17/01/2015

CONFERENCE SUR MARGUERITE BUFFARD-FLAVIEN

L'Université Populaire de l'Aube facilite l'accès à la culture et au savoir pour tous et contribue au débat démocratique, aux échanges culturels et sociaux. Son activité concerne l'ensemble du savoir, pas seulement celui qui fait l'objet de l'enseignement universitaire proprement dit.

- Jeudi 15 janvier, elle a tenu une conférence, animée par son président, Jean Lefèvre, sur la vie de Marguerite Buffard Flavien, martyr de la résistance, à l'espace Ambroise-Croizat. A travers cette évocation, c'est une reconnaissance à toutes les femmes engagées dans la Résistance qui a été rendue.

- Née en 1912 dans le Jura, de parents instituteurs, Marguerite Buffard fut une élève douée. D'abord tentée par la médecine, elle se dirigera vers la philosophie. Elle part pour Versailles puis entre à l'école normale supérieure de Sèvres en 1932. C'est là qu'elle s'investit en politique, créant une section du groupe Vigilance contre le fascisme. Diplômée, elle est nommée professeur de philosophie à Colmar en 1935, adhère au Parti Communiste Français où elle joue un rôle de premier plan à partir de 1937. En septembre 1937, elle est nommée à Caen, s'investissant toujours plus dans le militantisme et travaille aussi à l'accueil et au soutien des réfugiés espagnols. Aux avants-postes lors de la grève du 30 novembre 1938 contre les accords de Munich, ses collègues lui évitent de peu la révocation.

- Elle est alors nommée à Grenoble puis à Troyes en février 1939. C'est là qu'elle connaît Jean Flavien, secrétaire régional du PCF, avec qui elle se marie le 12 août 1939, deux semaines avant sa mobilisation au front. Malgré l'interdiction du PCF le 26 septembre, ses militants continuent leurs activités. Marguerite Buffard-Flavien est réprimée et révoquée de l'Education nationale, ayant refusé de condamner le pacte germano-soviétique. Elle devient bonnetière et trouve un appui dans sa belle-famille à Voué.

- En janvier 1940, elle est exclue du PCF, ce qu'elle vit comme un drame. Elle devient ouvrière agricole puis est incarcérée à Dijon pour appartenance au PCF, sans dire qu'elle a été exclue. Elle fuira Dijon, alors que son mari est fait prisonnier le 22 juin 1940 dans les Vosges, puis envoyé en Pologne jusqu'à la Libération. En juillet 1941, le Préfet de l'Aube ordonne une grande opération contre les communistes, Marguerite Buffard-Flavien en informe son mari par lettres en langage codé.

- De Voué, elle a repris contact avec ses anciens collègues de Troyes qu'elle soutient par l'envoi de nourriture et en fait aussi profiter Paul Langevin. Elle est emprisonnée le 24 septembre 1942 à Troyes car « communiste susceptible de menées antinationales ». Elle est envoyé au camp de la Lande à Monts, près de Tours. Elle y organise la résistance, par l'aide matérielle, l'organisation de cours de littérature, philosophie, histoire et par des distractions collectives. Parallèlement, elle tente de réintégrer le PCF.

- Le 28 août 1943, alors que Marguerite et ses co-détenues mènent depuis plusieurs jours une action de protestation, 26 « meneuses » sont enlevées par la police et envoyées au camp de Mérignac, près de Bordeaux. Le 12 décembre 1943, avec Jeannette Bruschwig, Marguerite s'évade, arrive 3 jours plus tard à Paris où elle change d'identité et trouve un emploi dans une compagnie d'assurances. En avril 1944, elle rejoint Lyon et intègre les Francs Tireurs et Partisans comme agent de renseignement. Son agent de liaison, Pierre Brichon, est un agent infiltré pro-fasciste. Les membres du réseau sont arrêtés, Marguerite est emmenée au siège de la Milice et le 13 juin, certainement après avoir subi la torture, elle se défenestre puis est emmenée à l'hôpital et meurt neuf jours plus tard. Son corps fut transféré en 1948 au cimetière de Chilly-le-Vignoble à l'initiative de ses parents et de son frère. C'est l'occasion d'organiser un hommage pour plusieurs résistants communistes.

1 commentaire:

Aline a dit…

Je suis allée à la conférence, je fus surprise de l'objectivité concernant les relation entre cette dame vénérable et le PCF. Pas de langue de bois. L'intervenant et l'auteur du compte-rendu ci-dessous sont à féliciter.