on encore leur demander de payer 1 euros par-ci ou 1 euro par-là?....

Quelle politique?
je trouve cela anormal et révoltant

Anonyme a dit…

les crédits de noël dans les école sont une somme d'argent par école pour permettre aux enseignants d'acheter des jouets ou jeux aux classes. Nous les distribuons lors d'une petite fête qui se déroule généralement la dernière semaine avant les vacacnes de noël.

Avant nous avions un spectacle de Noël proposé à tous les scolaires : supprimé

puis ce sont les chocolats de Noël qui ont été supprimé...

Maintenant les crédits...

où va-t-on?..

Anonyme a dit…

Quelle politique ? Où va-t-on ?

Il faut mettre ces gens-là dehors, et à coups de pied dans l'c.. s'il le faut

René le retraité

Anonyme a dit…

Mais au fait les commerçants qui sont désapointés n'auraient ils pas mis en place le sieur Vuillemin ? Bien fait pour eux...

Anonyme a dit…

Et ceux qui n'ont pas voté pour lui et qui le subissent (j'en connais) ?

Anonyme a dit…

Les virer à coup de pied dans le c... ?
Mais, ils ont été élus démocratiquement et ce jusqu'en 2014 !

Encore 4 ans.

Il ont déjà tout cassé, que vont-ils faire pendant les quatre ans qui restent ?