
Nous intéressant et nous impliquant dans la vie de notre commune et ce dans tous les secteurs : sport, urbanisme, associatif, économie, culture, jeunesse... nous souhaitons aussi donner la parole à des personnalités locales, souvent éléments essentiels dans les activités précitées. Nous vous invitons donc à découvrir Maurice PROTAT, homme humble, réservé voire timide, mais personnalité ô combien attachante et doté d’un cœur en or! On ne peut qu’être fier de le côtoyer et de le considérer comme un ami.
- Maurice, peux-tu te présenter ?
Je suis né en 1951 à Romilly, dans l’ancien immeuble du Moulin de la Galette avec la particularité d’être le dernier enfant né dans cette H.L.M. d’un autre temps. Je suis le douzième et dernier enfant de la famille, né 21 ans après ma sœur ainée. Ce jour, 8 de mes frères et sœurs sont décédés. Mon père, employé du chemin de fer, également trompettiste à l’Union Ouvrière, est décédé à l’âge de 46 ans, un mois après ma naissance. Il était un ami de Maurice Camuset, qui, comme maire, a beaucoup contribué à la transformation de notre cité. Je me suis marié à l’âge de 23 ans et suis père de 3 enfants: 2 garçons, 1 fille. Un petit-fils âgé d’un an m’apporte beaucoup de bonheur et de joies. Mon épouse est une employée de CYCLEUROPE.
Je suis né en 1951 à Romilly, dans l’ancien immeuble du Moulin de la Galette avec la particularité d’être le dernier enfant né dans cette H.L.M. d’un autre temps. Je suis le douzième et dernier enfant de la famille, né 21 ans après ma sœur ainée. Ce jour, 8 de mes frères et sœurs sont décédés. Mon père, employé du chemin de fer, également trompettiste à l’Union Ouvrière, est décédé à l’âge de 46 ans, un mois après ma naissance. Il était un ami de Maurice Camuset, qui, comme maire, a beaucoup contribué à la transformation de notre cité. Je me suis marié à l’âge de 23 ans et suis père de 3 enfants: 2 garçons, 1 fille. Un petit-fils âgé d’un an m’apporte beaucoup de bonheur et de joies. Mon épouse est une employée de CYCLEUROPE.
- Peux-tu évoquer ta maman ?
Ma mère, née Heuillard, je la vénère toujours. Elle travaillait comme employée dans les écoles, avec 5 enfants à charge. Grâce à elle, je n’ai jamais ressenti de véritables insuffisances, en amour maternel comme en nourriture, même si nous logions dans un immeuble de « pouilleux ». Son décès, en 1986, m’a profondément meurtri.
Je détestais l’école. Je me sentais exclu, marginalisé par mon statut social et d’orphelin de père. Je garde malgré cela un très bon souvenir de mes enseignants.
- Quelles furent tes activités professionnelles ?
Comme beaucoup de romillons de ma génération, j’ai débuté à l’âge de 14 ans comme formeur chez JACQUEMARD. J’ai quitté cette entreprise à 18 ans pour intégrer FRIMATIC ; parcours dans cet établissement interrompu par le service militaire et repris ensuite sous les couleurs de CYCLEUROPE jusqu’à ma préretraite en 2007. Je précise que de 16 à 23 ans, en sus de mon travail en usine, j’exerçais dans les cinémas EDEN et CASINO, les fonctions d’ouvreur/placier et caissier.
- Comment as-tu découvert le sport ?
Enfant, je n’ai jamais pratiqué de sport, ma mère ne possédait pas les moyens financiers susceptibles de m’offrir un équipement. J’ai appris à nager seul, au « trou-du-juif » situé route de Conflans et que les anciens de notre ville connaissent certainement. Le sport, je l’ai véritablement découvert et pratiqué lors de mon service militaire à la base aérienne de Romilly après avoir effectué mes « classes » à Reims. Je pratiquais le cross et ai même obtenu de bons résultats puisque j’ai terminé 5ème aux championnats de France militaires de l’armée de l’air organisés en 1972.
J’ai vécu enfant dans un milieu défavorisé et j’ai, de nouveau, retrouvé la grande misère actuelle de certains habitants lors de notre porte-à-porte effectué au cours de notre campagne des élections municipales. Le manque d’emplois est la principale cause de cette détresse. Je ne supporte pas d’être uniquement, de nos jours, le témoin d’un désarroi. Il me faut agir ! Je trouve indécent de jeter à la déchetterie des meubles ou objets encore en état d’utilisation ! En donnant de son temps, on se sent utile. Issu d’une famille nombreuse, je ressens la nécessité, le besoin d’apporter, de soutenir mes semblables.
- Et quels sont les objectifs de "MAIN-A-MAIN" ?
Notre association comprend une quinzaine d’adhérents, aucune cotisation n’est perçue, le bénévolat est total. Sa grande différence par rapport aux autres associations caritatives : c’est de donner des équipements de la maison aux personnes dans le besoin et d’aider ainsi une population en-dessous du seuil de pauvreté : bénéficiant de moins de 400 € mensuels, fragile, inadaptée, manquant de confiance... Environ 200 personnes sont à secourir sur le secteur Romilly/Nogent. La majorité d’entre elles est jeune, entre 18/30ans et souvent abandonnée par sa famille. On décèle de la misère morale comme physique dans tous les quartiers des villes précitées.
- Quels sont les besoins les plus criants des personnes en difficultés ?
Literie, gazinières, réfrigérateurs, tables, chaises...
- Et ceux de ton association ?
Notre plus gros besoin est un local de stockage sur Romilly ou sur une commune environnante d’une superficie d’au moins 100 m2. Par défaut, on ne peut récupérer actuellement des meubles donnés. Nous n’avons aucune trésorerie et nous ne sollicitons aucune subvention.
MAIN-A-MAIN: 79, mail Pablo-Picasso à Romilly Tél: 06 63 66 54 03
- Si on évoquait également le football ?
Comme membre du comité du district de l’Aube, j’ai participé à l’organisation de deux rencontres de football féminin: France B / Suède B à Romilly et France A / Suède A à Troyes. Enthousiasmé par le football pratiqué par les filles au cours de ces rencontres, j’ai souhaité créer une équipe féminine locale. La municipalité de l’époque m’a refusé l’utilisation des installations existantes : terrain et vestiaires. Je me suis alors rapproché de la commune de Pont-sur-Seine qui m’a réservé le meilleur accueil, même si actuellement je ressens moins d’enthousiasme de sa part. L’association Foot Féminin Pont sur Seine a ainsi été créée en l’année 2004. Elle comprend actuellement 16 féminines licenciées plus 7 non licenciées, domiciliées à Romilly pour 80% d’entre elles. Nous avons récemment cessé de participer au championnat organisé sur tout le territoire de la région Champagne-Ardenne, en raison de déplacements trop lointains et trop coûteux. Nous nous orientons désormais vers des compétitions exclusivement amicales. Depuis cette saison, nous avons également créé une équipe masculine sous la dénomination Association Sportive Pontoise. Elle comprend 22 joueurs et participe au championnat de 3ème série.
- Tes fonctions au sein des 2 clubs pontois ?
Je suis le président des 2 associations et entraineur général. Les filles et les garçons s’entrainent aux mêmes horaires et jours identiques : lundi, mercredi et vendredi de 18 à 21 heures. Notre club présente une particularité rare : des garçons sont titulaires de cartes de dirigeants auprès des filles et, à contrario, des filles assurent le rôle de dirigeantes auprès des garçons. Parmi nos joueurs débutants -6/8 ans-, nous comptons des triplés et 2 couples de jumeaux. Les coordonnées sont identiques à celles de MAIN-A-MAIN.
- Qu’éprouves-tu à donner autant aux plus démunis et aux sportifs ?
On se sent utile en donnant aux autres ; en ne vivant pas en égoïste. Issu d’une famille nombreuse, je ressens la nécessité, un besoin viscéral d’apporter et de soutenir mes semblables. Je désire modestement apporter à mes concitoyens ce dont je n’ai pu bénéficier.
- Et ton investissement dans la politique locale ?
Je souhaite, à la faveur de mes disponibilités liées à la retraite, m’engager politiquement sans être « encarté ». Etre de gauche, c’est dans mes gènes, mon éducation, mon environnement... Je te rappelle que mon père fréquentait Maurice Camuset.
- As-tu une autre passion ?
Oui, la marche. Effectuer de grandes balades, seul, dans la nature, m’apporte beaucoup de bonheur.
Oui, la marche. Effectuer de grandes balades, seul, dans la nature, m’apporte beaucoup de bonheur.
- Tu es un homme discret, pour quelles raisons t’engages-tu autant ?
Un citoyen, afin de conserver sa liberté, doit s’engager, participer à la vie locale, associative. Etre membre de 3 associations n’est pas rédhibitoire si on veille à ce qu’aucune d’entre elles n’empiète sur les autres.
- Enfin, quel est ton sentiment sur Romilly en 2009 ?
Trop de restrictions, de contraintes budgétaires pèsent sur les associations. Je suis pessimiste quant à l’avenir du bénévolat si les mentalités n’évoluent pas. L’argent devient trop présent dans le sport y compris dans le monde amateur. Romilly, ville endormie, ne propose aucun projet structurant concernant les jeunes, les délaissés de notre cité.
Propos recueillis par André DIOT