25/06/2019

VIDÉOSURVEILLANCE : UN "POGNON DE DINGUE" POUR UN LEURRE


La majorité municipale a voté une nouvelle extension de la vidéosurveillance au dernier conseil municipal. Au nom des élus communistes et partenaires, Dany Bouteiller a fait la déclaration suivante :

« Nous voterons en cohérence avec nos positions antérieures sur cette question. D'ailleurs, votre délibération énonce clairement, comme un constat d'échec, que la vidéosurveillance ne fait que "renforcer le sentiment de sécurité" sans garantie sur le résultat en matière de lutte contre les actions délictueuses.

C'est tout à fait compréhensible puisque depuis plusieurs années, nous dénonçons l'inutilité d'un dispositif qui aura coûté très cher aux contribuables romillons. Le taux d'utilité aux enquêtes comme le taux de participation à l'élucidation des voies de fait reste très faible.

Son déploiement est tout entier lié à la montée de l'idéologie sécuritaire alors que d'autres choix sont possibles. Son succès n'est pas à chercher du côté de l'efficacité mais tient au couplage entre une injonction politique et des incitations financières (depuis 2007, l’État et les collectivités locales ont développé des modalités de financements publics pour aider les communes à s'équiper). Ce sont donc politisation, médiatisation et commercialisation qui expliquent le succès.

Par ailleurs, la vidéosurveillance est utilisée comme une réponse pour calmer colère et inquiétude, mais le calcul politique n'est rentable qu'à court terme ; d'une part parce que la demande de caméras risque d'être sans fin, et d'autre part parce que finalement, et nous le constatons, le sentiment d'insécurité ne sera pas impacté. Dans les faits, elle n'arrête ni les délinquants, ni les incivilités.

La prévention, l'aide aux familles en difficultés, le recrutement et la présence humaine seraient à notre avis, plus efficace. Les études d'évaluation montrent que l'utilité de la vidéosurveillance est faible, pour ne pas dire dérisoire (entre 0 et 2% de faits repérés ou élucidés).

Alors, nous posons la question de l'intérêt de ces centaines de milliers d'euros investis, en comparaison avec d'autres choix financiers possibles pour développer la tranquillité publique. »

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