05/07/2014

LA DROITE SUPPRIME 25% DES ETUDES SURVEILLEES DANS NOS ECOLES

La réforme des rythmes scolaires s'est invitée aux débats du dernier conseil municipal. Au nom du groupe communiste et partenaires, Dany Bouteiller a fait la déclaration suivante :

- « Sur cette question, nous regrettons tout d'abord votre méthode de travail et votre mépris envers les élus. Si, au cours de ce conseil municipal se produisent débat et vote sur la mise en place des nouvelles activités périscolaires, des familles romillonnes ont reçu pour certaines depuis plusieurs semaines les dispositions définitives sur ce qui est proposé. De nombreuses pesonnes n'ont pas caché leur étonnement sur cette façon d'agir. Le débat et le vote semblent inutiles puisque tout est ficelé, or, ce conseil municipal n'est pas simplement une institution pour entériner ce que vous avez décidé. Notre conception de la démocratie et du respect du mandat des élus est tout autre.

- Sur cette réforme, la semaine de 4,5 jours permet un meilleur respect des rythmes d'apprentissage et de repos des enfants. Elle est le moyen de mettre en cohérence les différents temps de leur vie. L'Etat doit parallèlement accompagner cette réforme par la création de 60 000 postes supplémentaires, la scolarisation des moins de 3 ans et la refonte de l'éducation prioritaire. Si les nouveaux rythmes scolaires peuvent engendrer des difficultés, parfois des contradictions, le chantier de la réflexion sur les temps éducatifs doit être réouvert en clarifiant les spécificités et les fonctions de chaque espace dans le dialogue et la négociation avec tous les acteurs.

- L'école de la réussite doit se construire durant le temps scolaire obligatoire assuré par l'éducation nationale. Or, cette réforme, si elle possède de nombreux atouts, favorise d'un autre côté la territorialisation de l'éducation et accroît les inégalités entre les communes donc entre les enfants du pays. Par ailleurs, elle peut installer la confusion entre le service public de l'éducation nationale et le périscolaire. Elle est imposée à l'heure où les collectivités ont de plus en plus de difficultés à établir leur budget pour faire face aux besoins et aux attentes d'une population touchée par la crise. L'Etat doit faire face à ses responsabilités en matière d'école, de soutien aux collectivités, de solidarité entre les territoires et apporter son aide aux communes face à l'étranglement des budgets communaux avec la baisse des dotations, la réforme de la fiscalité communale. L'Etat doit compenser l'intégralité des dépenses.

- A Romilly, nous sommes pour l'action qui assurerait à tous les enfants l'accès à un loisir éducatif de qualité et permettrait de se construire un environnement culturel riche. Plus de concertation avec toutes les parties prenantes (parents, école, mairie, rectorat) aurait permis de profiter de la réforme des rythmes scolaires pour développer une aide personnalisée pour les enfants en difficulté, développer pour tous des activités favorisant la réussite scolaire. Elle aurait permis d'identifier les atouts et les contraintes locales, dégager les objectifs éducatifs, les hiérarchiser, les valider, faire des propositions d'actions permettant de les décliner. Ainsi, les parents auraient pu être informés plus rapidement de ce qui sera proposé à la rentrée.

- Vous supprimez dans votre projet l'étude du vendredi soir, réduisant ainsi de 25% chaque semaine le temps imparti à cette activité pourtant indispensable. Nous sommes en désaccord avec cette décision en contradiction avec la prévention des risques d'échec et la réduction des difficultés provenant des inégalités des situations familiales. Laisser les élèves et leur famille seuls face aux devoirs et leçons est source d'iniquité et constitue un facteur de sélection sociale, les parents des classes défavorisées ne pouvant apporter l'aide qu'apportent les parents instruits. D'autre part, les conditions matérielles sont aussi inégales, les outils de documentation nécessaires sont parfois inexistants. Le renvoi du travail personnel à la maison pénalise massivement les élèves des catégories socioprofessionnelles défavorisées, alors que ces mêmes élèves obtiennent des résultats proches de ceux de leurs camarades quand le travail est fait en classe d'après l'institut nationale de recherche pédagogique. C'est la raison pour laquelle nous vous demandons d'ajouter une heure d'étude surveillée le vendredi après-midi.

- Par ailleurs, nous proposons la mise en place d'un comité de pilotage et de suivi de la réforme des rythmes scolaires qui associerait, en plus des élus, des professionnels et des parents d'élèves. Son rôle serait notamment d'ajuster au mieux cette nouvelle organisation des temps périscolaires. Cette démarche attesterait de la priorité donnée par le conseil municipal à l'accompagnement et au suivi de l'application de la réforme dans toutes ses dimensions et particulièrement dans ses aspects qualitatifs. Cette instance diffuserait les réponses concrètes aux difficultés rencontrées et valoriserait les bonnes pratiques ».

Eric Vuillemin ayant refusé les propositions énoncées, les élus de notre groupe ont voté contre la réforme des rythmes scolaires proposée à Romilly.

2 commentaires:

B.B a dit…

Sur cette question, la municipalité confond information et concertation. Cette dernière a laissé à désirer à Romilly.

Anonyme a dit…

Bizarre que la FCPE reste muette sur la question !