09/12/2018

TRAVAIL DU DIMANCHE : LE MAIRE BRAVE SOLDAT DE LA LOI MACRON


Au Conseil municipal de samedi 8 décembre, les élu.e.s communistes et partenaires ont réitéré leur opposition au travail du dimanche. "Vous nous proposez de faire le service après-vente de la loi Macron", a déclaré Fethi Cheikh qui est intervenu sur cette question.

« Vous connaissez l’ensemble des raisons de fond pour lesquelles nous nous opposons au travail du dimanche. Nous les avons exprimées déjà ces deux dernières années, depuis que la fameuse loi Macron, imposée par le 49.3, permet d’obliger des salarié-es, payés à coup de lance-pierre toute la semaine, de venir (avec le sourire bien sûr !) sacrifier leur vie de famille, leur vie sociale et le commerce de centre-ville pour le plus grand bonheur de Michel-Edouard Leclerc ou Gérard Mulliez.

Il est d’ailleurs remarquable de constater les formidables résultats économiques de cette fameuse « Loi Macron, censée « libérer l’économie » et résorber le chômage. Parmi les dispositions de cette loi, il y a la possibilité accordée aux maires (la possibilité, pas l’obligation) d’autoriser dorénavant 12 ouvertures des magasins le dimanche dans l’année. Et vous nous proposez, donc, de faire le service après-vente de la Loi Macron, en autorisant 12 dimanches dans l’année.

Vous imaginez bien que les élus communistes s’y opposeront. Oui, nous sommes opposés à l’ouverture des magasins le dimanche, pour des raisons de simple bon sens. D’abord parce que le repos du dimanche, est un élément structurant pour la vie personnelle, familiale, pour la vie sociale et collective, pour le bien-être humain tout simplement. Travailler le dimanche ne peut donc qu’être exceptionnel, par exemple pour la continuité des services d’urgence, comme les transports ou les hôpitaux. Ensuite, tout le monde le sait, le travail du dimanche sert d’abord les grandes enseignes, au détriment du petit commerce et des nombreux emplois qu'il porte. La concurrence exacerbée dans le commerce se fera au détriment des plus petits, des marchés locaux, des épiceries de quartier… 

On nous dit que les salariés sont volontaires et seront payés plus. De qui se moque-t-on ? Quand il y a des millions de chômeurs, quand on est payé avec un lance-pierre toute la semaine, qui peut croire qu’on a le choix de refuser au patron de venir travailler le dimanche, a fortiori quand le salaire majoré cette journée-là est souvent le seul moyen de ne pas finir dans le rouge à la fin du mois ?

Autre question, à la lecture de votre délibération : avez-vous sollicité l’avis des syndicats des salariés intéressés ? Je vous rappelle que les syndicats de salariés ne sont pas des « organisations professionnelles », et que l’avis des syndicats de salariés est obligatoire (c’est quand même eux les premiers concernés !). Pouvons-nous connaître les réponses qu’ils vous ont apportées ? Peut-être y a-t-il eu un raté (d’un côté ou de l’autre), mais j’ai eu au téléphone deux syndicats ce matin qui, ni l’un ni l’autre, ne se rappellent avoir reçu un courrier de votre part sur le sujet. Au final, on est en droit de se demander qui vous avez réellement consulté. »

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