22/01/2018

MACRON COMBAT L’ÉGALITÉ


Les inégalités s’aggravent un peu partout sur la planète, la France n’échappe pas à cette tendance.

L’économiste Keynes disait en 1936 : « le chômage est le deuxième grand échec du capitalisme ». Il disait aussi « la répartition de la fortune et des revenus y est arbitraire et manque d’équité ». 80 ans plus tard, le constat reste terriblement d’actualité.

Un rapport sur les inégalités mondiales permet de décrire la géographie et la dynamique des inégalités dans le monde sur les trois dernières décennies. L’économiste Lucas Chancel, entre 1980 et 2016 fait ce constat résumé en ces termes : « Au niveau mondial, le 1% du haut a capté deux fois plus de croissance que la moitié du bas, c’est considérable ». Plus de cent chercheurs partout dans le monde ont permis de construire une base de données de 175 millions de chiffres, en accès libre, offrant ainsi une première photo mondiale des inégalités.

Alors, dans ce contexte planétaire et français, Emmanuel Macron veut libérer la richesse afin de provoquer un phénomène de ruissellement du haut (les riches) vers le bas (le reste du monde). Problème Monsieur le Président, c’est qu’une étude récente de l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques) n’est pas tout à fait de nature à nous rassurer. Cette étude indique que les riches seront les grands gagnants des premières mesures de M. Macron, les 5% des ménages les plus aisés capteront 42% des gains liés aux réformes.

Alors, on peut aujourd’hui le réaffirmer, Macron est bien le président des riches, version 2. Selon cette étude, à la fin 2019, les 5% du bas de l’échelle enregistreront une hausse de leur niveau de vie de 0.2%  et les 5% du haut de 2.2% (11 fois plus). Peu d’impact pour les classes moyennes, les ménages aisés mais sans patrimoine seront les seuls à voir leur niveau de vie baisser (-0.4%) par rapport à 2017, ils continueront à payer la taxe d’habitation, sans bénéficier ni des mesures sociales, ni des allègements de fiscalité sur le capital. Non, les inégalités ne sont pas naturelles, mécaniques, inévitables, elles sont les conséquences concrètes d’un système libéral qui se dit impuissant contre les inégalités. Une société du partage de richesse s’impose.
Alors, oui, M. Macron, votre politique combat l’égalité.

16/01/2018


11/01/2018


01/01/2018

VŒUX D'EMMANUEL MACRON : UN "GRAND PROJET" ANTISOCIAL


Rien moins qu’évasif sur son bilan depuis son arrivée au pouvoir, Emmanuel Macron a annoncé, dans ses vœux, qu’il poursuivrait “avec la même force” sa politique. Le reste n’est que poudre aux yeux. 

Tradition gaullienne, les vœux présidentiels sont désormais soupesés à l’audience. Macron a fait tout juste mieux que Hollande en 2016 et nettement moins bien que Sarko entre 2008 et 2010. Un signe, ont pronostiqué les commentateurs qui lisent dans le marc d’audimat. Laissons les amuseurs à leurs marottes. Sur le fond, Emmanuel Macron a rechanté la comptine du “ça ira mieux demain”. François Hollande l’avait adaptée à la baisse du chômage. En vain. Peu disert sur 2017, «je ne veux pas passer trop de temps à revenir sur celle-ci», il a brossé la France selon Macron. Une France des financiers et modelée par le «colloque intime avec l’Allemagne [...] par quoi tout commence». Et principalement les mauvais coups qu’il a portés pendant son premier semestre de mandat ! Les ordonnances qui dissolvent les droits des travailleurs, les mesures liberticides prises au prétexte de lutte contre le terrorisme, la baisse des APL ou les cadeaux en trompe-l’œil, comme la diminution des cotisations salariales ou la suppression de la taxe d’habitation.

Car bâton ou carottes, à un moment ou un autre, ce sont bel et bien les français qui font - et feront - les frais de sa politique. Et pas les Arnault, Bettencourt-Meyers, Pinault et les dix autres français qui figurent dans le dernier classement des plus grosses fortunes mondiales. Pour eux, le gouvernement a supprimé l’impôt sur la fortune (ISF), et détourne son regard des paradis fiscaux, dans le même temps où il sort de ses cartons un flicage inédit des chômeurs et la mise à une cadence supérieure en termes de «résultats» des personnels de Pôle Emploi. Deux poids, deux mesures.

Un bilan dramatique
Le bilan de la nouvelle majorité est dramatique. C’est une politique ostensiblement et cyniquement des plus libérales, au détriment des intérêts de l’écrasante majorité des citoyens. Santé, culture, services publics, enseignement, recherche, logement... l’arrivée au pouvoir de Macron, après un quinquennat de reniements et de trahisons et une campagne électorale rocambolesque, sera une catastrophe pour des millions de français, dont une partie n’en mesure sans doute pas encore l’étendue des dégâts sociaux et sociétaux. Derrière la pompe de la rhétorique et le “pompier” des grandes envolées, les vœux d’Emmanuel Macron n’ont pas été autre chose que des vœux “en creux”. Les belles paroles et bons sentiments n’étant étayés par aucune mesure nouvelle et surtout progressiste, sinon la réaffirmation qu’il va poursuivre sa politique «avec la même force, le même rythme, et la même intensité pour l’année 2018.» Quant au «grand projet social» qu’il dit vouloir repenser pour notre pays et à son éloge du travail - dans la continuité de précédentes du même tonneau de la part de Sarkozy -, les actes d’une demi-année de pouvoir contredisent les mots. En se gardant du procès d’intention, espérons qu’Emmanuel Macron saura faire sienne cette pensée d’André Malraux : «Un homme est la somme de ses actes, de ce qu’il fait, de ce qu’il peut faire. Rien d’autre». Mais une chose est sûre, un grand projet social, d’autres forces en sont porteuses, dont les communistes. Et en 2018, Macron devra aussi compter avec elles. L’avenir n’est pas écrit.