05/03/2010

REGIONALES : 3 QUESTIONS A JOE TRICHE ET HENRI GUERIN

Le 14 mars aura lieu le 1er tour des élections régionales. Parmi les candidats qui figurent sur la liste de rassemblement de la gauche (PS-PCF-PRG), Joë Triché (PCF) et Henri Guérin (PS), conseillers municipaux à Romilly, répondent aux questions de notre collectif.

Quel bilan tirez-vous de la présidence Bachy et de sa majorité au Conseil régional à la fin de leur mandat ?
Henri Guérin : Pour moi, le bilan est positif et les objectifs fixés sont atteints. Je mettrai en lumière plus précisément 3 points de ce bilan.
Dans un premier temps, le transport. En 6 ans, les champardennais ont pu voir leur TER et l’offre des dessertes se moderniser. Je pense, bien sur, aux Bibis qui, contrairement à ce qu’on peut lire dans les journaux locaux, sont très fiables. Ce sont les corail intercités qui sont défaillants. Je pense également à la liaison Troyes-Dijon, qui permet au département de sortir, timidement, de son isolement.
Il y a aussi, le site
VITICI
qui permet à chacun d’établir un trajet porte-à-porte, c’est-à-dire qu' il est possible d’établir un trajet de chez soi jusqu’à la destination choisie, tout en sachant quelles sont les offres proposées en matière de transport. Je regrette d’ailleurs que le département de l’Aube soit le seul à ne pas réellement jouer le jeu.
- L’autre point que je retiens est le fait que la Région a remis, je dirais même mis, de la solidarité dans sa gestion. En effet, l’équipe sortante a créé de nombreux pass (lycéen, étudiant, emploi…) et surtout le pass famille qui permet aux familles les moins aisées de pouvoir utiliser les transports régionaux en ne payant que 20% du prix. Tout ceci avec une échelle d’attribution qui reprend l’échelle menée par les CAF. La solidarité est devenue même prioritaire dans l’attribution d’enveloppes de subventions aux territoires. Les territoires les plus riches reçoivent moins que ceux les moins riches, tout ça sur des critères de nombre d’habitants, de recettes fiscales…
- Enfin le dernier point est l’environnement. En effet, la région Champagne-Ardenne a été une des premières régions à mettre en place un plan Climat-Energie qui non seulement dresse un état des lieux précis et chiffré des besoins de la région, mais qui établit une feuille de route réaliste pour les années à venir.


Joë Triché : Le bilan de la majorité de gauche sortante est positif. En même temps, j’ai parfaitement conscience que nos concitoyens, actuellement confrontés à d’énormes problèmes (chômage, pouvoir d’achat…) n’en évaluent pas toute la portée. Et puis, pour apprécier à sa juste mesure ce bilan, il faut le mettre en relation avec le budget du Conseil régional : 630 M€ en 2010 pour 4 départements. C’est beaucoup moins que le budget de l’agglomération de Reims et 1/3 de plus que celui du Conseil général de l’Aube.
- On peut aussi évaluer le bilan de la majorité régionale de gauche par comparaison avec la politique de Sarkozy et de l’UMP. La gauche à la Région, c’est plus de justice sociale, plus de solidarité, plus d’égalité : carte Lycéo (85 € par lycéen pour l’achat de livres scolaires), 200 € pour l’équipement des apprentis, aide à la restauration scolaire des lycéens, tarifs pour les TER étudiés en fonction des revenus. C’est aussi des investissements importants dans les transports régionaux : renouvellement de tous les trains circulant sur la ligne Paris-Mulhouse, mise en service d’une desserte Troyes-Dijon. Concernant l’aménagement du territoire, nous sommes passés d’une politique de guichet, pratiquée avant 2004, à une politique de projets, avec le souci de donner plus au territoire qui jusque alors avaient le moins.
- A l’opposé, avec l’UMP à la direction du pays, c’est moins de solidarité, moins de justice sociale, plus d’inégalité. Les acquis sociaux, notre système de santé et les services publics sont attaqués de toutes parts ; la retraite est remise en cause, suppressions de postes dans l’Education Nationale, le secteur public hospitalier, la police, la gendarmerie, baisse importante du pouvoir d’achat mais, dans le même temps instauration d’un bouclier fiscal et d’autres cadeaux pour les riches. Tout cela, les 14 et 21 mars, il ne faudra pas l’oublier !

Quelles propositions formulez-vous pour les 4 années à venir en tant que membres de la liste de rassemblement de la gauche ?
H.G. : La première est celle que les Jeunes Socialistes de l’Aube ont fait au près du président Bachy lors d’une rencontre officielle : la création d’un forum régional jeunes. Cela ressemble à un Conseil régional jeunes, et donc il pourrait se prononcer sur toutes les compétences de la région et pas seulement les lycées et les universités. La deuxième serait de revoir les offres sur la liaison Troyes-Dijon. En effet, cette ligne est récente et doit être améliorée, notamment avec une deuxième desserte. Enfin, je parlais plus haut de sortir le département de son isolement ; la proposition que je soutiens est la création d’une liaison ferroviaire Troyes-Châlons, ce qu’on appelle l’axe Nord-Sud. C’est pour moi indispensable pour relier le département à la modernité qui est symbolisée par la LGV (Ligne à Grande Vitesse) Est-Europe.

J.T. : Il est difficile de développer ici toutes les propositions de la liste conduite par J.-P. Bachy. Chacun a récemment reçu dans sa boîte à lettres un journal récapitulant toutes les propositions de la gauche pour le prochain mandat. Forte du bilan que j’ai succinctement évoqué, son ambition est d’aller plus loin à gauche et de répondre encore mieux aux préoccupations des champardennais.
- 3 priorités : l’emploi, l’amélioration de notre vie quotidienne et l’attractivité de notre région. Et comme l’emploi est la préoccupation majeure de nos concitoyens, les communistes considèrent – la proposition est reprise par l’ensemble de la liste – que la collectivité régionale peut y jouer un rôle en contribuant à canaliser l’argent des banques vers l’emploi, la formation et l’investissement utile. Dans cet esprit, nous avons lancé l’idée de la création d’un Fonds régional pour l’emploi et la formation.

Quelles répercussions peut attendre notre ville de Romilly de la politique du Conseil régional ?
H.G. : Elles sont de plusieurs ordres. Encore une fois, dans le domaine des transports, la ville de Romilly est desservie par la fameuse ligne 4 (Paris-Mulhouse) et donc elle peut attendre une meilleur desserte ferroviaire et surtout l’électrification. C’est grâce aux initiatives du Conseil régional, que cela se fera. Romilly possède sur son territoire 2 lycées ; de toute évidence, notre ville peut attendre du Conseil régional des investissements dans ce domaine ainsi qu’une modernisation des offres de formations et de matériel. Enfin, la ville peut attendre de la Région, une aide financière, au travers des subventions du pays ou au travers de subventions directes, sur des projets bien précis (centre culturel, centre sportif…).

J.T. : Tout d’abord, il est bon de rappeler que la Région, comme d’ailleurs le département, agissent dans le cadre de compétences précises transférées par l’Etat. C’est ainsi que les équipements sportifs du lycée Curie ont été réhabilités, tout comme l’est actuellement le lycée Diderot ; le GRETA a été complètement reconstruit. Lycéens et apprentis bénéficient des dispositifs évoqués plus haut. Je pense et j’espère que l’électrification de la ligne 4 jusqu’à Troyes, qu’on doit pour beaucoup à la majorité sortante, aura des retombées bénéfiques pour les ateliers SNCF de Romilly : l’électrification facilitera l’acheminement des rames TGV, actuellement tractées par des motrices diésel. Le cercle hippique a bénéficié d’une subvention de 320 000 € pour faire peau neuve.
- En fait, au-delà des compétences obligatoires du Conseil régional pour lesquelles des retombées sont à attendre pour notre ville, il appartient aussi au maire de déposer des dossiers qui doivent être compatibles avec les critères définis par la Région pour leur financement. En espérant que la réforme des collectivités territoriales, concoctée par Sarkozy/Warsmann n’interdise pas aux Régions et aux Départements de financer des projets communaux se situant en dehors des compétences transférées par l’Etat.
- Dès le 14 mars, face à la politique de Sarkozy et pour que la Champagne-Ardenne reste à gauche afin d’amplifier le travail entrepris depuis 2004, pas une voix de gauche et écologiste ne doit manquer à la liste Bachy. Etre en tête au 1er tour, c’est possible ; et c’est le meilleur moyen de briser tout espoir à l’UMP au second tour.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Je trouve que cette campagne a du mal à démarrer tout de même. Pour preuve, 1 ou 2 affiches seulement sur les panneaux électoraux.

J'ai beau lire la presse et ce que je reçois dans la boîte aux lettres d'ailleurs, les propositions ne sont pas légion.

Anonyme a dit…

Il ne faudra pas s'étonner d'un taux d'abstention élévé dans ces conditions.

Anonyme a dit…

Dans mon quartier, aux Hauts-Buissons, je ne reçois que les tracts électoraux du PCF ou de la liste de gauche PS-PCF-PRG.

C'est vrai qu'on ne se croirait pas à une semaine de l'élection.

Aux ateliers SNCF où je bosse, on n'a vu que des militants de la même tendance aux entrées et sorties.

Ce sont peut-être les militants qui sont en voie d'extinction aussi.

TONI

Anonyme a dit…

Guérin dans la presse aujourd'hui : les infirmiers ont la retraite à 55 ans... mais on peut aller jusqu'à 60 !
Avant, il explique la "pénibilité" du travail. L'incohérence dans toute sa splendeur. On est pas sortis de la mouise !

Henri GUERIN a dit…

JE voudrais apporter une correction aux propos que l'anonyme de 12:55 laissent en commentaire.
Oui, je parle d'aller jusqu'à 60 ans mais seulement s'il ya des aménagements de fin de carrière (c'est dans l'article); je pense notamment à la formation des nouvelles générations d'infirmières, de secrétairiat, de travailler en labo, en radio, aux consultations externes...
Sans ces conditions, l'âge doit rester à 55 ans.
C'est cela qu'il faut négocier aujourd'hui, puisque les pouvoirs publics utilisent cette question de l'âge de départ à la retraite pour négocier les changemens dont est confrontés la profession (nouveau mode de formation, passage peut-être en catégorie A)
De plus, je ne suis qu'au début de ma carrière, mon point de vue changera peut-être dans quelques années!!!

J'ajouterais, que ce point de vue est partagé par un grand nombre d'infirmières. Elles accepteraient de retarder l'âge de départ à la retraite à l'unique condition d'aménagements!!

En tout cas, je suis prèt à en discuter avec vous plus longuement. Restons en contact!

Anonyme a dit…

Des "aménagements" !!! Mais c'est toute la profession qu'il faut "aménager" : moins d'heures supplémentaires, moins de pénibilité... Il faut recruter du personnel dans les hôpitaux publics, arrêter la casse du service public de santé et de protection sociale... Que les pouvoirs publics utilisent le chantage à la retraite pour "négocier" dans le sens où ils veulent aller n'implique nullement qu'il faille s'inscrire dans un tel jeu néfaste pour tous ; les personnels et les patients. La seule parole sensée dans votre commentaire, c'est qu'effectivement, après quelques années de carrière, vous pourrez être amené à changer de point de vue. L'expérience forme la jeunesse...