12/10/2016

SERVICE PUBLIC FERROVIAIRE :
UN ATOUT PRÉCIEUX A DÉMOCRATISER ET SÉCURISER

Par Pierre Mathieu, membre du secrétariat national de l'Association nationale des élus communistes et républicains (ANECR).

- Pour résoudre les défis auxquels notre pays est confronté, le service public ferroviaire est un atout précieux. Il faut le démocratiser et lui donner les moyens de remplir ses missions au service de tous les citoyens, de tous les territoires. Nous sommes très loin de cette volonté. Les débats en cours pour 2017 ignorent cette question qui concerne pourtant la vie quotidienne de millions de nos concitoyens. Le récent bricolage gouvernemental pour éviter la fermeture immédiate du site d’Alsthom à Belfort ne peut masquer le désengagement massif de l’Etat en faveur du service public ferroviaire et de la filière industrielle. Celle-ci est une des plus performantes au monde. Mais pour combien de temps encore au train où vont les choses ? Pourtant tout devrait conduire à redonner toute sa place au rail et au service public. Atteindre l’objectif fixé par la COP 21 lors de l’accord de Paris de contenir le réchauffement climatique à 2° C (voire mieux encore à 1,5° C) d’ici 2100 exige un autre mode de développement, une autre politique des transports.

- Les transports représentent 34% des émissions de CO2 et 27% des GES. Le transport routier de marchandises est de très loin le principal émetteur de pollutions. En 20 ans la part des transports non routiers de marchandises a chuté fortement. En 1995, 25% des marchandises (tkm) étaient transportées autrement que par la route. En 2013… 15% dont seulement 9,4% par le rail et la baisse continue… Les politiques menées ont jeté des millions de camions sur les routes.

- Le quinquennat qui s’achève aura été marqué par la priorité donnée aux cars plutôt qu’aux trains. C’est aussi la suppression des trains de nuit, le désengagement des trains intercités, la poursuite de l’abandon du fret ferroviaire. C’est encore le refus de l’Etat de prendre en charge la part qui est la sienne dans l’endettement de la SNCF, 52 milliards d’€. Une dette qui étouffe littéralement la capacité d’investissement de l’entreprise publique avec 1.6 milliards d’intérêts à verser chaque année. C’est enfin l’annonce d’une réduction de 28 000 emplois cheminots dans les 7 ans à venir ! Assurer un avenir au service public ferroviaire exige de rompre avec ces orientations. Dans le cadre d’une approche multimodale, redonner toute sa place au rail et au service public doit être une priorité nationale à décliner dans toutes les politiques publiques.

- Les transports du quotidien par exemple, devraient être reconnus comme un service de première nécessité et bénéficier du taux de TVA le plus bas. Quelques points essentiels : l’Etat doit reprendre la main et assumer ses responsabilités : désendettement du système ferroviaire (comme l’a fait l’Allemagne), moyens financiers plus importants à mobiliser par la mise en œuvre de nouvelles sources de financements pérennes, dynamiques et dédiés.

- Les collectivités territoriales assurent l’essentiel de l’offre du transport ferroviaire : trains régionaux et interurbains, métro, trams… Elles doivent disposer des moyens de financer leur compétence transport dans la durée. Il faut rétablir la vérité des prix entre les différents modes de transports en intégrant notamment les coûts externes et s’engager dans une reconquête audacieuse du fret ferroviaire. La loi doit reconnaître le « wagon isolé » comme service d’intérêt général. A tous les niveaux, il faut faire le choix de la coopération et non de la concurrence. Les besoins des citoyens et des acteurs des territoires, qui sont aussi les financeurs du système (billets et impôts) doivent enfin être pris en considération.

- Les élus, représentants associatifs et syndicaux doivent disposer de droits et pouvoirs nouveaux, participer à la définition des choix à mettre en œuvre. Le service public ferroviaire est malmené depuis trop longtemps. Il est en très grave danger. Sa reconquête, l’amélioration de son efficacité, exigent de se rassembler et d’agir sans attendre.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

La SNCF, un monde à part!

Un budget dans le budget national. La SNCF doit être privatisée, et l´Etat fera une énorme économie et supprimera cette gabgie et cette obstruction continuelle à réformer leurs statuts et avantages.

la SNCF devra être bénéficiaire et le régime spécial des cheminots réformés, en particulier le départ à 50 ou 55 ans des roulants. Rajoutons aussi les voyages gratuit pour toute la famille y compris les grands parents!! Et vous vous étonnez du prix du billet!!!
La gabegie à l'image des privilèges toute la fonction publique, les apparatchiks du PCF!!

AF a dit…

En Grande Bretagne , la privatisation des chemins de fer, a été une gabegie pour tout le monde.
Merde, c'est vrai, que les fascos résonnent de la sorte.
C'est bien pauvre tout cela

Mon Loulou a dit…

L’état n’a pas à s’occuper de tout... Cette obsession en France où il faudrait que l’état s’occupe de tout c’est délirant...

Et que le pc en France vienne donner des leçons quand tu connais son passif,c’est fort de café ...

L’ouverture à la concurrence est une bonne chose mais elle doit se faire avec des clauses d’obligation de continuité du service public et d’entretien des rails.

La sncf c’est plus de 45 milliards de dettes, des gars qui travaillent à peine 23 h par semaine avec emploi à vie et retraite à 55 ans financée par les gentils du privé car leur niveau et durée de cotisations sont loin de suffir pour avoir de si belles retraites !

Thiery Genin a dit…

Heureusement que mon Loulou est là pour faire tourner la France, le tout sous son douillet anonymat bien sûr...