18/01/2015

LOI MACRON : UNE CATASTROPHE POUR LE SERVICE PUBLIC ET LE TRANSPORT FERROVIAIRE

Pierre Mathieu, vice-président du Conseil régional chargé des transports, réagit sur le projet de loi Macron qui doit être examiné à l’Assemblée Nationale le 26 janvier.

- Pour le transport le projet de loi « Macron », est d’une gravité sans précédent. Il  est présenté comme permettant de développer l’offre de transport et d’être plus accessible aux jeunes et aux personnes à faible ressources. En fait, il organise la libéralisation totale du transport par autocar. Il va permettre aux grands groupes de transports, dont la SNCF avec sa filiale ID Bus, d’ouvrir librement des lignes de transports collectifs réguliers non urbains par autocar et donc de faire de la concurrence sur des services existants qu’il s’agisse des TER ou des trains d’équilibre du territoire (TET). Cela sans régulation et en dessaisissant  totalement les Régions, qui organisent et financent les transports régionaux et interrégionaux, de tout moyen d’intervention, au moment même, ou un autre projet de loi portant « nouvelle organisation territoriale de la République » prévoit de leur confier notamment la pleine responsabilité des services interurbains !

- Ce projet de loi accélère la fuite en avant dans une politique ultra-libérale de casse du service public, d’abandons de pans entiers du territoire, d’amplification des suppressions d’emplois à la SNCF comme le prévoit son budget 2015. Il illustre le renoncement gouvernemental à donner au système ferroviaire les moyens financiers de son fonctionnement et de son développement pour le transport des personnes et de marchandises alors même qu’il s’agit d’un des leviers essentiels pour réduire les émissions de gaz à effets de serre et pour engager concrètement la transition énergétique indispensable. Drôle de façon pour notre pays de préparer l’accueil de la Conférence sur le Climat en décembre 2015 ! Loin de permettre les progrès annoncés en termes de développement de services, de créations d’emplois ce projet est à mettre en rapport avec les études demandées par le gouvernement sur l’avenir des lignes des Trains d’Equilibre du Territoire (TET), actuellement sous responsabilité de l’Etat, qui pourraient voir leur nombre passé de 35 à…12 selon certains scénarii déjà élaborés. Il est aussi à mettre en rapport avec le projet de la SNCF de retirer dès les prochains services de très nombreux TGV circulant actuellement sur le réseau classique. Ce qui aboutirait à abandonner la desserte de nombreuses villes après avoir encaissé leur financement.

- N’oublions pas aussi le refus de l’Etat de désendetter, pour la part qui lui revient, le système ferroviaire, l’arrêt de tous les investissements pour les petites lignes du FRET ferroviaire et l’étranglement financier des collectivités (– 28 milliards d’euros de dotations entre 2013 et 2017) dont les régions qui, si rien ne bouge seront dans l’impossibilité de maintenir leurs services ferroviaires. Sans débat public véritable, au pas de charge la loi Macron et d’autres projets en cours organisent le report modal du rail vers la route. Un grand bond en arrière  au mépris de l’environnement, des citoyens, d’une majeure partie des villes et du territoire national. On ne peut laisser se développer une telle régression. L’urgence d’une mobilisation en faveur d’un grand service-public de la multi modalité n’a jamais été aussi impérative.

1 commentaire:

Un de vos électeurs a dit…

Vu le prix d'un billet de train, rien ne me gène de prendre le bus à la place, même si c'est moins écologique.
La situation de la ligne 4 est catastrophique pour les usagers et rien n'est fait par la région pour arranger les choses. Depuis combien de temps l'électrification de la ligne est-elle promise? Qui est en charge du transport à la région?
Venir critiquer un projet qui peut permettre d'offrir des trajets à un prix modique et ainsi permettre aux plus démunis de prendre les transports en commun, je trouve cela très limite. Mais voilà, un bel exemple de politique politicienne.
Car c'est un projet de loi qui est présenté par le PS, avec lequel vous ne voulez plus vous associez (et là je suis d'accord), mais pourtant sur Romilly, vous cherchez par tous les moyens à vous y associer. Aucune cohérence!
Je suis déçu par cette situation.