08/06/2010

LOI "NOME" : HOLD-UP CONTRE LES USAGERS !

L'eau est indispensable à chacun, l'électricité l'est tout autant. Pourtant, un projet de loi est actuellement en discussion et les parlementaires ont entre les mains l'avenir du service public de l'électricité.

- Appelée NOME (Nouvelle Organisation du Marché de l'Electricité), son principe est simple : constatant que la concurrence ne fonctionne pas (96% des français restent fidèles à EDF), le gouvernement veut la créer artificiellement. Ainsi, il serait question, au premier janvier 2011, d'obliger EDF à vendre à ses concurrents jusqu'à 25% de sa production. Les opérateurs privés vont ainsi se voir offrir une production déjà payée par les français avec leur facture pour réaliser des profits au seul bénéfice de leurs actionnaires. C'est une première que d'obliger une entreprise dans le monde de la "concurrence libre et non faussée" à céder ses atouts à des concurrents ne produisant pas ou peu.

TROIS POINTS CRUCIAUX SONT EN QUESTION :
1°) Les tarifs vont augmenter puisqu'il est reconnu que la concurrence ne peut s'exercer du fait qu'ils seraient actuellement trop bas. Et bien sûr, tous les fournisseurs chercheront à faire des bénéfices.Les usagers seront touchés et cela aura des répercussions sur le secteur industriel sachant que le prix de l'électricité est un facteur important de localisation. Déjà, certaines industries évoquent un transfert. La France va-t-elle auto-saborder son avantage compétitif ?

2°) Les fournisseurs privés profiteront de la manne nucléaire sans investir. Cela n'a guère laissé de bons souvenirs en Californie, il y a plusieurs années, avec la grande panne électrique. L'Etat américain s'est alors réapproprié le secteur... A l'inverse, la France ne cesse de privatiser !

3°) Le projet de loi stipule que les fournisseurs qui accèderont à la "rente nucléaire" devront justifier d'un portefeuille de clients équivalents sur le territoire national. Mais cette clause ne tient pas juridiquement et elle sera remise en cause au moment opportun afin de permettre à n'importe quel fournisseur de spéculer partout en Europe. Va-t-on finir par réaliser que la concurrence sur un produit qui ne se stocke pas et se transporte mal est une aberration ?

- Comme partout ailleurs, Romilly et ses habitants vont subir les conséquences de ces mesures. Risques d'une nouvelle hausse du chômage, hausse des tarifs pour une population déjà trop souvent en situation précaire et qui subit depuis plusieurs décennies les conséquences économiques du système capitaliste... Un débat et un positionnement du Conseil municipal sur cette question ne serait-il pas judicieux ?
Dany Bouteiller

11 commentaires:

100% PUBLIC ! a dit…

Je crois me souvenir qu'un des arguments "béton" de la nécessité de privatisation des services publics est que les prix d o i v e n t baisser du fait de la concurrence. Cet argument est faux !

Le prix du gaz a augmenté et celui de l'électricité aussi et va continuer de le faire. Pourquoi donc ? Parce que, concernant l'électricité, les usagers - qui ont la tête dure et ne comprennent rien à rien - ont choisi de rester pour une grande partie chez EDF. La question qu'il faut donc se poser est la suivante : pourquoi s'obtinent-ils à rester chez EDF en refusant de faire jouer la concurrence qui devrait faire baisser les prix, obligeant les parlementaires à plancher sur une nouvelle loi ?

A 2 reprises, des commerciaux de 2 sociétés privées se sont présentés chez moi. Comme je ne pense pas être né de la dernière pluie, je les ai donc pressé comme des citrons pour qu'ils me démontrent quels avantages financiers j'avais à m'abonner chez eux. Après avoir fait chauffer ma calculette pendant près d'une demi-heure - et rectifié quelques comptes erronés de leur part -, j'ai fini effectivement par trouver que je pouvais y gagner... quelques euros tous les 2 mois (chiffre inférieur à la dizaine) !

La loi capitalistique du profit fait que les prix doivent augmenter ; on peut vendre, à l'image des hard-discounters, à moindre prix, mais dans la perspective de vendre plus, ce qui préserve les marges. Or, cette seconde stratégie est impossible du fait que le marché de l'énergie - marché captif puisque l'on ne peut plus aujourd'hui vivre sans énergie - est un marché limité. Donc, conséquence logique et la boucle est bouclée, les prix continueront n é c e s s a i r e m e n t à augmenter.

Et plus il y aura d'opérateurs privés sur ce segment, plus les tarifs augmenteront : simplement parce que le gâteau à se partager a une certaine taille et que les parts s'amenuisent. Et pour l'éviter, nos amis capitalistes opèrent comme ils l'ont toujours fait dans ce genre de situation : ils concluent des ententes. On me retorquera que les ententes n'existent pas et que lorsque certains se font prendre la main dans le pot de confiture (opérateurs de téléphonie mobile & Cie), c'est le mauvais exemple qui confirme la règle. Seconde raison, par conséquent, que ces ententes pour que le prix ne baissent pas. Quant aux dispositifs de la loi en préparation, l'article de M. Bouteiller est suffisamment éloquent pour qu'on en imagine la nocivité et la perversité pour flouer et duper les gens.

Anonyme a dit…

Rien compris à vos pseudos démonstrations.
Mr Bouteiller, contentez-vous de vous occuper de vélo, je pense que vous y êtes plus compétent.

Anonyme a dit…

Rien compris l'anonyme de 17:57 ! Ce n'est pas Bouteiller qui a fait le premier commentaire ! Il a juste écrit le texte

Anonyme a dit…

L'anonyme de 17:57 parlait du texte signé Dany Bouteiller, et non pas du 1er commentaire.
Quand au commentaire de 15:42, je n'ai pas eu le courage de le lire jusqu'au bout. TROP FUMEUX.

Anonyme a dit…

1 qui le loue, 1 qui le critique, matche nul la balle au centre !

JP a dit…

Je crois qu'il faudrait donner un abécédaire à 17h57 pour lui apprendre à lire.
Les 2 textes, article et commentaire, sont sensés et, en dépit de la complexité, clairs. On peut en contester tout ou partie du raisonnement, mais n'y voir que laïus fumeux démontre l'inaptitude à les lire.
Sur le fond, la loi NOME est une aberration en terme d'économie de marché: le marché a été libéralisé, les consommateurs ont visiblement choisi de rester fidèles à leur fournisseur historique, la loi du marché voudrait qu'on respecte leur choix et qu'on ne leur force pas la main!

Anonyme a dit…

Tout à fait d'accord avec JP !

15:42 HIER a dit…

Merci Jipé. Il est un fait que beaucoup (hélas) ne lisent pas, lisent mal ou ne comprennent pas ce qu'ils lisent et je pense que si notre bonne vieille Education Nationale n'y porte pas, dès le plus jeune âge, remède, l'illettrisme risque de devenir un véritable fléau d'ici à quelques dizaines d'années. Cetains n'ont-ils pas intérêt à encourager cette situation ? je me pose la question.

Bref, JP, permettez-moi tout de même de vous opposer que j u s t e m e n t la "loi du marché" nécessite qu'on "force la main" aux consommateurs et le projet de loi NOME entre tout à fait dans la logique de l'économie libérale concurrentielle actuelle. Ce n'est pas une "aberration" mais au contraire une n é c e s s i t é pour les raisons que j'ai invoquées dans mon premier commentaire qui a, bien malgré moi, fait griller les synapses de deux intervenants auprès desquels je tiens à m'excuser.

Anonyme a dit…

Aujourd'hui, les perspectives sont troubles : les acquis sociaux et les services publics sont remis en cause, les organisateurs capables de mobiliser la résistance sont isolées ou insuffisamment structurées ou affaiblies. Comment agir dans le mouvement social et organiser la résistance à la casse des services publics ?

C'est pour moi la question de fond

Anonyme a dit…

La nécessité de poursuivre et d'amplifier le travail d'information, d'échanges, d'analyses, d'interpellation et d'engagement sur le contexte pour un véritable service public est absolue

Anonyme a dit…

Y a-t-il une pétition en ligne contre cette loi NOME ?