16/02/2012

COMMUNIQUE DU COLLECTIF DE DEFENSE DE L'EDEN

Lors de la réunion de la communauté de communes du 3 février, le président Guy Allart a informé que le promoteur n'avait pas signé l'acte authentique de vente relatif à l'implantation d'un multiplexe sur la zone commerciale de la Belle-Idée, il devait intervenir au plus tard le 30 décembre 2011.

- Malgré un délai supplémentaire accordé, il est maintenant question d'une mise en demeure et de paiement de pénalités de retard prévues à hauteur de 10%. Plus que jamais, le multiplexe semble sans avenir, les 210 000 entrées annuelles indispensables pour son bon fonctionnement dans un bassin de vie de 25 000 habitants sont irréalistes. D'autant plus que la population y est majoritairement opposée comme en témoignent les plus de 3 000 personnes engagées en faveur de notre collectif de défense. Dans ce contexte, le maire de Romilly, Éric Vuillemin, a décidé d'étrangler financièrement l'association Éden, gestionnaire depuis 30 ans du cinéma en coopération avec la ville qui en est membre de droit, lui supprimant sans préavis sa subvention, tout en cherchant à jeter le discrédit sur les capacités de gestion des bénévoles qui l'animent. Il tente ainsi de porter un coup fatal à l'Éden et prend le risque de priver à court ou moyen terme notre ville de toute activité cinématographique.

- Faut-il rappeler l'investissement de plusieurs dizaines de milliers d'euros, en 2009, pour la rénovation de l'établissement à l'occasion de ses 25 ans ? Les discours prometteurs des élus municipaux sur son avenir supposé par tous si brillant ? Toute opposition est insupportable à Éric Vuillemin et à Guy Allart ! Prêts à tout pour rassurer les investisseurs, leur attitude n'efface en rien les justes arguments de notre collectif de défense qui vante la vocation sociale d'une structure dont la politique tarifaire volontairement modérée vise à mettre le cinéma à la portée du plus grand nombre. C'est une atteinte aux intérêts de la population, des écoles et des établissements hospitaliers qui bénéficient d'un cinéma de proximité. C'est une atteinte à la dimension culturelle de l'Éden qui perdrait sa vocation « d'art et d'essai ». C'est un coup fatal pour l'économie du centre-ville dépossédé d'un de ses rares équipements identifiants.

- Nous réaffirmons notre soutien à la création d'un pôle ludique conforme aux conditions énoncées par le projet SORODI en 2007 pour obtenir l'acquisition des terrains (et voté par le conseil communautaire actuel en septembre 2008), c'est-à-dire sans multiplexe. D'autre part, la promesse d'Éric Vuillemin de transformer l'actuel cinéma en salle culturelle est irréaliste, sauf à y engloutir des fonds exorbitants que les finances de la commune ne permettent pas. C'est pourquoi, le collectif de défense de notre cinéma communal demande :
- Le retrait définitif du projet multiplexe sur la zone de la Belle-Idée.
- Le rétablissement de la subvention municipale à l'association Éden pour lui assurer les moyens de gérer au mieux l'équipement.
- L'installation du numérique sans lequel le fonctionnement du cinéma se trouverait paralysé dès la fin 2012 quel qu'en soit le mode de gestion.
- Le respect des engagements pris en 2007 par SORODI, avec la venue de nombreuses nouvelles enseignes commerciales, un espace ludique sans cinéma, avec une discothèque qualifiée « moteur de ce projet », et les emplois prévus.
- La restauration du dialogue, notamment par la tenue d'une réunion publique comme Guy Allart s'y est engagé le 3/11/2011, qui serait l'occasion d'un débat sur l'avenir de l'activité cinématographique à Romilly.

09/02/2012

CONSEIL MUNICIPAL DU 2 FEVRIER (SUITE)

Les autres questions à l'ordre du jour.

- Garantie d’emprunts : la municipalité a répondu favorablement à la demande de garantie partielle de plusieurs prêts contractés par l’office public de l’habitat « Aube Immobilier » auprès de la caisse des dépôts et consignations. Joë Triché a fait remarquer que si cette opération était sans risque actuellement, la vigilance s’imposait. En effet, « Aube Immobilier » comme d’autres, perçoit une grosse part des loyers avec la contribution de l’aide personnalisée au logement.
Si cela démontre l’intérêt de ces prestations, le débat relatif aux élections présidentielles peut faire craindre, du fait des choix des certains candidats, que certaines prestations sociales seront en diminution dans les années à venir. Si des risques apparaissent ainsi pour les offices d’habitat, le fait de garantir leurs emprunts pourrait mettre en difficulté la commune.

- Vente de bâtiments municipaux : un ensemble immobilier situé à l’angle des rues Milford Haven et Denis Diderot sera mis en location-vente afin de permettre l’implantation d’un établissement commercial de remise en forme. Montant du loyer mensuel : 4 200 euros hors-taxes sur 12 ans. Auparavant, la ville devra engager pour 80 000 euros d’aménagements structurants.

- Vente de l’ex-usine Olympia : L’ex-usine Olympia, achetée 3 000 000 d’euros en 2008 sera vendue 2 050 000 à la SCI Immo Industrie. 10% seront payés comptant à la signature de la vente, le reste, selon les reventes effectuées, au plus tard un an après.

- Maison de santé pluridisciplinaire : Si elle voit le jour, elle sera implantée sur le site de l’actuelle piscine. Estimation du coût : 2 387 442 euros. Une autre tranche pourrait l’agrandir pour un montant de 598 661 euros. Subventions espérées : 1 500 000 euros. A ce jour, ont manifesté un intérêt pour le projet : 7 médecins généralistes ( dont 6 déjà en poste à Romilly), 3 sages-femmes, un gynécologue, 4 dentistes dans un même cabinet, 6 infirmiers dans deux cabinets, un podologue, un orthophoniste, un bureau sera partagé par deux diététiciennes et 2 psychologues, la maison de garde y sera implantée.
Concernant les médecins généralistes, l’offre ne sera que trop peu augmentée. Certes, des soucis de couverture sanitaire apparaissent à Romilly, mais est-ce aux collectivités à répondre à ce problème avec les fonds publics ? Cela ne s’apparente-t-il pas à des aides à la médecine libérale alors que l’hôpital public manque de moyens ?

- Vœu en faveur de la réalisation d’un canal à grand gabarit entre Bray-sur-Seine et Nogent : la majorité municipale a passé outre le souhait de Joë Triché qui formulait le vote d’un vœu du conseil pour que les collectivités bénéficient d’un retour positif par rapport aux gains que les entreprises réaliseront grâce au transport fluvial. Puisque les collectivités participent au financement de cette infrastructure, il serait logique qu’elles en aient un retour afin d’aider leur développement. De son côté, Henri Guérin se pose la question de l’impact écologique réel.

- Contre l’avis des syndicats : malgré l’avis négatif émis par le syndicat représentant le personnel communal, la majorité municipale a voté la mise en place d’une prime de fonctions et de résultats (« valeur professionnelle » et « performance » sont mises en avant) et d’une prime de service et de rendement. C. Latrasse a exprimé qu’il aurait préféré une augmentation sur les points d’indice.

- Philanthropie ? Dans le cadre de l’aménagement du futur parking Henrion, rue Pasteur, la SCS J.P Pageau et compagnie ont attribué une offre de concours de 64 000 euros.

- Les autres décisions : acquisition par la commune de l’extrémité de la rue du moulin et de trois parcelles privées situées rue du Docteur Roux, signature d’une convention de prestation de services avec la Croix rouge française, autorisation d’exploitation d’une carrière sur le territoire de Saron-sur-Aube, création d’un poste de chargé de mission au sein des services municipaux, règlement intérieur et tarifs d’occupation de l’aire d’accueil des gens du voyage, attribution d’une subvention exceptionnelle à l’association Corail.

04/02/2012

LA SITUATION FINANCIERE DE LA VILLE EST "PREOCCUPANTE"

Le conseil municipal du 2 février était largement axé sur le rapport de la chambre régionale des comptes concernant la gestion de notre ville à compter de l’année 2006.

- Si le maire Eric Vuillemin a tenté maladroitement de faire porter la responsabilité de la situation aux équipes l’ayant précédé, le rapport met clairement en lumière la mauvaise gestion de la droite locale. Les choix politiques des années 2008, 2009 et 2010 ont aggravé la situation financière de la ville, la dette passant à plus de 30 millions d’euros, ce qui a fait progresser les charges financières supportées par le budget municipal.

- Comme l’a souligné Joë Triché, d’autres paramètres s’ajoutent à des choix hasardeux. Tout d’abord, la politique du secteur bancaire qui exige des taux d’intérêt supérieurs à l’inflation et a proposé des emprunts toxiques qui représentent une charge trop lourde. A Romilly, dans le cadre d’une renégociation partielle des emprunts, la banque Dexia exige une pénalité de 820 000 euros et un taux d’intérêt de 6,3% contre 3,99% initialement prévu. S’ajoutent encore les conséquences de la politique du gouvernement soutenue par Eric Vuillemin, qui a baissé ses dotations de 700 000 euros entre 2006 et 2011, dont 500 000 euros rien qu’en 2011. Ainsi, les recettes de fonctionnement sont inférieures aux dépenses.

- L’autofinancement s’est amoindri (moins 38,4% entre 2006 et 2011) et les subventions d’équipements reçues sont en dessous de la moyenne des communes de notre strate (97 euros par habitant contre 163 euros en 2009). Ces éléments expliquent la baisse des services à la population, les coups portés à la vie associative (baisse de 46 000 euros de subventions en 2012) et au personnel communal. D’ailleurs, en 2011, les dépenses de fonctionnement ont été abaissées de 790 000 euros dont 625 000 de charges de personnel dans le cadre d’une baisse des effectifs de 25 agents. L’année 2012 risque de ne pas apporter d’améliorations puisque la dette a augmenté de 6 millions en 2011, le budget est d’ailleurs empreint d’austérité. Un changement de politique s’impose. Qu’elle est loin la promesse de baisse des impôts…

L'ASSOCIATION DU CINEMA EDEN PRIVEE DE SUBVENTION

22 h 30, jeudi 2 février, salle du conseil municipal. Soutenu par sa majorité, Eric Vuillemin vient d’annoncer la suppression de la subvention à l’association qui gère le cinéma communal « Eden ». Le silence est pesant.

- Seule Marie-Annick Commenil arbore un sourire aussi narquois que triomphant. Par différents prétextes, la droite locale justifie ce qui n’est qu’un règlement de comptes pour porter un nouveau coup à la structure culturelle. Tous les moyens semblent bons. Il y a des victoires pires que des défaites. L’intérêt général est bafoué sur l’autel des intérêts financiers de quelques-uns. Henri Guérin évoque une mise à mort, rappelle les promesses du maire qui au début de son mandat parlait de passage au numérique. Dans ces conditions, quel crédit apporter à Eric Vuillemin lorsqu’il évoque la possibilité pour la ville de reprendre en régie l’Eden si le besoin se fait sentir afin qu’il ne ferme pas ?

- Claude Maitrot ne peut que constater le manque de concertation alors que lucide, Joë Triché sait très bien que les lignes de la Chambre régionale des comptes au sujet de l’Eden ne sont qu’un mauvais prétexte. Celle-ci ordonne simplement de ne pas dépasser le plafond de 200 000 euros de subventions sur trois ans. Après deux subventions annuelles de 75 000 euros, la ville pouvait encore verser 50 000 euros et ainsi rester dans les limites du droit. Mais cette droite arrogante et dévastatrice a fait le choix du multiplexe. Elle aurait pu baisser le loyer demandé (38 000 euros annuels) mais le but est l’étranglement financier et de contraindre l’association à une cessation de paiement.

- Aux côtés du collectif de défense du cinéma Eden, elle a montré une résistance, l’opposition est insupportable pour Vuillemin et ses amis politiques, qu’ils soient de Romilly ou de la communauté de communes. Il fallait procéder à l’élimination des opposants, la suppression de la subvention est un moyen peut-être infaillible pour réussir la purge. Seule la mobilisation de la population peut contrecarrer ce non-sens. Rendez-vous est donné au prochain conseil municipal, le 17 mars.