01/10/2009

DEUX PAS EN ARRIERE... UN PAS EN AVANT !

Fifres, tambourins, lauriers et myrrhe ; la presse encensait récemment une décision de la Communauté de communes (avec photo « en situation ») : le Bibliobus va stationner dans le Nouveau-Romilly… Expérience jusqu’à fin octobre, bémolise-t-on prudemment.

- Nous ne serons certes pas les derniers à approuver cette initiative. A la différence toutefois du journal local souvent opportunément amnésique, j’ai le souvenir vivace. Ayant, par ailleurs, à faire dans ce Temple de la Mémoire que sont les archives départementales, j’y ai, pur hasard, trouvé ce que je n’étais pas venu y chercher. L’Est-Eclair de mi-mars 1984 : un article annonce la mise en service pour la fin de l’année d’un Bibliobus municipal. Avec une photo du vaillant autocar qui conduisit, en un « temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître », des centaines de petits romillons et de retraités respirer le bon air dans des centres de vacances municipaux aujourd’hui disparus.

- Ah ça, quand le maire Maurice Camuset avait une idée dans la tête, il ne l’avait pas aut’ part ! Et il ne manquait pas d’ingéniosité pour la mettre en œuvre. L’autobus communal renâclait dans les cols haut-savoyards, toussotait dans les embruns vendéens, qu’à cela ne tienne car l’heure de la retraite n’avait pas pour autant sonné ! Je me rappelle du « Saviem » réaménagé, revigoré, les flancs ornés d’une fresque pimpante : vaisseau flamboyant, les cales pleines à craquer de livres, c’était en quelque sorte la force d’intervention rapide de la politique de lecture publique voulue par la municipalité de l’époque et de la commission mise en place à cet effet. Il sillonnait l’océan d’ignorance encore de nos jours soigneusement entretenu, car « chez ces gens-là », on l’a compris de longue date : le savoir, c’est le pouvoir.

- C’est dans le Nouveau-Romilly que je le vis pour la première fois. Dans le Nouveau-Romilly ? En 1985 ? Parfaitement, en 1985 déjà ! L’annonce récente d’une « grande » avancée n’est donc qu’un pas en avant bien timoré quand nous avons reculé de deux. En matière de culture – et ailleurs - on raccommode industrieusement quelques pans de l’ouvrage détricoté depuis vingt ans à Romilly, qu’on essaie ensuite, à grands coups de pub, de nous « refourguer » pour du neuf. C’est la robe de mariée retaillée en robe de baptême !

- Avec la culture et l’instruction populaires, on ne peut pas jouer « petit bras ». Il faut de l’ambition, l’audace de ses ambitions et les moyens financiers de cette audace. Notre ville a perdu tout cela au fil des ans. Ce qui rend d’autant plus difficile et méritoire la tâche des employés des services communaux qui s’évertuent à faire au mieux avec les moyens qui leur sont chichement alloués.
Rémi

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bravo Rémi, tout est dit. Et quelle qualité d'écriture !

JACK MARCEL

Anonyme a dit…

Votre article est excellent, je vous encourage d'ailleurs à rapeller ce qui était fait sous une municipalité de gauche à Romilly. Aujourd'hui, les élus se font passer pour des Dieux alors qu'ils ne font que reprendre ce qui était fait ou le "rénover". Par exemple, le cinéma Eden !

LA seule chose qui n'a pas été faite sous la gauche, c'est 40 millions de dettes. Cela est la spécialité de notre actuelle équipe