21/05/2015

ÉLECTRIFICATION PARIS-TROYES :
UNE RALLONGE DE 10 MILLIONS D'EUROS DE L'ÉTAT

Pierre Mathieu, Jean-Paul Bachy
et la directrice de cabinet du ministre des transports
Mardi 19 mai, Pierre Mathieu, vice-président du Conseil régional en charge des transports, accompagnait le président Bachy pour une nouvelle réunion de travail avec la directrice de cabinet du ministre des transports. 

- Après les assurances écrites du Premier ministre, indiquant que l’électrification était désormais “irréversible”, l’objectif de cette nouvelle démarche était d’obtenir que l’état revoit à la hausse sa participation financière dans le cadre du prochain contrat de plan État-Région et surtout, qu’au-delà des déclarations d'intentions, les travaux s'engagent concrètement et que la garantie soit apportée qu’ils se termineront dans les meilleurs délais. En termes de travaux, le temps perdu ne se rattrapant pas, l’immobilisme de l’état de ces dernières années recule d’autant la finalisation d’une électrification qui aurait dû être effective fin 2017. L’exécutif de la Région a fait clairement savoir au gouvernement, dans le cadre de la discussion du contrat de plan en cours d’élaboration, son exigence d’un processus concret qui engage la phase travaux du projet sur l’ensemble du territoire à électrifier, avec une programmation des travaux, leur date de fin et la mise en place des crédits de l’état indispensables. Alors que la participation de l’état nécessaire au financement du projet est de 45 millions d'euros en Champagne-Ardenne, l’annonce initiale d’une inscription de 10 millions était loin de “faire la maille” ! Dans l’attente d’une évolution significative et de la tenue effective des engagements de l’état, la Région continue de bloquer le versement de sa participation au financement de la deuxième phase de la LGV Est.

“J'ai la conviction que nous sommes en passe de pouvoir enfin concrétiser ce dossier.”


Réaction de Pierre Mathieu à l'issue de cette réunion :
"Suite à l'échange très constructif que nous venons d’avoir, j'ai envie, aujourd’hui et tout en restant très lucide, de positiver. Tout d’abord parce que nous avons obtenu une rallonge de crédits de l’état de 10 millions d'euros, faisant passer sa contribution au contrat de plan état-Région, en cours de finalisation, de 17 millions d'euros à 27 millions. Mais le plus important est certainement ailleurs. C’est le fait de passer concrètement des paroles aux actes, du stade de projet à celui des travaux et d’avoir des garanties réelles de finalisation de ceux-ci dans un délai que nous souhaitons pour notre part le plus court possible. Sans répondre totalement à nos demandes initiales, il faut reconnaître que notre fermeté et nos démarches actives ont permis dans les dernières semaines de faire évoluer positivement les choses avec une meilleure prise en compte de la part de l’état. Au stade actuel et compte tenu des difficultés de l’état à mobiliser plus rapidement la totalité de ses financements, on s’oriente donc vers un projet qui serait réalisé, à compter d’aujourd'hui, en six ans au lieu de cinq. Des travaux qui débuteraient pour certains fin 2015 - début 2016, avec une organisation permettant l’électrification de Gretz à Nogent-sur-Seine, dans un premier temps, puis l’année suivante la poursuite jusqu’à Troyes.

Pour autant, des travaux seront immédiatement engagés sur les territoires du Grand Troyes et de Romilly : une bonne nouvelle pour l'activité économique et la garantie concrète de l’irréversibilité de l’électrification. L’expérience nous a enseigné la prudence sur ce dossier. Pour ma part, ma première visite pour ce dossier au ministère des transports remonte à... 23 ans ! Malgré toutes les difficultés, j’ai aujourd’hui la conviction que nous en sommes en passe de pouvoir enfin concrétiser ce dossier, si toutes les collectivités sont au rendez-vous et continuent de manière unie à veiller au respect des engagements de l’état. Il faut aussi que l’ensemble des acteurs concernés restent mobilisés. À ce propos, j’ai à nouveau rappelé au ministère notre détermination à ce que le nombre de trains d’équilibre du territoire desservant les communes de l’Aube et du sud de la Champagne-Ardenne ne soit pas réduit, pas plus que l’arrivée des nouveaux trains, toujours prévus en 2017, ne doit être le prétexte de réductions de services. Car quel serait le sens d’investissements publics aussi importants pour l’amélioration de l’infrastructure si, au final, le service offert aux usagers était moindre ?

Pour concrétiser définitivement les avancées sur l’électrification et conserver une bonne desserte de notre territoire avec une meilleure qualité de service, la mobilisation ne doit donc pas faiblir. Ayons confiance dans la force de nos actions dans la durée.

9 commentaires:

Georges a dit…

Et le moratoire pour le technicentre SNCF que dit le ministre des transports ???

Anonyme a dit…

VILLES DE FRANCE et l’ASSOCIATION DES REGIONS DE FRANCE ont organisé une conférence de presse le 20 mai 2015 sur le thème "Alerte sur les dessertes ferroviaires".

La mission conduite par Philippe Duron doit apporter dans les prochains jours ses conclusions sur l’avenir des Trains d’équilibre du Territoire (TET ou Intercités). Villes de France et l’ARF redoutent la remise en cause de ce réseau par l’État et SNCF dans une logique purement comptable, et l’émergence d’un système ferroviaire à deux vitesses.

Les TET représentent plus de 40 lignes qui assurent la desserte ferroviaire de 355 villes et 21 Régions

Anonyme a dit…

Les deux associations expriment leur très vive inquiétude sur les risques d’un scénario noir de démembrement de ces liaisons essentielles pour les territoires : fermeture de lignes, poursuite de la suppression des trains de nuit, transfert de lignes non rentables aux Régions. Le tout alors que le développement d’autres modes de déplacements comme le co-voiturage ou l’autocar introduit une concurrence frontale entre les modes de transport.

Anonyme a dit…

Or les TET, réseau de moyenne et longue distances, complémentaires des TER et des liaisons à grande vitesse, sont vitaux pour l’aménagement du territoire et le service public de mobilité. Ils assurent une desserte indispensable des villes petites et moyennes, avec des liaisons interrégionales, mais aussi avec le grand bassin parisien.

Caroline a dit…

Nous redoutons des choix budgétaires de court terme et le risque d’un abandon programmé des lignes TET, pourtant essentielles pour garantir le droit à la mobilité. Il faut concilier les exigences ferroviaires et l’aménagement du territoire en ouvrant un débat national sur le financement de ce système et un plan d’investissement d’urgence pour le remplacement du matériel roulant

Anonyme a dit…

Si l’État estime qu’il peut faire confiance à des opérateurs privés pour assurer des missions relevant du service public, il doit en assumer jusqu’au bout les conséquences. Sans attendre l’échéance de 2019, il doit accepter d’anticiper la possibilité de faire des appels d’offre sur des lignes que la SNCF envisage d’abandonner ou de découper. Quelle est la logique de libéraliser totalement le transport par autocar et d’attendre 2019 pour autoriser les appels d’offre pour le transport ferroviaire ?

Anonyme a dit…

Les Régions pourront accepter le transfert de dessertes d’intérêt régional à condition toutefois d’obtenir une compensation financière adéquate. La définition des principes de compensation financière en matière de charges d’exploitation et d’investissement est un prérequis indispensable à toute discussion avec les acteurs locaux.

Anonyme a dit…

Depuis le temps que l'état verse des millions pour l'électrification de cette ligne, je me demande où passe tout cet argent ?

Anonyme a dit…

Une liste issue du mouvement des indignés et intégrée par l'antilibéral Podemos est en tête aux élections pour la mairie de Barcelone, et une autre, de la même tendance, deuxième à Madrid avec des chances d'être élue, selon des résultats officiels partiels.