14/05/2014

CULTURE : INTERESSANTE CONFERENCE SUR EVARISTE GALOIS

Lundi 12 mai, l'ancien secrétaire de la section locale du PCF, René Granmont, a donné une conférence sur Evariste Galois, mathématicien de génie et militant républicain : un grand moment culturel pour notre ville.

-  Evariste Galois (1811-1832) a donné son nom à une théorie, il laisse un manuscrit élaboré alors qu'il était âgé de 18 ans, qui établissent qu'une équation algébrique est résoluble par radicaux. Son mémoire, publié 14 ans après sa mort, a été considéré par ses successeurs comme le déclencheur du point de vue structural et méthodologiques des mathématiques modernes. Parallèlement, républicain radical, E. Galois prit une part active aux événements qui suivirent les Trois Glorieuses (révolution à la faveur de laquelle un nouveau régime, la monarchie de juillet, succède à la seconde restauration. Se déroulant sur trois journées, les 27, 28, 29 juillet 1830, on les appela les Trois Glorieuses). Les démêlés de Galois avec les autorités scientifiques et politiques, les zones d'ombre entourant sa mort contraste avec la grandeur de ses travaux. Il incarne le génie romantique (mouvement culturel qui s'exprime dans la littérature, la peinture, la sculpture, la musique et la politique à la fin du XVIIIème siècle en Europe) et une jeunesse prometteuse et mal aimée.

- Issu d'une famille bourgeoise modeste et lettrée, de tradition républicaine, il reçoit un enseignement des humanités (collèges dispensant les arts libéraux de la faculté des arts de l'Université) à base d'exercices de mémoire qui l'aideront pour l'abstraction mathématique. Au collège, il se distingue par des prix en latin et en grec puis s'inscrira en classe de mathématiques préparatoires où il découvre la matière dans laquelle il va s'épanouir. Se consacrant à des recherches propres, il publie en 1829 dans les annales de maths pures et appliquées de Gergonne, une démonstration d'un théorème sur les fractions continues périodiques. Cette même année, il réussit le concours d'entrée à l'école préparatoire.

- Dès l'été 1830, E. Galois affiche ses convictions républicaines et fréquente la Société des Amis du peuple, opposée à la royauté, puis il s'enrôle dans la Garde Nationale. Le 3/12, il publie un texte anonyme mettant en cause l'engagement libéral du Directeur de l'école normale, ce qui lui vaudra une exclusion qui provoquera un émoi, relayé par les républicains jusqu'au gouvernement. Galois publie le 2/01/1831 un article dans la gazette des écoles, reprochant au système d'enseigner aux élèves à reproduire un savoir plutôt que de réfléchir. Obtenant sa licence en juin 1830, il créé un cours de maths privé puis inaugure un cours d'algèbre supérieur afin de suppléer les carences de l'enseignement public. Le 9 mai 1831, il participe à un banquet à l'occasion de l'acquittement de 19 républicains, accusés à tort de complot contre la sûreté de l'Etat. Galois brandissant un couteau lève son verre et s'écrie : « A Louis Philippe ». Cet « appel au meurtre » provoque son premier emprisonnement. Il sera acquitté le 15 juin, mais le 14 juillet, lors de la commémoration républicaine non autorisée de la prise de la Bastille, Galois, armé et costumé, est de nouveau arrêté et condamné à 6 mois de prison pour port illégal de costume militaire. Il vit très mal cette incarcération et sera d'ailleurs mis au cachot lors d'une confrontation avec l'administration.

- Sur sa mort, les faits avérés sont rares. Il a été « provoqué par deux patriotes » et d'après ses écrits, il « meurt victime d'une infâme coquette, amour malheureux ». Lors d'un duel, le 30 mai 1832 au matin, il est atteint d'une balle. Conduit à l'hôpital Cochin, il meurt le lendemain et sera inhumé dans la fosse commune du cimetière Montparnasse. Ses manuscrits seront publiés en 1846 dans le journal de mathématiques pures et appliquées, ce qui lui confère un rayonnement international. Dans la seconde partie du XIXème siècle, ses travaux seront repris et prolongés.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

René Granmont, un homme qui manque à la vie politique romillonne